A l’affiche de Sully de Clint Eastwood, Tom Hanks est l’acteur hollywoodien par excellence. Pour le meilleur et pour le pire.
L’acteur hollywoodien par excellence : CV impeccable illuminé par deux Oscars, collaborations prestigieuses, succès à travers le monde, et une personnalité et vie privée douces qui lui ont permis de se forger une belle image de marque.
En plus de trente ans de carrière, Tom Hanks a bâti une filmographie parfaitement solide et exemplaire au coeur du système, prenant soin de s’allier à de grands faiseurs hollywoodiens tout en suivant discrètement les modes. Une carrière presque trop droite tant il représente aujourd’hui la star hollywoodienne traditionnelle, dans les clous, associée à du cinéma mainstream qui promet du spectacle politiquement correct et parfaitement calibré.
Mais à y regarder de plus près, l’acteur a régulièrement prouvé sa curiosité, son audace, et sa capacité à explorer des territoires plus fragiles voire dangereux. Alors qu’il est le héros de Sully, le nouveau Clint Eastwood, retour sur quelques étapes marquantes et intéressantes de la carrière de Tom Hanks, entre ombre et lumière.
DRAGNET (1987)
TURNER & HOOTCH (1989)
Alors Ok, à première vue Turner & Hooch est une de ces comédies policières interchangeables. Sauf que Tom Hanks y est tout particulièrement craquant, drôle et innocent. Nulle trace de cynisme dans son interprétation de l’inspecteur Turner. Mieux, le film nous rappelle que les bons sentiments n’empêchent pas les choix émotionnels audacieux, à l’image de sa conclusion qui fait encore pleurer dans les chaumières.
Taux de chiantise : Toutou %
BIG (1988)
Franchement, comment se retrouver propulsé dans un corps d’adulte pour fabriquer des jouets, passer outre la case puberté, tripatouiller Elizabeth Perkins et devenir une star hollywoodienne pourrait bien être chiant ? C’est impossible. La preuve, depuis presque 30 ans, Big est encore un parfait ambassadeur du feel good movie. Première nomination aux Oscars pour Tom Hanks.
Taux de chiantise : 7 %
LES BANLIEUSARDS (1989)
JOE CONTRE LE VOLCAN (1990)
Un hypocondriaque fou furieux, Meg Ryan, un univers gentiment zinzin qui évoque une version light de Terry Gilliam, un Hanks léger comme une bulle de champagne et un épilogue à la limite du cartoon. Il faudrait être indulgent pour considérer le film comme une merveille, mais totalement fou pour s’ennuyer devant.
Taux de chiantise : 12 %
NUITS BLANCHES A SEATTLE (1993), VOUS AVEZ UN MESSAGE (1998)
Dans le tableau de l’acteur hollywoodien par excellence, l’inévitable case de la comédie romantique. Pour Tom Hanks, ce sera dans une fausse trilogie aux côtés de Meg Ryan, et la réalisatrice Nora Ephron qui filme leurs retrouvailles dans les années 90.
Une fidélité qui donne une certaine tendresse à l’aventure. Le public aime : Nuits blanches à Seattle est un succès monstre, avec près de 230 millions de recettes dans le monde pour un budget d’une vingtaine de millions. Cinq ans plus tard, le remake de Rendez-vous de Lubitsch (1940) est un succès aussi. Mais à moins d’être dominé par son petit coeur tendre, qui ne saurait résister à ces bluettes bien emballées, difficile de ne pas regarder ce Tom Hanks romantique d’un oeil un peu ennuyé.
Taux de chiantise : 40 %
APOLLO 13 (1995)
L’histoire incroyable de la mission lunaire désastreuse de 1970, qui n’a fait aucune victime malgré une opération de sauvetage périlleuse, aurait pû être un grand film sur la conquête spatiale. Entre les mains de Ron Howard, qui retrouve Tom Hanks 11 ans après Splash, c’est un grand et gras film hollywoodien, calibré pour la masse. Avec l’acteur dans le rôle du noble commandant entré dans l’Histoire de l’Amérique. Sans surprise, ce sera un succès énorme en salles, quasi oublié depuis.
