[Cannes 2012] Marché du film - Jour 7 : Steve Jobs, Lynch, secte et sexe

Laurent Pécha | 23 mai 2012
Laurent Pécha | 23 mai 2012

Alors que le marché va bientôt fermer ses portes, on a mis les bouchées doubles ce mardi pour tenter d'aller voir un maximum de films. Quitte à ne pas être lucide sur le programme et en subir les conséquences. Mais globalement, la journée fut bonne et surtout elle a fini sur une excellente note. 

 

Bad  seeds aka Comme un homme

Pourquoi l'avoir choisi : On n'était pas réveillé. On a vu juste le titre anglais. On pensait voir un film d'horreur et on était persuadé que quelqu'un nous avait dit que c'était bien.

Ça raconte quoi : Le fils d'un proviseur de lycée, est entraîné par son meilleur ami dans une histoire de vengeance qui va les voir kidnapper une prof d'anglais.

Verdict : Entre thriller et drame psychologique, Comme un homme choisir clairement la seconde option offrant le loisir aux comédiens de jouer en intensité leur partition. Si le travail sur les décors (la cabane, les bois,...) offre un joli cachet au récit, il est dommage que les rebondissements et évolutions des personnages demeurent conventionnels.

% de chance de le voir en salle :100% (Le film sortira cet été sur nos écrans)

% de chance de le voir en vidéo : 100%

 

Steve Jobs - The Lost Interview

Pourquoi l'avoir choisi : Une interview quasi inédite de Steve Jobs datant de 1995

Ça raconte quoi : En 1995, Steve Jobs donne une interview de plus d'une heure où il revient sur ses débuts jusqu'à la création de la société Next qu'il revendra à Apple en 1997.

Verdict : Un moment précieux avec un des plus grands génies du 20ème siècle. Steve Jobs se livre ici avec une facilité déconcertante, lui qui n'était pas connu pour être le plus expansif des hommes publics (surtout à cette époque). On découvre un homme totalement passionné par son « art », conscient de l'importance de ce qu'il a pu créer sans pour autant se mettre en avant (il pourrait pourtant le bougre). Après cette mémorable interview, on ressort de la salle en étant encore plus persuadé que le 5 octobre 2011 fut une date noire dans l'évolution de notre planète.

% de chance de le voir en salle :1%

% de chance de le voir en vidéo : 50%

 

Sound of my voice

Pourquoi l'avoir choisi : La bande-annonce est super alléchante. Un film sur les sectes distribué par Fox Searlight, ça rappelle le réussi Martha Marcy May Marlene.

Ça raconte quoi : Un journaliste et sa petite amie enquêtent sur la leader d'une secte qui prétend venir du futur.

Verdict : En deçà de son étonnante bande-annonce, souffrant d'un ventre mou et frustrant dans le développement de certains personnages, Sound of my voice n'en demeure pas moins, à bien des égards, fascinant. Notamment dans sa capacité à conserver le mystère sur les origines de la gourou jusqu'à un final surprenant. Après avoir explosé dans Another earth, Brit Marling prouve qu'elle a vraiment du charisme et un talent de comédienne bien au dessus de la moyenne.

% de chance de le voir en salle : 50%

% de chance de le voir en vidéo : 80%

 

 

 

 

Chained

Pourquoi l'avoir choisi : C'est le nouveau film de Jennifer Chambers Lynch, fille de David.

Ça raconte quoi : Après avoir assassiné sa mère, un serial killer, chauffeur de taxi, garde un jeune garçon en captivité, faisant de lui au fil des années, son serviteur et complice de ses atroces crimes.

Verdict : Alors que son film sur la femme serpent (Hisss) demeure inédit chez nous, la fille de David Lynch revient ici avec un thriller plus proche de son Surveillance et étonnamment sobre quand on connaît la propension de la dame à partir dans des délires visuels. Brillamment interprété (Vincent D'Onofrio en tueur névrosé d'une rare cruauté, Eamon Farren en souffre-douleur au physique étonnant qu'on espère revoir vite), techniquement bien foutu (très belle photo), Chained souffre essentiellement d'une intrigue et d'un traitement trop prévisible qui l'empêche de dépasser son cadre d'honnête DTV. A signaler un final totalement foireux, marque de fabrique de la cinéaste depuis son Boxing Helena.

% de chance de le voir en salle : 20%

% de chance de le voir en vidéo : 60%

 

 

The First time

Pourquoi l'avoir choisi : Parce qu'on ne sait jamais dire non à un film teenagers. Et puis, à 20 heures, il était seul en lice.

Ça raconte quoi : Dave et Aubrey se rencontrent à une soirée. Ils ne sont pas libres et pourtant, leur attirance réciproque va tout chambouler. Et peut être les amener à perdre leur virginité ensemble ?

Verdict : Pour son deuxième film, Jon Kasdan, l'un des deux fils de Lawrence Kasdan, signe un idéal de comédie teenager romantique. A l'image d'une longue et superbe scène d'ouverture où ses deux héros (épatants Dylan O'Brien et Britt Robertson) font connaissance, The First time sonne incroyablement juste. Sachant parfaitement capter son époque tout en conservant ce soupçon de péripéties qui en fait un vrai bon film de cinéma,  The First time agit comme une capsule temporelle euphorisante.

% de chance de le voir en salle : 10%

% de chance de le voir en vidéo : 50%

 

 

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