Maggie Q - Poigne de fer et séduction

Patrick Antona | 3 mai 2006
Patrick Antona | 3 mai 2006

Maggie Q, de son vrai nom Maggie Denise Quigley, est née aux USA le 22 mai 1979, d'un père new-yorkais, aux antécédents à la fois polonais et irlandais, et d'une mère vietnamienne, rencontrée lors du séjour au Vietnam que fit le papa, GI engagé dans la guerre du même nom (presque un scénario à la Oliver Stone…). Mais c'est à Hawaï que la jeune Maggie sera élevée, une fois que la famille se soit expatriée du continent nord-américain, et elle commencera vite à poser comme modèle et faire quelques publicités, après avoir vainement approcher des études de vétérinaire. Son physique de métis racé et élancé, rappelant quelque peu la voluptueuse Tia Carrere (une « vraie » hawaïenne), lui ouvre vite les portes du monde de la mode, surtout à Hong-Kong où elle choisit de s'installer.

Après s'être fait un nom dans toute l'Asie et le Pacifique (elle est rebaptisée Meiqi Li en cantonais) et avoir fréquentée la star locale Daniel Wu (2000 AD, New police story), Maggie Q accède au casting de The Legendary Tai Fei aux côtés d'Anthony Wong, l'autre métis du cinéma HK. Alors qu'un certain racisme latent confinait souvent ce dernier dans des rôles de maffieux ou de pyschopathes, il en sera d'un tout autre tenant pour la belle Maggie. Après des rôles secondaires sur des films oubliables tels que Gen-Y cops (pourtant signé du bon Benny Chan) ou le thriller au casting international Manhattan midnight, Maggie Q est une des nombreuses beautés asiatiques censées meubler le décor autour de Jackie Chan et de Chris Tucker dans le désolant Rush hour 2 en 2001.

Mais c'était sans compter sans l'ineffable producteur Wong Jing, toujours enclin à flairer le bon coup, qui propose à Maggie Q la tête d'affiche de Naked weapon en 2002. Spécialiste de la catégorie III à Hong-Kong, en gros les films interdits aux moins de 16 ans mêlant sexe et violence dans une optique décomplexée et outrancière, Wong Jing avait illustré le genre dans les années 90 avec les rape-and-revenge Raped by an Angel et Naked killer, bien connus des amateurs. Mais cette fois-ci, épaulé par Tony Ching Siu Tung, le directeur des séquences d'arts martiaux de Hero et du Secret des poignards volants et réalisateur des Histoires de fantômes chinois, et disposant d'un budget conséquent, Wong Jing veut faire de Naked weapon une oeuvre plus ambitieuse et chic, inspirée encore par Nikita.

Si le résultat peut prêter à sourire avec cette histoire de tueuses implacables se servant de leur corps comme d'une arme mortelle, sans toutefois négliger les gros flingues et armes blanches, le film, véritable condensé d'exploitation très racoleur (avec viols et tueuses en mini-jupe à gogo) mais servi par des scènes d'action chorégraphiées de main de maître, se taille un joli succès à travers le monde, sauf en France où sa sortie DVD n'est pas encore arrêtée (NDR : un scandale absolu selon Julio Lopez et Eddy Adam !). Maggie Q, accompagnée de la très jolie Anya, autre starlette asiatique, illumine l'écran de sa beauté, réussit à se sortir de mise en situation plutôt toc (ah ces strip-teases destinés à leurrer ses proies…) et fait preuve d'une présence physique manifeste. Elle est alors propulsée dans le train des deadly china dolls alliant charme et action, créneau aussi bien porteur que réducteur. Mais elle possède un atout non négligeable : la pratique courante de la langue anglaise qui lui ouvre des horizons internationaux.

Après une apparition subliminale dans Le Tour du monde en 80 jours (Jackie Chan semble bien l'apprécier…), elle est du court-métrage expérimental Tapped très inspiré de Steven Soderbergh, puis ressort les flingues pour le rôle de la snipper implacable et impassible de Dragon squad en 2005. Avec derrière la caméra Daniel Lee, réalisateur des remarqués Frères d'armes en 1994 et de Black mask avec Jet Li, produit par Tsui Hark en 1996, Dragon Squad est une série B violente et jouissive, auréolée de la présence de Sammo Hung et de Michael Biehn, pouvant tenir la dragée haute à maintes productions made in USA mais qui malheureusement n'a pas encore connu de distribution dans nos contrées.

Tout en continuant sa carrière en tant qu'icône publicitaire, la belle étant sollicitée par toutes les compagnies asiatiques de cosmétiques, Maggie Q cherche à se diversifier et à ne pas être définitivement cantonnée dans les rôles de flingueuse au faciès d'ange. Elle s'essaie à la comédie avec Magic kitchen et surtout Rice rhapsody de Kenneth Bi, où elle croise la petite française Mélanie Laurent (De battre mon coeur s'est arrêté). Mais ce sont indéniablement ces rôles dans Naked weapon ou dans Dragon squad qui ont éveillé l'intérêt des casting directors de Mission : Impossible III, à la recherche d'une équipière glamour et dangereuse pour renouveler l'équipe entourant Ethan Hunt / Tom Cruise. Elle y devient donc Zhen, agent très spéciale et accessoirement saboteuse de Ferrari, qui réussit à tirer son épingle du jeu d'un film encore une fois trop centré sur son envahissant acteur / producteur. Augurons que, dans les mois à venir, son visage va illustrer de nombreuses couvertures de magazine, curieux de cette « nouvelle » découverte venue d'Asie, à l'instar de Bai Ling, et qu'elle sera sollicitée pour d'autres films d'actions à venir. Pour l'année 2006-2007, le planning de Maggie Q est plutôt chiche. Sont annoncés The Couting House, film d'horreur italo-chinois (!) et le thriller sportif, Balls of fury aux côtés de Christopher Walken.

Retrouvez en bas de cette page les photos de Maggie Q pour la promotion de Mission : Impossible III.

 

 

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