Albert et Allen Hughes, les frères terribles
Le Livre d'Eli, le nouvel opus des frères Hughes (Albert et Allen), les frangins les plus talentueux du cinéma américain (avec les frères Coen), sort chez nous le 20 janvier et il s'annonce encore une fois comme une petite bombe. En effet, c'est un parcours sans faute jusqu'à présent pour ces jumeaux élevés dans un quartier difficile de Los Angeles. Avec un regard désespéré sur l'Amérique, sur ses quartiers et l'abandon des valeurs spirituelles pour des valeurs mercantiles (en ce sens, les frangins sont de véritables sociologues), retour sur la carrière de ces fils spirituels de Martin Scorsese.
Albert Hughes s'essaye à la réalisation dès l'âge de douze ans avec son frère jumeau Allen. Il étudie ensuite l'audiovisuel et le cinéma au LACC Film School. Albert Hughes met en scène avec Allen How to be a burglar, leur premier court métrage. Les deux frères font également une incursion dans le domaine musical en réalisant une trentaine de clips. Ils décident de passer au long-métrage avec un petit film tourné en 35 jours pour la modique somme de 3 millions d'euros
Un an après les émeutes qui ont secoués Los Angeles, la
vie au quotidien de Caine et de ses potes dans un quartier de
South Central baigné par la violence...
Menace 2 Society est un film indispensable pour comprendre les
ghettos U.S. Comment la violence a pris le pas dans ces quartiers, pourquoi des
jeunes s'entretuent pour des broutilles... Les frangins adoptent un point de vue
sur le sujet, ni moralisateur ni manichéen mais avec une tentative de monter leurs
vécus et d'expliquer comment un tel déchainement de violence est possible. Le film débute par les
émeutes du WATTS, ces premières émeutes ont éclaté suite à un ras-le-bol
général dans ce ghetto à cause de la pauvreté. Choix judicieux car la pauvreté est
la base de toutes violences. Caine vient d'une famille éclatée avec une mère
toxico et un père gangster (superbe Samuel L. Jackson). Les deux cinéastes
montrent la difficulté pour un gamin de vivre sans un foyer familial stable. Ensuite
le rejet de Caine de la religion et d'un "Dieu blanc" qui faisait la
force de l'ancienne génération, symbolisée par son grand père, explique le
déchainement de violence assez inoui des jeunes du ghetto. Ici, les frangins
rejoignent Dostoievski et Les Frères Karamazov lorsqu'il dit : "S'il n'existe pas de Dieu, alors tout est
permis". L'abandon du spirituel vers le culte du matériel (symbole des
années Reagan et du capitalisme outrancié qui venait juste de précéder le film)
est flagrant et le personnage de l'ancien chef de gang devenu un mec
raisonnable grâce a l'Islam montrent que ces gamins ont juste besoin de croire
en quelque chose. « Les gens de
Nation of Islam, dans leur extrémiste, soutiennent la culture noire. Ils
arrivent aussi parfois à détourner certains jeunes de l'alcool et de la drogue
en insufflant de la spiritualité dans leur vie », assure Allen Hughes.
La rédemption arrive pour Caine avec le personnage de Jada Pinkett, grâce à laquelle il va retrouver la foi en l'amour et la possibilité de créer un foyer. Donc, lorsqu'il ne considère plus les femmes comme des objets sexuels, mais comme des êtres humains, il comprend ses responsabilités d'adulte. La scène où Larenz Tate se regarde buter une femme, en rigolant comme devant un film, fait froid dans le dos, prouvant les grand ravages de la drogue, qui fait perdre tout contact avec la réalité. Le final est tragique, bouleversant avec cette voix-off pessimiste et nous montre que le déchainement de la violence est toujours fatal.
A la fin des années 60, un jeune gamin du Bronx, Anthony Curtis
(Larenz Tate), s'engage en tant que Marines dans le conflit Vietnamien. 4 ans
plus tard et autant de combats, Curtis revient dans un quartier qui a
considérablement changé...
