Tron 2 : le retour vers le futur

Jean-Noël Nicolau | 27 juillet 2009
Jean-Noël Nicolau | 27 juillet 2009
Pourquoi les premières images de la suite d'un film vieux de plus de 25 ans ont-elles enthousiasmé le Comic Con de San Diego ? Pour qui n'a jamais vu Tron, ou qui ne l'a pas découvert étant môme, il y a de quoi rester perplexe. Si en 1982, on n'avait jamais vu ça, aujourd'hui l'univers de jeu vidéo « old school » du film paraît extrêmement daté et seule une nostalgie bien ancrée peut encore justifier l'affection que l'on porte à cette production Disney. Pourtant, depuis l'annonce de sa mise en chantier, Tron 2, renommé Tron Legacy, ne cesse de faire bruisser le web. Explications.

 

 

 

 

C'est en 1976 que l'animateur Steve Lisberger eût l'idée de Tron. Subjugué par Pong (le plus ancestral des jeux vidéo, avec ses deux palettes et sa petite balle blanche), il désire amener l'univers, alors très fermé, de l'informatique vers le grand public. A l'origine, Tron devait être un film d'animation, avec des séquences « live » uniquement au début et à la fin du métrage. Fort d'un storyboard complet et de bouts de scènes animées par ordinateur, Lisberger démarche les grands studios Hollywoodiens. La Warner, la MGM et Columbia Pictures refusent le projet. Finalement en 1980, Lisberger contacte Disney, alors en pleine phase de prises de risques. Mais le budget prévu, dépassant les 10 millions de dollars (une somme rondelette pour l'époque) fait frémir les exécutifs du studio. Une séquence test est alors tournée. On y découvrait le fameux lancé de disque tueur, avec des acteurs portant des costumes lumineux et insérés dans des décors créés par ordinateur. Très impressionnés, les producteurs de Disney donnent le feu vert.

 

 

 

L'équipe se forme alors autour de Lisberger. On retrouve ainsi Jean Giraud (plus connu sous le nom de Moebius), Syd Mead (designer principal de Blade Runner) ainsi que les acteurs Jeff Bridges (en pleine gloire), Bruce Boxleitner (star de la télé) et David Warner (méchant récurrent du cinéma américain de l'époque). Disney fait alors appel à quatre sociétés pour créer les images de synthèse. Ce qui résulta en à peine 20 minutes d'animation par ordinateur, alors que pour beaucoup de spectateurs Tron semble quasi entièrement peuplé d'images générées par l'informatique. En effet, la plupart des scènes du film ont été tournées selon des techniques plus classiques, telles que la colorisation de séquences en noir et blanc.

 

 

L'histoire est celle de Kevin Flynn, un brillant programmeur dont l'œuvre a été pillée par son collègue Ed Dillinger. Licencié, Flynn tente de pénétrer le système informatique de sa société pour trouver des preuves à l'encontre de Dillinger. Mais le MCP (Maître Contrôle Principal) du réseau dématérialise Flynn et le transforme en programme à l'intérieur de l'ordinateur tout en lui faisant conserver son apparence humaine. Le programmeur doit alors se battre au fil d'épreuves de jeux vidéo, dont la fameuse course en Light Cycles, pour essayer de trouver son chemin hors du réseau.

 

 

 

A sa sortie, le film reçut des critiques mitigés et engrangea 33 millions de dollars de recette aux USA pour un budget de 17 millions. Grâce aux produits dérivés, dont une flopée de jeux vidéo, et à un succès culte dans les vidéo-clubs, Tron devint très rentable au fil des années 80. Mais certainement pas assez pour que Disney investisse dans une suite. Jusqu'aux années 2000 et au triomphe de la culture geek, qui gouverne aujourd'hui la majorité des blockbusters hollywoodiens. Il fallait s'en douter, Tron et son look kitsch sont redevenus furieusement tendances.

 

 

Tron 2 : Legacy, reprend les choses bien des années après la fin du premier film. On retrouve au casting Jeff Bridges et Bruce Boxleitner, ainsi que les nouveaux venus Garrett Hedlund (Eragon) et la bombe Olivia Wilde (Dr. House). Steve Lisberger demeure attaché à la production et au scénario mais abandonne le poste de metteur en scène au profit de Joseph Kosinski.

Sam Flynn (Hedlund), le fils de Kevin Flynn (toujours Bridges), enquête sur la disparition de son père. Accompagné de sa confidente (Wilde), il va plonger dans le monde du virtuel pour revivre les mêmes épreuves que son père 27 ans auparavant.

 

 

 

Tourné pour une diffusion en 3D, avec toute la technologie d'aujourd'hui, Tron Legacy promet une expérience visuelle extrêmement impressionnante. Les véhicules et décors bien connus ont été améliorés pour un résultat qui se dévoile dans un premier extrait renversant. Cerise sur le gâteau, c'est le groupe français superstar Daft Punk qui se charge de délivrer une bande originale électronique qui ira se balader bien haut dans les charts.

 

Découvrez les premières images de Tron Legacy ci-dessous

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