Les meilleurs films de sports

Jean-Noël Nicolau | 11 janvier 2010
Jean-Noël Nicolau | 11 janvier 2010

A l'occasion de la sortie d'Invictus de Clint Eastwood, Ecran Large vous propose un petit retour sur les meilleurs films de sport de l'histoire du cinéma. Avec quelques critères de sélection cependant. Nous avons essayé de ne sélectionner qu'un seul film par type de sport, autant que cela soit possible. Dans le cas de la boxe, c'était peine perdu, d'où la présence de plusieurs classiques. Ensuite, nous avons priviligié les films adaptés d'histoires vraies, mais là encore, il y a plusieurs exceptions de choix. Bonne lecture !

 

 

A nous la victoire (1981) de John Huston

Le sport numéro 1 au monde est sans doute l'un des moins bien lotis au cinéma. Il suffit de voir la récente trilogie des Goal pour s'en rendre compte. En 1981, c'est un John Huston en perdition (il sort de son plus mauvais film, l'insipide Phobia) qui s'inspire d'un film hongrois lui-même inspiré de faits réels (une équipe de footballeurs ukrainiens, prisonniers, remporta tous ses matches durant la seconde guerre mondiale face à des équipes allemandes). Sur un mode mineur, A nous la victoire rappelle La Grande évasion sauf qu'ici, les prisonniers jouent au football. L'occasion pour Huston de filmer les meilleurs footballeurs de l'époque, à commencer par le roi Pelé. Diablement efficace, le récit fait la part belle au ballon rond lors d'un match final mémorable. Et c'est aussi l'occasion d'admirer le futur Rambo en gardien de but beuglant à tue-tête.

 

 

 

Rêve de champion (2002) de John Lee Hancock

S'il y a bien un sport que le cinéma américain aime évoquer, c'est le base-ball. De ce côté-ci de l'Atlantique, on reste encore et toujours hermétique. La preuve avec notre choix qui s'est porté sur Rêve de champion (The Rookie) et ses 38 823 spectateurs français. On aurait pu opter pour le fédérateur Le Meilleur et son charismatique Robert Redford mais on a choisi le film de John Lee Hancock parce qu'au travers de son thème archi rebattu de la rédemption, il s'agit d'une radiographie parfaite et poignante du rêve américain. Porté par un immense Dennis Quaid, Rêve de champion est ainsi une incroyable histoire vraie qui met en exergue le courage, l'abnégation, le dépassement de soi et l'importance des liens familiaux. Un film 100% yankee où le premier degré règne en maître. Le plus fort, on y adhère totalement !

 


 

Miracle (2004) de Gavin O'Connor

Quand il s'agit d'aborder le hockey sur glace, sport ô combien physique, on a toujours une petite pensée pour l'indétrônable La Castagne et ses bagarres anthologiques ou pour ceux ayant grandi dans les 80's, Youngblood avec les testostéronés Rob Lowe et Patrick Swayze. Mais il nous fallait opter pour une histoire vraie et c'est donc l'inédit Miracle qui remporte la mise ici. Totalement axé sur l'exploit sportif (une équipe d'étudiants américains, amateurs, va battre aux J.O. de 1980 l'invincible équipe de l'URSS), le film de Gavin O'Connor est loin d'être mémorable mais il offre des séquences de hockey vraiment spectaculaires et permet à Kurt Russell, en coach charismatique de l'équipe américaine, de faire le show.

 

 

 

La Légende de Bagger Vance (2000) de Robert Redford

Les films axés sur le golf ne sont pas légions. Les bons encore moins. Si on excepte le sympathique Tin Cup avec Kevin Costner, c'est le film de Redford qui aura su le mieux capturé l'essence de ce sport. Puisant de façon lointaine dans l'histoire de la discipline (le héros affronte Bobby Jones et Walter Hage), La Légende de Bagger Vance est aussi aérien et élégant que le sport qu'il décrit.

