Quand pères et enfants partagent l’affiche

Perrine Quennesson | 14 juin 2013
Perrine Quennesson | 14 juin 2013

A l'occasion de la fête des pères (pour ceux qui auraient oublié, c'est ce dimanche, il est encore temps de lire ce dossier et de sortir courir acheter un petit cadeau ou de noter de ne pas oublier de passer un coup de fil) et de la sortie, la semaine dernière d'After Earth, où les Smith de père en fils tiennent les rôles principaux, Ecran Large a décidé de mettre en avant 10 duos Père/fils-filles au cinéma. Et ce que l'on peut constater est que si au cinéma, ces tandems fonctionnent, dans la vraie vie, c'est une autre histoire...

 

Les plus winners : Ryan et Tatum O'Neal

Le moins que l'on puisse dire est que la relation est orageuse entre Tatum et son père Ryan, à tel point que la jeune femme avait, dans une autobiographie intitulée A Paper Life, accusé son père d'abus physique et psychique à cause de sa consommation de stupéfiants. Ce que Ryan avait bien évidemment nié. Mais quand le duo fonctionne, il fait des merveilles. La preuve dans La Barbe à Papa où Ryan joue un vagabond qui découvre, à l'enterrement de son ancienne maîtresse, l'existence de sa fille âgée de 9 ans. Au début, leurs rapports sont conflictuels. Mais, au bout d'un certain temps, ils vont finir par trouver un terrain d'entente et s'entraider. Une complicité telle à l'écran que Tatum O'Neal obtient un Oscar du meilleur second rôle devenant ainsi la plus jeune actrice à remporter le trophée.

 

Les plus drôles : Jerry et Ben Stiller

 

Aucun souci familial entre ces deux-là mais une belle complicité, plusieurs fois, utilisée à l'écran. Ils tournent pour la première fois ensemble dans un épisode d'Un Gars du Queens où Ben Stiller joue, burlesquement, le père de Jerry Stiller puis dans Zoolander où Jerry incarne, non pas le père, mais l'agent de Derek Zoolander, Maury Ballstein. C'est même lui, à la fin, qui sauvera notre héros. Enfin dans Les femmes de ses rêves, il incarne bien son père cette fois-ci, un père en partie à cause duquel, le pauvre Ben Stiller va se retrouver marier à Lila, une femme pas aussi parfaite qu'elle n'en a l'air...

 

Les plus « On a des trucs à régler » : Gérard et Guillaume Depardieu

 

Le duo Depardieu est vraiment ce qui se rapproche le plus d'un produit toxique. Dès son plus jeune âge, Guillaume ne supporte pas de vivre dans l'ombre d'un père gargantuesque qui l'étouffe. Son patronyme est un fardeau et les deux hommes ne se comprennent pas. Le temps d'un film en 2002, ironiquement appelé Aime ton père, le tandem semble fonctionner, à l'écran du moins et sur les plateaux télé. Sorte de mise en abyme de leur relation, ils y incarnent un père et son fils en pleine crise de désamour. Mais l'entente cordiale prend fin et ce jusqu'à la tragique disparition de Guillaume.

 

Les plus « styles de vie opposés : Martin et Charlie Sheen

 

Un peu comme dans Wall Street, dans lequel ils ont joué ensemble, Martin et Charlie Sheen ne voient pas le monde de la même façon. Dans Wall Street, Martin Sheen joue un ouvrier, le père de Charlie, qui ne comprend pas les nouvelles valeurs de son fils basées sur l'argent. Surtout depuis que celui-ci est devenu un trader à succès. Mais ne pas comprendre ne l'empêche pas de l'aimer (ni les conflits), un peu comme dans la vie réelle où Martin Sheen a quelques soucis à admettre la vie plutôt excentrique de son fils, demandant aux gens de prier pour lui. Ce qui ne l'empêche pas, pour autant, de jouer à nouveau son père dans un épisode d'Anger Management, la nouvelle série de Charlie.