Taux de chiantise : 77 %
FORREST GUMP (1994), IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN (1998)
Deux films, par deux des grands réalisateurs hollywoodiens de leur génération. Aucun doute, Zemeckis et Spielberg ont offert à quelques années d’écart à Tom Hanks deux rôles qui ont totalement redessiné sa carrière. Dans les deux Hanks est brillant et nous porte tout le long d’un récit passionnant.
Mais à bien y regarder, c’est après ces merveilles que tout le monde s’est dit : Tom Hanks est désormais le totem de l’américain moyen, du chic type sympa sous tout rapport. Alors du coup, on leur en veut un peu à ces chefs d’œuvres.
Taux de chiantise : 50 %
SEUL AU MONDE (2000)
Au début des années 2000, Tom Hanks n’a plus rien à prouver à personne, il est l’un des meilleurs acteurs du moment. Néanmoins, il commence à faire un peu toujours la même chose, à savoir l’américain moyen noble et légèrement porté sur le sacrifice, doucement mélancolique mais sincère.
Robert Zemeckis va nous nettoyer tout ça en prouvant avec Seul au monde que le comédien sait encore prendre des risques. Une composition hallucinée, une intensité dramatique certaine et une impressionnante transformation physique plus tard, Tom Hanks sort de sa zone de confort, glane une nouvelle nomination aux Oscars et nous prouve qu’il en a encore dans le ventre. Du TRES GRAND Tom Hanks.
LE TERMINAL (2004)
Même les grands fans de Spielberg ne se pressent pas pour défendre cette gentille histoire de touriste bloqué dans un aéroport parce qu’il est devenu malgré lui apatride. Accent d’Europe de l’est, sourire béat et corps de guignol quasi asexué : Tom Hanks revient sur le territoire de la performance comique avec Viktor Navorsky, héros d’un grand numéro sentimental et burlesque. Gentillet et mineur.
Taux de chiantise : 89 %
DA VINCI CODE (2006)
Troisième palier avec Ron Howard, 11 ans après Apollo 13. Armé d’une coupe de cheveux sensationnelle et d’un scénario adapté du best seller de Dan Brown, le duo emballe un sous-Tintin dans les couloirs du Louvre, avec un casting francophone en renfort. Sans surprise, la chose est hautement désagréable et indigeste. Mais le succès, gigantesque, prouve encore une fois que Tom Hanks est le parfait véhicule pour un spectacle si calibré, et la parfaite incarnation d’un héros de roman de gare de luxe.
Taux de chiantise : 98 %
LA GUERRE SELON CHARLIE WILSON (2007)
Tom Hanks dans un film de Mike Nichols écrit par Aaron Sorkin : sur le papier, c’est prodigieux. A l’écran, ça l’est presque tout autant : une rocambolesque et délicieuse satire politique, où des patriotes clownesques tentent d’abattre le diable soviétique en usant de leur argent et pouvoir. Dans le rôle d’un député texan amateur de femmes et de whisky, Tom Hanks se montre particulièrement irrésistible, plus joueur qu’à l’accoutumée. Une petite étincelle brille dans ses yeux, éclair de vie intercalé entre deux Robert Langdon.
Taux de chiantise : $ %
Si Tom Hanks fait toujours plus ou moins la même chose depuis quelques années, il n’est cependant jamais le dernier pour relever des paris. Et, 4 ans après Seul au monde, il retrouve Zemeckis pour Le Pôle Express, premier film en performance capture de l’histoire du cinéma. Un sacré défi pour le réalisateur comme pour Hanks, jusque là habitué à doubler des personnages animés (Toy Story) mais pas à en devenir un lui-même.
Si le film a vieilli aujourd’hui, la performance du comédien reste un très beau moment dans sa carrière, se faisant plus magique et aventurière qu’à l’accoutumée, mais qui ne reste malheureusement qu’une jolie parenthèse dans une trajectoire polissée.
Taux de chiantise : 1.1.1.1.0 %
IL N’EST JAMAIS TROP TARD (2011)
15 ans après That Thing You Do !, Tom Hanks le réalisateur est de retour, avec un scénario co-écrit avec Nia Vardalos, star et scénariste de la comédie au succès monstre Mariage à la grecque, qu’il a produite. Mais la formule ne prend pas : cette histoire de quinqua qui perd son travail et décide de s’acheter un scooter, pour reprendre ses études et le contrôle de sa vie, ressemble à un énième pseudo film indé à la sauce feel good movie. Ce n’est pas l’histoire d’amour un peu ridicule avec Julia Roberts en jolie prof qui sauve le film, pas plus que le caractère éminemment bon (chiant) du héros interprété par Hanks.