 

 

 

Le Grand défi (Hoosiers, 1989) de David Anspaugh

Ardemment défendue par Christophe Gans à l'époque de Starfix lors de sa sortie estivale de juillet 1989, Le Grand défi est une œuvre injustement méconnue. C'est pourtant ce que l'on pourrait appeler le film de sport parfait. Inspiré d'une incroyable histoire vraie (une minuscule équipe de lycée du fin fond de l'Indiana va se retrouver en finale pour tenter de remporter le titre de son Etat), le film d'Anspaugh exploite à merveille tous les canevas de l'exploit sportif (personne n'y croit sauf le nouveau coach, les embûches se multiplient - défection du meilleur joueur -,...). Porté par une musique enthousiasmante de Jerry Goldsmith (le thème principal vous donne une pêche prodigieuse), interprété par des acteurs au sommet de leur art (Gene Hackman, Dennis Hopper, Barbara Hershey) et offrant des matchs de basket haletants (l'ultime partie est un fabuleux moment d'anthologie), Le Grand défi est non seulement la référence absolue lorsqu'on évoque le basket-ball au cinéma mais aussi un p...de grand film.

 

 

 

The Wrestler de Darren Aronofsky

Film préféré de la rédaction d'Ecran Large en 2009, le petit chef-d'oeuvre lo-fi de Darren Aronofsky aborde le film sportif par son côté le plus humain et minimaliste. Epure de la mise en scène, épure de la narration, pour mieux laisser Mickey Rourke, ressuscité, assurer le show. Sport méprisé, parfois considéré comme un simple divertissement de grands clowns braillards, le catch y gagne en humanité et en émotion. Ce n'est pas le moindre des tours de force de ce film magistral.

 

 

 

Million dollar baby de Clint Eastwood

Clint Eastwood abordant le genre du film de boxe (à part dans le 7e art), cela ne pouvait donner qu'une grande oeuvre crépusculaire mais rayonnante de dignité et de sagesse. Déjà, il fallait oser offrir le rôle principal à une femme, la formidable Hilary Swank. Et dans un numéro qui préfigure (en plus nuancé) celui de Gran Torino, le vieux bougon Eastwood fond pour sa petite protégée. Moins porté sur les combats que sur la tendresse, Million dollar baby bouleverse d'autant plus fortement.  

 

 

 

Les Forbans de la nuit de Jules Dassin

Non, ce n'est ni une histoire vraie (quoique), ni un récit 100% sportif, pourtant Les Forbans de la nuit est un tel chef-d'oeuvre du film noir, évoquant en marge le milieu peu connu de la lutte, qu'il nous fallait le mentionner ici. Surtout que la tension entre le catch spectaculaire naissant et la lutte antique alors encore dominante en fait un document étonnant. La scène de combat entre les deux gloires du sport, coeur du film, demeure 60 ans après toujours aussi puissante et unique.

 

 

 

Raging bull de Martin Scorsese

Le haut du panier des films de sport, le film que tout le monde cite en exemple pour prouver la force du genre. Inspiré de la vie de Jack La Motta, le film déploie une biographie brute, souvent cruelle, dont l'immense lyrisme surgit de la mise en scène sublime de Scorsese, qui signe peut-être ici son plus bel ouvrage. La performance de Robert De Niro, qui pris 20 kilos pour le rôle, est entrée dans la légende d'Hollywood. Mais si l'aspect drame personnel et familial de l'oeuvre en forme l'essence, il ne faut pas négliger les scènes de boxe pure, dont l'impact demeure rarement égalé.

 

 

 

Rocky de John G. Avildsen

Demandez autour de vous de citer le premier film de sport qui passe par l'esprit. La majorité des gens vous répondront sans hésiter : Rocky ! C'est dire si le film qui révéla Sylvester Stallone a marqué les esprits. Tout y est, en particulier la description du parcours d'un gentil loser idéaliste qui deviendra champion par la seule force de sa détermination. Entre réalisme 70's et dynamisme qui annonce les blockbusters des années 80, Rocky demeure une oeuvre exaltante.

 

 

 

Rasta Rocket de John Turteltaub

Comment ne pas l'aimer ? Cette production Disney conte l'histoire vraie de la première équipe jamaïcaine de bobsleigh ayant participé aux Jeux Olympiques. C'est une comédie légère mais d'un charme surprenant. Loin du tout venant familial, Rasta Rocket possède une place à part, à la fois par sa drôlerie et par l'aspect très attachant de ses protagonistes.

