Disney Freak Factory

Lucile Bellan | 8 juin 2008
Lucile Bellan | 8 juin 2008

A l'occasion de la sortie dans les salles françaises de Hannah Montana et Miley Cyrus : le concert évènement en 3D, il est de bon ton de revenir sur la jeune femme qui l'interprète, et ses autres consoeurs de l'écurie Disney. Toutes mineures bien sûr mais dont les frasques font régulièrement la une des tabloïds.

 

 

 

Ces dernières années, Disney Channel a su développer deux concepts totalement différents mais dont le succès public a été sans commune mesure. High School Musical est un téléfilm en forme de comédie musicale mettant en scène un couple de lycéens, les fameux Troy et Gabriella, et leurs amis dans des situations propices aux couplets et aux danses optimistes, sur le couple, l'avenir et les vacances scolaires. Le succès de ce produit a été tel qu'un deuxième opus a même été diffusé et que le troisième est en cours de production, pour le grand écran cette fois. Et le phénomène a même contaminé la France, puisque après une diffusion bien légitime en avant-première sur Disney Channel, c'est M6 qui a diffusé en prime time High School Musical 1 et 2. Le deuxième gros succès de la compagnie est la série télévisée en deux saisons (Disney en a commandé une troisième), Hannah Montana, qui met en scène une jeune fille Miley Stewart, qui est un peu la tête de turc de ses camarades et qui devient en fait secrètement la nuit Hannah Montana, une star de la chanson. Le scénario permet une vraie identification, et le discours extrêmement positif sur l'avenir, l'école, l'amitié a permis à l'actrice-chanteuse Miley Cyrus, interprète des deux personnages, d'accéder à la gloire. En dehors de trois bandes originales, Hannah Montana c'est maintenant aussi un film de la tournée américaine de Hannah Montana et Miley Cyrus en 3D et un film tiré de la série qui sortira prochainement aux Etats Unis.

 

 

 

Seulement, ces jeunes femmes de 15-16 ans, entraînées depuis l'enfance pour atteindre un niveau assez élevé en matière de danse et de chant, maquillées et habillées pour être glamour, n'en restent pas moins la cible des pervers de tous poils. Un phénomène tout américain qui ne voit pas le malsain dans ses mini-Miss que l'on déguise à 5 ans (et même moins), et qui ne voit pas le mal dans le fait d'aguicher les hommes (même les plus équilibrés) avec des adolescentes rendues matures par les circonstances. Ainsi, sur la toile, fleurissent les déclarations d'amour pour Miley Cyrus, Vanessa Hudgens mais aussi pour Hayden Panettiere (une héroïne de la série Heroes qui bien avant ses 18 ans a alimenté bien des fantasmes). Pour protéger ses comédiennes de ces phénomènes et de toute cette perversion, il n'est pas rare que Disney préserve ses actrices du monde extérieur et c'est donc ainsi, dans un univers contrôlé, qu'elles choisissent leur premier « amoureux ». Vanessa Hudgens est donc en couple avec sa costar le très sculptural Zac Efron et Miley Cyrus sort avec un des Jonas Brothers, qui apparaissent dans sa série et ses concerts.  Mais comment le grand public est alors au courant de ces biens inoffensifs puppy love ?

 

 

 

C'est bien sûr, encore et toujours, la faute d'Internet et de personnes mal intentionnées. Car les jeunes filles, toutes à leur amour et très candides encore, se prennent en photo avec leur portable lors de moments d'intense solitude et les envoient à leur amoureux. Des photos qui réapparaissent toujours à un moment ou à un autre sur la toile. C'est donc le cas pour Vanessa Hudgens tout d'abord, qu'on découvre nue et lascive le 6 septembre 2007. La nouvelle fait l'effet d'une bombe et la jeune femme, toute penaude, confirme qu'il s'agit bien d'elle, que les photos étaient destinées au cadre privé. Elle est alors dégagé du casting de High School Musical 3, avant que la situation se calme et que Disney la réintègre en douce. C'est tant mieux pour elle qui ne méritait pas la disgrâce.

 

 

 

Il y a quelques mois, ce sont aussi des photos, toujours prises au téléphone portable, de Miley Cyrus qui parcourent le net. On y voit la jeune fille de 15 ans en petite culotte, soulevant de façon mutine son T-shirt pour qu'on aperçoive son soutien gorge. Ou encore embrassant sur la bouche une ancienne camarade de classe. Les photos ne déclenchent pas de tollé général mais c'est étonnamment un autre cliché qui fait scandale. Miley participe en avril 2008 à une séance photo pour le très respectable magazine Vanity Fair et la photographe n'est autre qu'Annie Leibowitz. La photo, un « nu » artistique du plus bel effet, montre la jeune fille dos nu, se couvrant la poitrine avec un drap. Et là, c'est le drame, les ligues de parents conservateurs de tous les Etats-Unis crient au scandale, alléguant que ces photos poussent la jeunesse à la débauche. Ils obligent même la jeune fille à s'excuser publiquement et à renier la séance photo. Rien de bien grave dans ces « scandales » de presse people. Mais il convient d'en rapprocher d'autres exemples.

 

 

 

Souvenons-nous de Britney Spears. Bien avant les frasques qu'on lui connaît, la drogue, la junk food, c'était aussi une égérie de l'écurie Disney. Du All New Mickey Mouse Club précisément, une émission qu'elle animait avec Justin Timberlake et Christina Aguilera. On lui connaît une idylle avec Justin qui se finit dans les larmes et un règlement de compte à coup de singles. Après sa gloire précoce, vient une carrière de chanteuse et le succès qu'on lui connaît. Mais la pression des médias, du public et bizarrement le poids des années de privations et de dévotion à sa carrière la font craquer. Et depuis quelques années, on ne connaît Britney que par ses excursions à l'hôpital, ses prises de poids, la perte de la garde de ses enfants (et bien avant ses deux grossesses répétitives).

 

 

Un parallèle aussi évoqué par les trublions de South Park qui lors du deuxième épisode de la saison 12, traitent du sacrifice public du Britney Spears, de l'attirance que le public a pour la déchéance de la chanteuse et ajoutent en fin d'épisode un clin d'œil à Miley Cyrus sous entendant qu'elle serait un successeur probable. Une question que l'on pourrait se poser, serait l'intérêt de faire de ces artistes précoces, et éduqués pour avoir ces talents, de parfaits petits adultes. Car l'image qu'ils véhiculent est assimilée par de jeunes enfants, qui ne voient pas le mal à porter des tenues qui pourraient prêter à confusion ou qui ne pourraient pas comprendre la différence physique entre eux et leurs héros. Et surtout, ce phénomène légitime le désir des hommes pour des femmes de plus en plus jeunes, même pas encore tout à fait femmes mais qui en donnent l'image.

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