Leurs premiers films sont des oeuvres sociologiques. Avec Menace 2 Society, les deux frangins nous montraient comment
le culte de l'argent (merci les années Reagan), l'absence de spiritualité ont
amenés la violence sociale... et Dead presidents (Génération sacrifiée en V.F) est comme une préquelle
à Menace 2 Society, car il nous explique les causes de la perdition de ces
gamins. La misère ambiante (chômage massif lorsque Larenz Tate rentre du
Vietnam en opposition à la vie innocente et heureuse du début du film) et
surtout comment la déstructuration de la cellule familiale a été néfaste.
Enormément de recherches sociologiques menées depuis la fin des années 70
montrent que les familles monoparentales (c'est à dire une mère pauvre qui
élève seule son enfant) ont accru la délinquance. Et c'est ce postulat que nous
montrent les réal avec le couple de Larenz Tate. Franchement, encore un grand
film (avec une B.O soul de toute beauté)avec james Brown, Marvin Gaye ou Curtis Manyfield) et les frangins Hughes prouvent qu'ils
sont des réalisateurs véritablement talentueux. Vraiment un très grand film, dans la lignée du Voyage au bout de l'enfer de Michael Cimino.
Ce documentaire retrace la vie de souteneurs afro-américains de diverses
villes des États-Unis, discutant de leurs vies et de leurs travaillent. Ces
Macros appelés "Pimp" aux voitures flamboyantes discutent des règles
et du règlements du vrai Mac.
American Pimp, un documentaire qui commence par mettre mal à l'aise tellement il parait complaisant envers
les macs mais, petit à petit, le doc devient beaucoup plus virulent. Cette
culture "mac" a, évidemment, influencé grandement les rappeurs U.S.
Au 19ème siècle, dans les rues mal famées de
Londres, un tueur aux méthodes peu orthodoxes décime une à une des prostituées.
L'inspecteur Fred Alberride (Johnny Depp), homme très intuitif et porté sur la
drogue, est chargé de pister ce mystérieux boucher, qui prend un malin plaisir
à user de son talent de chirurgien pour imposer les pires sévices à ses
victimes...
Film de commande (« Nous avons réalisé
Génération sacrifiée pour Disney en échange
de quoi ils nous ont proposé de choisir entre trois projets, l'un d'eux était From Hell... »), adapté du roman
graphique d'Alan Moore, ce troisième film
des frangins est un hommage à l'un de leurs films préférés, Il était une fois en Amérique de Sergio Leone via les fumeries d'opium où se réfugie
Johnny Depp. Mais d'autres aspects intéressaient les cinéastes : « Il y a le cadre historique, il fallait recréer
l'ambiance de l'Angleterre victorienne. On voulait mettre en place un monde presque
à l'image de celui de Dracula, définir une ambiance gothique. Il y avait matière
à utiliser des éléments que nous n'avions jamais abordés, c'était un exercice créatif
des plus passionnants ». Après les ghettos U.S du 20ème siècle,
ils s'intéressent à ceux de Londres au 19ème siècle et on constate
que la misère sociale est la même : « Je crois que ce qui était intéressant c'était de montrer un ghetto à l'époque,
la pauvreté était encore plus implacable qu'aujourd'hui, même la middle class en
souffrait. L'écart entre le train de vie des riches et des pauvres était encore
plus gigantesque qu'aujourd'hui ».
Un héros solitaire nommé Eli qui doit se frayer un chemin à travers les Etats-Unis dévastés du futur. Sa mission est de protéger un livre sacré qui contient peut-être la clef pour sauver l'humanité. Rien que ça.
A plus de cinquante ans, Denzel Washington a effectué lui-même toutes les chorégraphies du film (orchestrées par Jeff Imada, qui a notamment travaillé sur la trilogie Jason Bourne). Normal, il a suivi l'entrainement de Dan Inosanto (disciple de Bruce lee) juste avant le tournage du film. Un exercice nouveau pour Washington mais visiblement payant au regard des images. Un film vraiment très attendu, un genre nouveau pour les deux frères cinéastes (le thriller post-apocalyptique) et un affrontement Denzel Washington - Gary Oldman qui promet beaucoup.