Matthew Ryan Hoge (The United States of Leland)

Didier Verdurand | 1 mars 2005
Didier Verdurand | 1 mars 2005

Matthew Ryan Hoge (au milieu sur la photo ci-dessus) a suivi des études de cinéma à l'USC (université californienne), a remporté son diplôme, pour devenir professeur dans un centre pénitencier pour mineurs pendant deux ans. De cette expérience, il tirera un scénario qui attirera l'attention d'un producteur débutant à Hollywood, qui n'est autre que Kevin Spacey, désireux de ne pas se cantonner au métier d'acteur. The United States of Leland est un film difficile, personnel et rempli d'espoir. Espérons qu'il trouve un distributeur en France…

Comment vous-êtes vous retrouvé dans un centre pénitencier, et qu'en avez-vous retiré ?
Je voulais absolument me retirer un moment du milieu audiovisuel, pour prendre du recul après mes études. Il ne faut pas faire de longues études pour devenir professeur en Californie. J'aimais l'idée de pouvoir rencontrer des jeunes que je n'aurais jamais eu l'occasion de croiser autrement. Ce ne fut pas facile, c'était pour moi un challenge que je voulais relever. Six mois après avoir commencé cette expérience, l'écriture du scénario de The United States of Leland a débuté. Je m'étais aperçu qu'ils n'étaient pas des monstres, malgré l'acte cruel qui les avait emmenés là-bas.


Et après, vous l'avez vendu facilement ?
Pas vraiment, car je n'avais aucune relation à Hollywood. Je continuais à enseigner, ne trouvant pas d'autre boulot, et finalement, un agent l'a fait lire à Kevin Spacey, qui s'est également intéressé à mon cursus. Après avoir fait connaissance, il m'a offert toute sa confiance. Naturellement, avec son support, tout est devenu plus facile. Il a été une clé de contact ! Des gens avaient peur que je réalise un premier film, mais nous en avons longuement discuté avec Kevin, et il m'avait dit qu'on enverrait paître les financiers qui me refuseraient à la mise en scène !

Il était prévu dès le départ qu'il jouerait un rôle ?
Cela ne fut officiel que lorsque le financement fut bouclé. Il est important aux yeux de Kevin que sa maison de production s'installe sur la qualité de ses projets, et pas seulement sur son nom en tant qu'acteur. Il a même attendu que le reste du casting soit choisi pour annoncer qu'il prendrait le rôle du père de Leland.

Quels rapports avez-vous eu avec les seconds rôles ?
Chris Klein a été le plus dur à convaincre, il était très nerveux car c'est à mille lieues de ce qu'il a fait jusqu'à présent. Ce n'est pas vraiment American Pie 3 ! Mais c'est quelqu'un de très sérieux et concerné par la suite de sa carrière. Il veut gagner en crédibilité. Alors je lui ai donné des livres et des CD qui correspondaient selon moi au personnage, ce qui l'a beaucoup aidé. Martin Donovan, dont je suis un grand fan, m'a comblé de joie quand il a accepté. Il faut dire que la liste des comédiens respectés s'agrandissait, et qu'il était de plus en plus facile d'obtenir ce que je voulais. Jena Malone, quant à elle, a été la première à se lancer dans l'aventure à nos côtés.


Qui sont vos réalisateurs préférés ?
Je citerais John Cassavetes, Kieslowski et Paul Thomas Anderson. Avec tous leurs films, vous avez quasiment ma collection complète de DVD !

Vous êtes bien branché films d'auteurs ! Vous réaliseriez un blockbuster si l'occasion se présentait ?
J'ai déjà reçu des propositions qui m'ont bien surpris, mais c'est à mille lieues de ce que je veux faire ! Bien entendu, je ne refuserais pas un budget confortable pour faire ce que je veux avec les comédiens que j'ai choisis, mais je ne me verrais pas non plus faire Alien 5 ! Et puis la plupart des blockbusters me donnent mal à la tête ! Cela demande tellement de temps de faire un film que ça serait absurde à mes yeux de vouloir réaliser un film qui ne me tient pas à cœur.

Pensez-vous enchaîner sur une comédie, ou rester dans un registre dramatique ?
Mon prochain film sera certainement moins sombre. J'ai pris énormément de plaisir à tourner The United States of Leland, mais ce fut également complexe, car il ne faut pas oublier que c'est un sujet grave. De là à enchaîner sur une comédie, je n'en sais rien, mais ça sera plus…léger !

Propos recueillis par Didier Verdurand en septembre 2003.

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