Gérardmer 2008 : les promesses de l'ombre

Vincent Julé | 23 janvier 2008
Vincent Julé | 23 janvier 2008

On n'avait pas vu ça depuis... depuis 15 ans ! Si on jouait les mauvaises langues, on dirait qu'on n'a pas vu ça en fait depuis Avoriaz, la dernière édition en 1993 et le Grand Prix à Braindead. En effet, lorsque Gérardmer devient la terre d'accueil du film fantastique avec le festival Fantastica puis Fantsic'Arts, les habitués et les puristes commencent déjà à chanter les pieds dans la neige que c'était mieux avannnnt. L'invasion asiatique et capillaire n'arrange rien, de même que ces membres du jury qui ne cachent leur dégoût pour le genre. « Quel est l'intérêt d'avoir peur au cinéma, je vous le demande. » Ajoutez le ton à la Marie-Chantal et vous aurez un aperçu des énormités que l'on peut entendre. J'en ai d'ailleurs encore les oreilles qui saignent. Alors bien sûr, chaque année réserve son lot de surprises, d'inédits et de raclettes, mais rarement une sélection comme celle de 2008 n'avait provoqué une telle déflagration. Le cinéma fantastique change, évolue, se hante lui-même et cette édition en est le parfait baromètre - moins de 0°C parfois !

 

Ainsi, bam ! coup sur coup, deux monstres sacrés reviennent avec leur nouveau film, à la fois suite et obsession. Dario Argento avec Mother of Tears et George A. Romero avec Diary of the Dead. Le premier met enfin un terme aux « Trois Mères » 28 ans après Inferno, et le second continue de capitaliser et (re)visiter sa franchise, pour la cinquième fois mais armé d'un simple caméscope. Cette appréciation réaliste, subjective mais 100% cinématographique semble d'ailleurs à l'ordre du jour avec aussi le phénomène Cloverfield et la claque REC. Simple effet de mode ou nouveau moyen d'expression, l'avenir et les dollars le diront (remember Blair Witch), mais il est déjà possible de voir ce que le concept a à proposer.

 

Mais si ce cru est si exceptionnel, c'est presque moins dans la sélection des films que dans le tableau de chasse des jurés. Stuart Gordon (Ré-animator, From Beyond, Edmond)... Neil Marshall (The Descent, Doomdays)... Sean S. Cunningham (Vendredi 13, Mutant aquatique en liberté)... vous en voulez encore? Sara Forestier... non, je déconne... Nicolas Winding Refn (Pusher), Takashi Shimizu (The Grudge³) et même Jesus lui-même, ressuscité : Jess Franco ! Autant dire que pour son quinzième anniversaire Fantastic'Arts l'a joué intergénérationnel. Aux pères fondateurs que sont George Romero, Dario Argento ou Stuart Gordon répondent leurs fils spirituels ou infidèles Greg McLean (Wolf Creek) avec Rogue, Sean Ellis (Cashback) avec The Broken, Jaume Balaguero (La secte sans nom, Fragile) et Paco Plaza (Les enfants d'Abraham) avec REC. Et peut-être demain : Jonathan Levine (All the boys love Mady-Lane), Juan Antonio Bayona (L'orphelinat) ou Xavier Gens (Frontières).

 

Qui n'est pas prêt à en reprendre pour 15 ans après ça, je vous le demande !

 

Infos et programmation : Site officiel 

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