 

 

 

L'Arnaqueur  de Robert Rossen

On vous entend d'ici : alors là ce n'est carrément pas une histoire vraie ! Peut-être, mais une oeuvre de la classe de The Hustler mérite sa place dans n'importe quel dossier évoquant les films de sport. Déjà, cela nous permet de vous rappeler que oui, le billard est un sport, de haut niveau. Ensuite, il s'agit peut-être du meilleur rôle de Paul Newman, ce qui devrait vous suffire pour vous précipiter sur cette oeuvre un peu méconnue mais incontournable.

 

 

 

Les Chariots de feu de Hugh Hudson

Pendant toutes les années 80, Les Chariots de feu fut une référence, avant de tomber peu à peu dans l'oubli. Pourtant, souvenez-vous (si vous avez connu la période), aucune compétition sportive ne pouvait être retransmise sans que le thème musical de Vangelis ne vienne la soutenir. Aujourd'hui, on se souvient surtout de ces scènes de course pédestre au ralenti, avec les synthés triomphes du compositeur grecque. Il s'agit pourtant d'un film exemplaire, un peu pesant, mais qui n'est pas sans rappeler le travail d'Eastwood sur Invictus.

 


 

We are Marshall de McG

A true story... une histoire vraie, incroyable et tragique, lorsque le 14 novembre 1970, la quasi intégralité des membres de l'équipe du football de la Marshall University meurent dans un tragique accident d'avion. Pour la ville et la population de Huntington, la vie bascule et l'idée de continuer à jouer au football paraît impossible. C'est sans compter sur la foi des quelques joueurs survivants qui vont se battre avec leur nouveau coach pour que l'âme des Marshall perdure. Qui, alors, aurait pu croire que McG, le metteur en scène de Charlie's Angels et Terminator Renaissance, se fasse si sophistiqué et subtil. Il maîtrise l'émotion comme jamais, que ce soit sur le terrain ou en dehors. Pas le meilleur film sur le sujet et ce sport, mais l'un des plus beaux et la meilleure réalisation de McG.

 

 

 

Les seigneurs de Dogtown de Catherine Hardwicke

Stacy Peralta, Tony Alva et Jay Admas sont les Z-Boys, légendaires skateboarders de Venice, en Californie, qui ont révolutionné et démocratisé la pratique de ce sport. « Nous roulions sur les murs comme si nous surfions sur eux. » Et Catherine Hardwicke est avec eux, au plus près, sur les skates. Mais sa mise en scène inspirée et énergique ne fait pas que retranscrire leur quotidien de glande et de frime, elle transcende un esprit rock et rebelle. Dont Heath Ledger est la personnification parfaite !

 

 

 

Big Wednesday (Graffiti party) de John Milius

Quand on pense surf, il y a forcement Point break qui vient à l’esprit. Pourtant, l’excellent roller coaster de Kathryn Bigelow ne peut rien face au génial Big wednesday de John Milius. Les plus grandes séquences de surf y sont condensées et notamment un final époustouflant qui 30 ans après, n’a pas pris une ride. Pour faire simple, Big wednesday, c’est le surf à l’état pur.

 

      

 

Wind de Carroll Ballard

Inspiré des mésaventures de Dennis Conner, marin yankee qui perdit la coupe de l'America face aux australiens en 1983 et n'eut de cesse de la reconquérir par la suite, Wind est de loin le meilleur film sur le monde des skippers et sur la course qui demeure l'apogée de ce sport si particulier. Adoptant la structure classique du film de ce genre, presque stallonnienne, avec défaite dans le premier acte, remise en question et  rédemption dans le second par finir en victoire dans l'adversité dans le dernier, l' œuvre de Carroll Ballard réussit l'exploit de rendre palpitant une discipline qui ne remue pas habituellement les foules. Avec une mise en scène dynamique qui donne de la régate des airs de course de Formule 1 et de superbes images (comme pour L'Etalon Noir et Un homme parmi les loups), la production de Coppola prend la dimension de saga épique, aidé il est vrai par un atout incomparable, une BO absolument magnifique de Basil Poledouris. Et l'on se prend vite à vibrer aux côtés d'un casting solide (Matthew Modine, Cliff Robertson, Jennifer Grey) et de vouloir fendre les vagues à tout vitesse à la barre du voilier Geronimo.  

 

 

 

Dossier co-écrit par Laurent Pécha, Jean-Noël Nicolau, Patrick Antona et Vincent Julé.

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