Taux de chiantise : 99 %
Impossible de ne pas s’éclater devant Cloud Atlas. Vous serez sensible à cette fresque d’une infinie sensibilité, écrite avec une intelligence et une délicatesse stupéfiante, où Hanks a la possibilité de démontrer combien son jeu est nuancé et puissant. Et si vous en restez aux moumoutes catastrophiques de ce bon vieux Tom, alors préparez-vous à un véritable festival, tout de nylon et de poils de Yack mouillé. Impossible de décrocher.
Taux de chiantise : 1%
DANS L’OMBRE DE MARY (2013)
Ou comment réduire le mythique et très controversé de Walt Disney à un personnage trop ordinaire dans un biopic trop classique, emballé par John Lee Hancock (The Blind Side, l’inédit qui a offert un Oscar à Sandra Bullock, et Le Fondateur, prochainement en salles).
Dans ce récit romancé des coulisses du film Mary Poppins, qui a vu le grand producteur affronter l’écrivain P.L. Travers, Tom Hanks incarne une version très hollywoodienne de l’homme, qui lance un film après une promesse faite à ses filles, avoue avoir eu une enfance difficile et utilise la fameuse magie de DisneyLand pour adoucir la désagréable auteur – le fait que le studio Disney ait participé au film interroge. Même le semblant de happy end est exagéré dans cette entreprise trop lisse, où Tom Hanks assure le service avec un enthousiasme crispant.
Taux de chiantise : 47 %
SULLY (2016)
La performance de Tom Hanks n’est pas ici en cause. Parfaitement dirigé par Clint Eastwood, il incarne à la perfection le héros humble du Miracle sur l’Hudson et lui offre toute l’étendue de sa formidable capacité à représenter une certaine idée de l’Amérique. Mais cette image colle déjà tellement à la peau du comédien qu’il faudra un œil averti et bienveillant pour ne pas s’assoupir devant cette mine de Droopy aérien et cette performance un chouia pépère.
Taux de chiantise : Moustache %
Et la ligne verte!!!
Tom Hanks a deux expressions : avec et sans lunettes.
Cloud Atlas c’est génial et personne ne souvient d’Apollo 13? Bon on ne vit pas dans le même monde mais au moins il y a du parti pris!
Que d’oublie
Énorme Acteur.
Le Pont des Espions
Capitaine Phillips
Ladykillers
Arrête-moi si tu peux
Les Sentiers de la perdition
Et Surtout « La Ligne verte »
La ligne verte…
Oh là, que cet article déchaine quelques passions 🙂
Moi, j’ai rit, alors je lève la main.
Et surtout il ne faut pas dire n’importe quoi, comme « Tom Hanks est catalogué d’acteur chiant car il joue Mr tout le Monde ». Jamais Tom Hanks n’est dézingué dans l’article et il n’y a que 5 films cités qui dépassent un taux de 50%
Ou « Si j’avais ris une fois, j’aurais pris ça pour de l’humour, » COmme si la personne qui dit cela pense que si lui n’a pas rit, personne d’autre ne va rire…. Je ne ris pas à Danny Boone, mais il bien de l’humour, pas un humour qui me convient certe, mais c’est quand même de l’humor.
Ne dis-t’on pas : Qui aime bien châtie bine ?
Les films à moitié chiants comme Forrest Gump et le Soldat Ryan me manquent.
Dans les sentiers de la perdition il est complètement éclipsé par Daniel Craig qui est pourtant un acteur très moyen.
La ligne verte ?
Les sentiers de là perditions ?
Ce sont 2 grands moments de sa carrière
Article en forme de gros clin d’oeil invitant au troisième degré dès le titre pour une hommage mesuré, cocasse et mérité… et qui me pousse à apporter en réponse tout aussi sérieuse à l’interrogation essentielle posée en exergue que, oui, en vertu du fait qu’il mesure largement plus d’1m70, qu’il a eu la chance d’exercer une profession plutôt cool (du moins plus que la mienne !) lui ayant apporté honneurs, gloire, argent, plus la chance de tenir des actrices sublimes dans ses bras (et parfois probablement plus si affinités ?!), Tom Hanks est très très chiant…