Maggie Q - Poigne de fer et séduction
Maggie
Q, de son vrai nom Maggie Denise Quigley, est née aux USA le 22 mai
1979, d'un père new-yorkais, aux antécédents à la fois polonais et
irlandais, et d'une mère vietnamienne, rencontrée lors du séjour au
Vietnam que fit le papa, GI engagé dans la guerre du même nom (presque
un scénario à la Oliver Stone
).
Mais c'est à Hawaï que la jeune Maggie sera élevée, une fois que la
famille se soit expatriée du continent nord-américain, et elle
commencera vite à poser comme modèle et faire quelques publicités,
après avoir vainement approcher des études de vétérinaire. Son physique
de métis racé et élancé, rappelant quelque peu la voluptueuse Tia
Carrere (une « vraie » hawaïenne), lui ouvre vite les portes du monde
de la mode, surtout à Hong-Kong où elle choisit de s'installer.
Après s'être fait un nom dans toute l'Asie et le Pacifique (elle est
rebaptisée Meiqi Li en cantonais) et avoir fréquentée la star locale
Daniel Wu (2000 AD, New police story), Maggie Q accède au casting de The Legendary Tai Fei
aux côtés d'Anthony Wong, l'autre métis du cinéma HK. Alors qu'un
certain racisme latent confinait souvent ce dernier dans des rôles de
maffieux ou de pyschopathes, il en sera d'un tout autre tenant pour la
belle Maggie. Après des rôles secondaires sur des films oubliables tels
que Gen-Y cops (pourtant signé du bon Benny Chan) ou le thriller au casting international Manhattan midnight, Maggie Q est une des nombreuses beautés asiatiques censées meubler le décor autour de Jackie Chan et de Chris Tucker dans le désolant Rush hour 2 en 2001.
Mais c'était sans compter sans l'ineffable producteur Wong Jing, toujours enclin à flairer le bon coup, qui propose à Maggie Q la tête d'affiche de Naked weapon
en 2002. Spécialiste de la catégorie III à Hong-Kong, en gros les films
interdits aux moins de 16 ans mêlant sexe et violence dans une optique
décomplexée et outrancière, Wong Jing avait illustré le genre dans les
années 90 avec les rape-and-revenge Raped by an Angel et Naked killer, bien connus des amateurs. Mais cette fois-ci, épaulé par Tony Ching Siu Tung, le directeur des séquences d'arts martiaux de Hero et du Secret des poignards volants et réalisateur des Histoires de fantômes chinois, et disposant d'un budget conséquent, Wong Jing veut faire de Naked weapon une oeuvre plus ambitieuse et chic, inspirée encore par Nikita.
Si le résultat peut prêter à sourire avec cette histoire de tueuses
implacables se servant de leur corps comme d'une arme mortelle, sans
toutefois négliger les gros flingues et armes blanches, le film,
véritable condensé d'exploitation très racoleur (avec viols et tueuses
en mini-jupe à gogo) mais servi par des scènes d'action chorégraphiées
de main de maître, se taille un joli succès à travers le monde, sauf en
France où sa sortie DVD n'est pas encore arrêtée (NDR : un scandale absolu selon Julio Lopez et Eddy Adam !).
Maggie Q, accompagnée de la très jolie Anya, autre starlette asiatique,
illumine l'écran de sa beauté, réussit à se sortir de mise en situation
plutôt toc (ah ces strip-teases destinés à leurrer ses proies
) et fait
preuve d'une présence physique manifeste. Elle est alors propulsée dans
le train des deadly china dolls alliant charme et action,
créneau aussi bien porteur que réducteur. Mais elle possède un atout
non négligeable : la pratique courante de la langue anglaise qui lui
ouvre des horizons internationaux.
Après une apparition subliminale dans Le Tour du monde en 80 jours (Jackie Chan semble bien l'apprécier
), elle est du court-métrage expérimental Tapped très inspiré de Steven Soderbergh, puis ressort les flingues pour le rôle de la snipper implacable et impassible de Dragon squad en 2005. Avec derrière la caméra Daniel Lee, réalisateur des remarqués Frères d'armes en 1994 et de Black mask avec Jet Li, produit par Tsui Hark en 1996, Dragon Squad est une série B violente et jouissive, auréolée de la présence de Sammo Hung et de Michael Biehn,
pouvant tenir la dragée haute à maintes productions made in USA mais
qui malheureusement n'a pas encore connu de distribution dans nos
contrées.
Tout
en continuant sa carrière en tant qu'icône publicitaire, la belle étant
sollicitée par toutes les compagnies asiatiques de cosmétiques, Maggie
Q cherche à se diversifier et à ne pas être définitivement cantonnée
dans les rôles de flingueuse au faciès d'ange. Elle s'essaie à la
comédie avec Magic kitchen et surtout Rice rhapsody de Kenneth Bi, où elle croise la petite française Mélanie Laurent (De battre mon coeur s'est arrêté). Mais ce sont indéniablement ces rôles dans Naked weapon ou dans Dragon squad qui ont éveillé l'intérêt des casting directors de Mission : Impossible III, à la recherche d'une équipière glamour et dangereuse pour renouveler l'équipe entourant Ethan Hunt / Tom Cruise.
Elle y devient donc Zhen, agent très spéciale et accessoirement
saboteuse de Ferrari, qui réussit à tirer son épingle du jeu d'un film
encore une fois trop centré sur son envahissant acteur / producteur.
Augurons que, dans les mois à venir, son visage va illustrer de
nombreuses couvertures de magazine, curieux de cette « nouvelle »
découverte venue d'Asie, à l'instar de Bai Ling, et qu'elle sera
sollicitée pour d'autres films d'actions à venir. Pour l'année
2006-2007, le planning de Maggie Q est plutôt chiche. Sont annoncés The Couting House, film d'horreur italo-chinois (!) et le thriller sportif, Balls of fury aux côtés de Christopher Walken.
Retrouvez en bas de cette page les photos de Maggie Q pour la promotion de Mission : Impossible III.