Gérardmer 2007 : Ouverture

Vincent Julé | 31 janvier 2007
Vincent Julé | 31 janvier 2007

De 1973 à 1993, Avoriaz a accueilli autant de touristes perdus, de skieurs émérites que de fanboys. Le Festival international du film fantastique était devenu La Mecque du genre, récompensant des futures classiques (de Duel à Braindead), des curiosités (Patrick, Dream lover) et des réalisateurs - et maîtres - comme Brian De Palma, David Lynch, David Cronenberg ou James Cameron. Soit finalement, ceux-là même qui pouvaient s'asseoir dans le siège de Président du jury du festival Fantastica de Gérardmer à partir de 1994. Ce seront John Carpenter, John Landis, Norman Jewison, William Friedkin ou Paul Verhoeven, et autant d'atouts pour perpétrer cet esprit contestataire et sans concessions véhiculé par le cinéma fantastique, à l'époque et à travers leurs (chef d')œuvres. De sa volonté de traiter du fantastique sous toutes ses formes (dessins, nouvelles, décorations des vitrines !!), le festival devient Fantastic'Arts. Le cinéma reste bien sûr l‘attraction principale avec différentes sélections : cours et long-métrages, rétrospectives, inédits vidéos, etc.

Mais au fil des années, des films, des Grand Prix, toujours la même musique : « c'était mieux avant », « c'est de pire en pire », j'en passe et des meilleurs. En effet, à partir de Scream en 1997 et l'avènement progressif mais persistant du fantastique auprès du grand public, l'intérêt d'une telle manifestation se posa, et il fallut que le festival se renouvelle, se différencie, presque se spécialise. D'où la fameuse invasion asiatique, très critiquée d'ailleurs, de ces dernières éditions. Les films fantastiques et leurs réalisateurs n'attendent plus chaque année Gérardmer pour faire parler d'eux, pour s'exposer. Cannes, Berlin ou Venise le font très bien. Ainsi, même si Gérardmer reste un indéniable laboratoire pour le genre, il lui est de plus en plus délicat de réunir une sélection digne de ce nom, ou plutôt une sélection spectaculaire. Ce qui, au bout du compte, peut s'avérer une bonne chose, plus confidentielle, mais aussi plus surprenante. Comme l'année dernière avec le Grand Prix pour l'irlandais Isolation.

Ainsi, que cela soit en ouverture avec la comédie zombiesque Fido ou en fermeture avec le « attention chien méchant » Wilderness, pas de grosses machines hollywoodiennes à la Underworld 2. Par contre, toujours du chevelu et du bridé, mais en minorité et en qualité, avec Retribution de Kiyoshi Kurosawa et Reincarnation de Shimizu, deux esthètes de la peur. Et les frères Pang avec Re-Cycle alors ? Et Sarah Michelle Gellar dans le Return de la Malédiction de The Grudge ? Un retour, un recyclage, tout est dit ! Par contre, les européens de tous bords (Espagne, Autriche, Norvège) pourraient créer la surprise. Surtout Nacho Cerda, qui après son court choc Aftermath réalise son premier long avec Abandonnée… ou la peur cérébrale. Seul Amerloc a tenté le diable avec son remake de Sisters, Douglas Burk réalisateur de Family Portraits est attendu de pied ferme par ses plus grands fans, Sandy et Ilan.

À guetter aussi les sélections parallèles, de Great Yokai War de Miike à Texas le commencement en passant par Cry wolf (nan j'déconne Laurent !!) pour la hors compét et toujours le direct to DVD, avec The Woods de Lucky "May" McKee, Kaw (encore une histoire de vache folle), Blood trails (un petit voyage à l'Hostel ?) et surtout Alien apocalyspe ! Pouaah ! Rien que le titre déchire ! Et si je dis que Bruce Campbell tient le rôle principal et qu'il se bat contre des extra-terrestres visqueux et verdâtres, c'est bon, Ecran Large a trouvé son grand prix !!!

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