 

Les plus lignée : Kirk, Michael et Cameron Douglas

 

Quand on joue en famille chez les Douglas, on ne le fait pas à moitié. Mais il a fallu attendre un certain temps pour voir Kirk et Michael Douglas partager le même écran. Attendre que Michael ait atteint une popularité aussi grande (peut-être même plus) que son père. Et c'est en 2003 que les deux stars partagent l'affiche d'Une si belle famille, film quasi-autoportraitiste qui traite d'une famille à qui tout réussit mais qui a quelques difficultés à communiquer. Mais ils ne sont pas seuls de la « dynastie » Douglas à gérer ses problèmes de relations père-fils puisque, dans ce long-métrage: Cameron Douglas, fils de Michael, et Diana Douglas (ex-femme de Kirk et mère de Michael) jouent également à leur côté.

 

Les plus conflictuels : Jon Voight et Angelina Jolie

 

Après le divorce de ses parents en 1978, Angelina Jolie a beaucoup moins vu son père Jon Voight et a grandi dans un milieu plutôt modeste. Un abandon qu'elle ne lui a jamais pardonné malgré une tentative de réconciliation en 2001 quand ils tournent ensemble dans Tomb Raider. Voight y incarne son père, un père mystérieux qui lui lègue une toute aussi mystérieuse horloge, le début d'une aventure pour l'intrépide Lara Croft. Mais l'entente est de courte de durée puisque très vite, Voight déclare que sa fille a des problèmes mentaux, et en réponse, celle-ci affirme qu'il n'est pas nécessaire d'entretenir des relations avec son père. D'ailleurs, il fut l'un des derniers au courant de la récente mastectomie d'Angelina puisqu'il a appris par voie de presse.

 

Les plus complémentaires : Donald et Kiefer Sutherland

 

Leur relation n'a pas toujours été un long fleuve tranquille. Notamment à cause des problèmes de boisson de Kiefer mais aussi à cause de la célébrité assez écrasante de Donald qui pesait sur son fils, tentant de se faire un prénom. Mais Donald a toujours su être là au bon moment, discrètement : en soutien à son fils quand il est sorti de prison ou en l'aidant à lancer sa carrière dans les années 80. D'ailleurs en 1983, c'est à ses côtés que Kiefer joue un petit rôle dans Max Dugans Runs. Et on les retrouve sur le même écran en 1996 dans Le droit de tuer ? où ils sont chacun d'un côté de l'histoire. Kiefer joue un personnage raciste proche des idéaux du Ku Klux Klan tandis que Donald incarne un ancien juge des Droits civils auprès duquel le héros vient chercher des conseils.

 

Les plus les deux font la paire : John et Patrick Wayne

 

Le cas typique du « jouer avec papa m'a bien desservi », surtout quand le père est aussi célèbre que John Wayne. Patrick et John ont joué pas une, pas deux mais bien dix fois ensemble à l'écran comme dans Les Comancheros, Les Bérets verts ou encore Le Grand McLintock. D'ailleurs Patrick était alors plus qu'un simple faire-valoir, ce qui a lancé sa carrière. Mais apparaître autant aux côtés de son père n'a pas non plus était un avantage puisque le public a pu se rendre compte qu'il n'était pas John Wayne, ce qui fut difficile pour lui lorsqu'il a continué sa carrière sans son iconique papa.

 

Le plus tragique : Sylvester et Sage Stallone

 

C'est en 1990 que Sylvester Stallone offre un premier rôle à son fils. Dans Rocky 5, ce dernier incarne le fiston du boxeur. Mais très vite, le jeune homme veut devenir cinéaste. Il rejouera une autre fois aux côtés de son père dans Daylight en 1996 puis mènera une carrière de réalisateur et de producteur de série B (c'est sa société, Grindhouse Releasing, qui a notamment restauré Cannibal Holocaust). Il devait encore faire une apparition auprès de son père dans Rocky Balboa mais cela n'eut pas eu lieu en raison d'un mystérieuse discorde entre les deux hommes. Ils n'eurent pas le temps de se réconcilier puisque Sage est décédé d'une crise cardiaque à l'été 2012.

 

Les plus magiques : Brendan et Domhnall Gleeson

 

Ils sont roux tous les deux. Ils sont irlandais tous les deux. Mais leur ressemblance ne saute pas aux yeux. Et pourtant, Brendan et Domhnall Gleeson sont bien liés. On a pu les voir ensemble à l'écran dans la saga Harry Potter, notamment dans les deux derniers épisodes, puisque Brendan incarne le fameux Alastor « Fol Œil » Maugrey et Domhnall, lui joue Bill Weasley. Et, fait notable, leur relation père/fils semble parfaitement saine.

 

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