Joel Silver (Kiss kiss, bang bang)

Stéphane Argentin | 14 septembre 2005
Stéphane Argentin | 14 septembre 2005

Joel Silver. Un monsieur que l'on ne présente plus. Près de 80 longs-métrages produits en bientôt 30 ans de carrière avec à la clé plusieurs milliards de dollars de bénéfices. Parfaitement rôdé à l'exercice de la promo, le bonhomme n'en parle pas moins avec enthousiasme et un débit élevé de chacun des films dont il s'occupe, y compris les plus « marginaux » comme ce Kiss kiss, bang bang.

Vous êtes l'un des plus grands producteurs au monde.
Non, je travaille très dur, voilà tout.

Pourquoi n'avez-vous produit pratiquement que des films d'action ?
Tout simplement parce que c'est un registre qui m'attire énormément et qui plait aussi beaucoup au public.

Pourrait-on qualifier Kiss kiss, bang bang de « film de genre » ?
C'est un sous-genre des polars noirs centrés sur des flics de Los Angeles qui n'ont cessé d'exister au fil des décennies : Harper, Chinatown, L.A. Confidential… Mais en même temps, Kiss kiss, bang bang est parfaitement conscient de cette filiation avec laquelle il prend du recul en s'adressant directement au public au travers du personnage d'Harry. En plus de cette particularité, il mélange la comédie, le drame, le polar tout en étant une satire d'Hollywood, et c'est ce qui en fait un film unique en son genre.

 


Avec un tel mélange, à quel type de public peut-il bien s'adresser ?
À ceux qui souhaitent voir un excellent divertissement, bien que, en raison de certaines scènes et de certains dialogues relevés, il ne s'adresse clairement pas aux plus jeunes (aux États-Unis, Kiss kiss, bang bang a été classé « R », soit une interdiction aux moins de 17 ans non accompagnés d'un adulte, NDR).

 

Shane Black avait apposé sa « griffe » sur ses précédents scripts qui avaient été mis en images par différents réalisateurs. La conception d'un film diffère-t-elle lorsque le scénariste et le réalisateur sont une seule et même personne ?
Par le passé, j'ai déjà financé plusieurs projets écrits et réalisés par la même personne, notamment les frères Wachowski (la trilogie Matrix) et à présent Shane. Cette approche confère aux films une unicité et une homogénéité bien particulière. Tout en étant immergé dans l'univers d'Hollywood et ces romans pulp qu'il affectionne tout particulièrement, Shane a passé beaucoup de temps sur le script à combiner tous ces différents genres, et en portant lui-même à l'écran son propre scénario, il a pu ainsi le modeler à sa guise et tel qu'il l'entendait à l'origine sur le papier.

Ne craigniez-vous pas que le regard ironique que porte le film sur l'univers d'Hollywood, comme par exemple la référence au Seigneur des anneaux, ne déplaise au public ?
Beaucoup de gens savent comment fonctionne le monde du cinéma et plus ils sont friands de films, plus ils apprécient que l'un d'eux porte un tel regard sur cet univers, comme le fameux clin d'œil au Seigneur des anneaux et ses fins multiples. Ça en devient presque un jeu entre le public et les films qu'il regarde.

 


Kiss kiss bang bang a été présenté à Cannes, puis à Deauville. Est-ce important de montrer un film dans les festivals ?
De par sa singularité, Kiss kiss bang bang est un film qui requiert la plus grande attention. Il a également été présenté à Toronto. Les personnes qui assistent à de tels festivals sont de grands amateurs de cinéma et ils seront donc les touts premiers à soutenir un film si celui-ci leur plait. En plus, ça me donne l'occasion de pouvoir faire un petit voyage jusqu'en France pour parler du film.

 

Propos recueillis en press junket.
Traduction et retranscription : Stéphane Argentin.

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