Jamie Lee Curtis traquée par un tueur : le polar ultra-violent injustement éclipsé par Point Break

Captain Jim | 8 février 2024 - MAJ : 19/02/2024 16:20
Captain Jim | 8 février 2024 - MAJ : 19/02/2024 16:20

Pas besoin d'occasion particulière pour reparler du malaimé Blue steel de Kathryn Bigelow, avec Jamie Lee Curtis en flic énervée et Ron Silver en tueur fou.

À la fin des années 80, Kathryn Bigelow commence à se faire un nom aux États-Unis. Grâce à son délicieux western vampirique Aux frontières de l'aube, sorti en 1987, la réalisatrice fait parler d’elle et s’attire les faveurs d’Ed Pressman, producteur de Terrence Malick et Brian De Palma, et d’Oliver Stone, réalisateur qui n’a plus besoin d’introduction. Avec son coscénariste Eric Red, Bigelow développe un scénario à partir d’une seule et simple envie : produire un film d’action avec un protagoniste féminin. Le projet intéresse Vestron Pictures qui décide de le financer, mais le cède finalement à la MGM pour cause de banqueroute.

Ainsi naît Blue Steel, qui est tourné en 1988 et diffusé en salles le 16 mars 1990, après un passage par la case Sundance en janvier de la même année. Hélas pour Bigelow, le film est boudé par une partie de la critique contemporaine et surtout par le public ; 8,2 millions de dollars de recettes contre un budget de 10 millions, pas besoin d’une calculette pour constater les dégâts. Et c’est bien dommage, car Blue Steel est non seulement un des meilleurs films de sa réalisatrice, mais aussi un des films les plus singuliers produits durant cette période.

 

Blue steel : photo, Jamie Lee CurtisWoman of steel

 

MEGAN, FEMME FLIC  

En 1988, tandis que Kathryn Bigelow dirige ses acteurs sur le plateau de Blue Steel, le Piège de cristal de John McTiernan sort dans les salles obscures, et vient chambouler une certaine vision du héros de cinéma. Son John McClane très humain vient mettre un terme à une décennie de cinéma ultra viril, où la masculinité exacerbée des musclors de l’ère Reagan faisait la loi. Elle laisse la place dans les années 90 à un nouveau type de protagoniste, plus faillible et plus vulnérable. Deux adjectifs qui correspondent parfaitement à l’héroïne de Blue Steel.

Interprétée par une Jamie Lee Curtis tout juste auréolée du succès de la comédie Un Poisson Nommé Wanda, Megan Turner est une jeune recrue de la police new-yorkaise pétrie de contradictions et couverte de fêlures, la plus évidente de toutes ses faiblesses étant sa fascination certaine pour la violence.

 

Blue steel : photoPolice Academy, la vraie

 

À la question « pourquoi est-ce que tu voulais devenir flic ? », qui revient plusieurs fois dans le film, Megan Turner répond d’abord par une boutade : « Je veux tirer sur des gens ». Quelques scènes plus tôt, on la voit réaliser ses photos de diplôme en mimant un pistolet avec son doigt tendu et plaqué contre la tempe de sa meilleure amie. Seulement 24h après l’obtention de son badge de police, la blague n’en est plus une ; la jeune policière est amenée à interpeller un braqueur dans une supérette. Faisant preuve de mesure et d’une délicatesse sans pareille, elle dissuade l’homme en faisant usage de la non-violence… Non, bien sûr que non. Elle l’abat en vidant l’intégralité de son chargeur dans sa poire.

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commentaires
Nico1
18/02/2024 à 09:32

Beaucoup de qualités gachées par un scénario inepte rempli jusqu'à la lie d'invraisemblances.

Ray Peterson
10/02/2024 à 12:18

@ Mx, oui c'est une question de point de vue et je l'entends.
Pour moi Ron Silver est vraiment le point négatif du film, pas dans le bon ton, souvent à côté de la plaque par rapport à la Curtis et vraiiiiiiment dans le surjeu. Bref un antagoniste sur le papier excitant mais à l'arrivée peu intéressant
Même dans l'Emprise ou pire et c'est pour dire dans Timecop ,ben j' y arrive pas.
Mais, je vais essayer de re-regarder Blue Steel pour ça mais j'ai peur de saigner des yeux!

Mx
10/02/2024 à 11:45

Notons aussi l'excellent générique d'ouverture, très esthétique.

Mx
10/02/2024 à 11:22

Complétement d'accord!!!

Ray= "Ron silver, la cata", perso, je ne suis pas absolument pas d'accord avec toi, bien au contraire, il compose un excellent sociopathe, vicieux, pervers, effrayant, illustrant bien la folie crescendo de son perso, donc, non, pas d'accord.

Sinon, ecran large, des petits dossiers "pas si nul" sur l'île du docteur moreau, piège fatal, piège en eaux troubles ,destination graceland, les insoumis, cela serait cool....

[)@r|{
09/02/2024 à 21:02

Cette idée a été exprimée à maintes reprises dans les médias.

Avec quelques ajustement mineurs dans le scénario, ce film aurait pu être une excellente suite à Halloween.

Ciao a tutti !

Ray Peterson
08/02/2024 à 20:09

Un assez bon film policier. De là à dire éclipsé par Point Break...
De sacrés tronches, un soupçons de la team Cameron et une commande bien torché par lamies en scène de la Bigelow!

Ron Silver c'est la cata!
Par contre, le petit Sizemore faisait de sacrés étincelles pour une aussi courte mais mémorable séquence! Et oui, que je suis d'accord, Clancy Brown... For ever.

Flash
08/02/2024 à 17:51

Vu au cinoche à l’époque. Excellent petit film , bien tendu.
Et Clancy brown au casting, ça ne se refuse pas.

Pseudonaze
08/02/2024 à 16:33

Loué dans mon vidéo club quand il est sorti en VHS, j'avais passé un bon moment devant ce petit thriller plutôt bien troussé (ahlala Jaimie Lee...)

alulu
08/02/2024 à 16:27

Je rejoins la team qui n'aime pas.

saiyuk
08/02/2024 à 14:47

Perso j'aurais trouvé ca injuste si Point Break avait été une bouse, moi perso il m'a plus marqué que Blue Steel malgré Jennifer Lee Curtis

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