Festival des antipodes : jour 2

Vanessa Aubert | 18 octobre 2008
Vanessa Aubert | 18 octobre 2008

Lever matinal pour entamer cette deuxième journée consacrée aux longs-métrages en compétition. Après une nuit courte (car précédée d'une soirée nous ayant amenés aux abords de St Tropez, délaissant le port visible ci-contre), le festival reprend son cours dans les salles obscures. Avec un sujet fort d'abord via The black balloon, une comédie  fraternelle sur l'autisme où l'humour flirte avec un décalage constant. Même si le film est inégal et malgré la présence à l'écran de Toni Collette, The black balloon fait montre de l'inventivité des australiens en terme de réalisation et d'une prise de risque dont l'Hexagone devrait sans doute s'inspirer davantage. Le public scolaire présent ne s'y est pas trompé en riant parfois de cette histoire d'ados faisant partie de sa sélection de films antipodes junior.



Autre fillm, autre ambiance avec Romulus, my father ouvrant l'après-midi sur un ton particulièrement dramatique. Alors que l'Allemande de Cours Lola Cours Franka Potente rencontre l'ex-Hulk Eric Bana, l'intrigue remet en cause le soit-disant naturel de l'instinct maternelle sur fond de folie, jalousie et psychiatrie. Un destin sans espoir que l'on croit dû à une obsession pour le pathos de la part d'un scénariste tireur de larmes jusqu'à ce que cette vie se révèle être celle bien réelle de l'écrivain philosophe Raimond Gaita.



Fiction, réalité, le festival joue sur ces nuances en omettant pas de présenter en parallèle de ces longs-métrages, des documentaires sur la diversité de la population australienne avec un gros plan privilégié sur les aborigènes. Pas d'impasse non plus sur les représentants du cinéma australien avec en fer de lance les acteurs eux-mêmes. Si Eric Bana, Toni Collette s'ajoutent à la liste des « comédiens australiens qu'on connaît mais dont on ne pense pas forcément qu'ils sont Australiens », le festival rend hommage à l'un d'entre eux en diffusant Two Hands avec feu Heath Ledger. L'occasion de voir une comédie (policière sur les bords mais au milieu franchement loufoque !) dans sa version australienne, comprenez director's cut et non dans sa version sortie en DVD à l'international. Alors que l'acteur revêt une cagoule pour un braquage dans une banque, l'esprit du Joker (ouvrant lui-même The Dark Knight par une scène de hold-up) semble survoler l'écran, rapidement dissipé par un burlesque assumé et réjouissant.

 

Et après The bet vu et aimé hier, Three Blind Mice remet en valeur l'acteur Matthew Newton qui cumule cette fois la casquette de réalisateur en plus de celle d'acteur. 3 marins en provenance d'une mission et en partance pour  l'Irak s'accordent une soirée off dans un hôtel qui va dégénérer dans une partie de poker tendue, une soirée présentation aux parents virant à l'embrassade de belle-mère et une intervention de call-girls frôlant le meurtre. Dit comme ça, ça paraît beaucoup mais la fluidité de la caméra, les dialogues finement écrits et le bavardage souvent maîtrisé et jamais gratuit donnent un charme certain au film, que la réflexion sur la torture militaire et les ordres hiérarchiques ne fait qu'accentuer.

 

Original, risqué et réfléchi, le cinéma australien révèle bien peu à peu sa patte dans la sélection de ce 10ème festival des antipodes. Et ce n'est pas George Miller dont le cultissime Mad Max est rediffusé ce soir qui ferait mentir la chose !

 

 

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