Robert Redford : le grand film qui a tout changé dans sa carrière (et son image de séducteur)

Axelle Vacher | 13 janvier 2024 - MAJ : 14/01/2024 14:09
Axelle Vacher | 13 janvier 2024 - MAJ : 14/01/2024 14:09

Les dynamiques familiales sont rarement évidentes, mais avec Des gens comme les autresRobert Redford a poussé cette réalité à son paroxysme.

Il y a moins pompeux que citer Hegel ou Aristote comme entrée en matière d'un écrit consacré au tout premier crédit de réalisation de Robert Redford, alors plus connu dans les années 70 pour son image de séducteur charismatique que pour ses penchants philosophes. Ce serait toutefois faire fi du récit lui-même, démonstration paroxysmique de l'échec du langage au coeur d'une cellule familiale gangrénée par le traumatisme.

Alors oui, il semble nécessaire d'évoquer Aristote, lequel arguait de façon vaguement célèbre que "l'homme est un animal politique" ; un individu sensible prompt à l'épanouissement au sein d'une société, et a fortiori, à travers autrui. Et fatalement, on ne saurait donc faire abstraction de Hegel, qui écrivait dans son Système de la vie éthique que "l’amour c’est être soi-même dans un étranger", dans la mesure où c'est là toute la tragédie Des gens comme les autres.

 

Des gens comme les autres : photo, Mary Tyler Moore, Donald SutherlandModern family

 

l’atomisation de la famille nucléaire

Difficile pour le spectateur d'imaginer une famille, ou même un cadre plus conventionnels que ceux initialement présentés en ouverture du récit. Les "gens comme les autres" y sont banals et vivent, entre les murs de leur pavillon de Lake Forest, l'existence idéale selon les pages glacées des magazines prônant le rêve américain.

Le patriarche y est un avocat fiscal dont l'emploi subvient aisément aux besoins de son foyer de la petite bourgeoisie, tandis que la mère en assure diligemment l'entretien. L'un et l'autre échangent baisers polis et conversations insignifiantes, conversent politique un verre de blanc à la main auprès d'amis interchangeables, jouent au golf lorsque l'occasion se présente, et utilisent des quantités industrielles de cellophane pour conserver la fraicheur de leurs sandwichs en triangles.

 

Des gens comme les autres : Photo Donald Sutherland, Mary Tyler Moore"Jusqu'ici, tout va bien"

 

Le portrait dépeint est si symptomatique de la dynamique protestante anglo-saxonne qu'elle en effleurerait presque la caricature si cet impeccable vernis ne pouvait que sous-tendre la fêlure du privé. Plus qu'une fêlure, c'est même d'un déchirement dont il est question au sein de la famille Jarrett, abîmée par le décès accidentel de l'aîné et la tentative de suicide de son cadet.

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commentaires
Hocine
14/01/2024 à 22:24

Robert Redford est une des dernières légendes du cinéma américain. Récemment, il a officiellement pris sa retraite. En tant qu’acteur, Butch Cassidy et le Kid fait de lui une star. Il a atteint le pic de sa carrière dans les années 70 (Jeremiah Johnson, L’Arnaque, Nos Plus belles années, Gatsby le magnifique, Votez McKay, Les Trois jours du condor, Les Hommes du Président). À noter qu’il a plusieurs fois été dirigé par Sydney Pollack. Au début des années 80, de plus en plus lassé par le métier d’acteur et par son image de playboy, il passe à la réalisation. À partir de 1985, il s’occupera du festival de Sundance, faisant la promotion du cinéma américain indépendant. À partir des années 90, ses apparitions devant la caméra se feront de plus en plus rares. Robert Redford aura su gérer les différentes étapes de sa carrière et assurer sa longévité.

Kaas
13/01/2024 à 14:35

Heu... Patoche, tu pourrais lire au moins les 3 premières lignes avant de commenter pour dire des âneries ?

Roberto
13/01/2024 à 13:10

@patoche, Robert est le réalisateur.

Patoche
13/01/2024 à 12:37

Heu... C'est pas Donald Sutherland plutot?