Saw : les 5 pires raisons d'être torturé par Jigsaw dans les films (ce gros rageux)

Mathieu Jaborska | 24 octobre 2023
Mathieu Jaborska | 24 octobre 2023

Jigsaw continue de massacrer des pourritures dans Saw X. Enfin, cette fois-ci, ce sont de véritables pourritures... Car ça n'a pas toujours été le cas.

Le mode opératoire du "tueur au Puzzle", alias Jigsaw, est très célèbre : kidnapper des personnes qu'il estime moralement condamnables ou négligentes envers leur existence et les forcer à s'automutiler pour expier leurs péchés. Une manière selon lui de leur sauver la vie... en les handicapant jusqu'à leur mort. Une entreprise complètement absurde, surtout au vu de la symbolique grossière déployée dans lesdits pièges. Mais après tout, il s'agit d'un antagoniste... Du moins c'est ce qu'on s'efforçait difficilement de croire avant que le dernier opus saute le pas et l'érige en héros victime d'un système qu'il aurait tout à fait le droit de venger à coups de scalpel.

Penchons-nous sur certains des pièges concoctés par le tueur ou ses apprentis et plus particulièrement sur leurs motifs. Car la justice à la sauce Jigsaw ne fait pas la différence entre crime, larcin et mauvaise habitude, au point d'en devenir franchement risible. En exceptant les faux pièges qui ne sont pas issus de la croisade de Kramer (comme la vengeance de Hoffman), quels comportements peuvent vous coûter un membre, voire pire ? Petit guide pour éviter les désagréments d'une séance d'autotorture.

 

Saw X : photoSanction tout à fait proportionnée pour un vol de montre

 

Se droguer (Saw)

 

Saw : photo, Shawnee SmithLes addictologues le détestent

 

La lutte contre l'addiction aux drogues dures, et spécifiquement aux opioïdes, est un sujet plus que complexe pour les pouvoirs publics, qui se retrouvent parfois tiraillés entre les conseils des spécialistes et les préjugés de la bonne société. Enfin pas pour Jigsaw, qui a choisi son camp. Pas question de s'embêter à repenser les politiques sociales et remettre en question le système de répression : il suffit de kidnapper les personnes en situation d'addiction et les forcer à trifouiller dans l'appareil digestif d'un compatriote drogué (??), sous peine de finir le visage ouvert en deux.

Une cure de désintoxication express qui fonctionne sur Amanda, laquelle, convaincue, va devenir un sbire de son tortionnaire. Enfin, qui fonctionne, mais laisse visiblement quelques séquelles, puisque la miraculée finit plus tard par se scarifier. Conclusion ? Et bien, il faut la remettre dans un piège pardi, de préférence rempli à ras bord d'aiguilles. Soigner le mal par le mal, une maxime que John Kramer prend très au pied de la lettre, puisque dans Saw, il punit un homme pour avoir tenté de se suicider (technique certifiée par les psychologues) et pousse un médecin trop peu compassionnel à son goût à se couper la jambe. Il n'aurait pas pu commencer par les meurtriers en série ?

 

être un informateur (Saw II)

 

Saw II : photoUne optique de réhabilitation

 

Jigsaw passe la moitié de la saga à expliquer à ses nombreux sous-fifres que la violence ne doit pas être utilisée à des fins personnelles. Pourtant, le visage de la première victime de Saw II se transforme en gruyère plus pour servir les desseins de son meurtrier que pour ses péchés présumés. En effet, la faute du pauvre Michael est d'être un "rat", un "mouchard", par conséquent "pas digne du corps qu'il possède". Sauf qu'il travaille pour la police et aurait très bien pu contribuer au bien commun.

Pas selon John Kramer, pour qui tous les flics sont des bâtards, mais surtout ceux qui lui courent après. Tout au long des films, il n'aura de cesse de vouloir protéger les innocents, mais flinguer à vue les représentants officiels qui voudraient mettre un terme à sa grande oeuvre de charité. Plus généralement, il développe une haine assez disproportionnée envers quiconque utilise ses mirettes à mauvais escient : regarder par le trou d'une serrure vous vaudra un coup de chevrotine dans le crâne, prendre des photos vous enfermera dans une salle de bain à jamais. Attention à ne pas laisser vos yeux trainer n'importe où.

 

Vouloir "sauver tout le monde" (Saw IV)

 

Saw IV : photo, Lyriq BentCoupable d'être trop sympa

 

Il faut donc bien trouver une tare aux policiers qui se lancent aux trousses de Jigsaw, afin de justifier leur assassi... pardon, leur test. Celui qui structure l'intégralité de ce sac de noeuds qu'est Saw IV n'est pas piqué des hannetons : "l'obsession d'empêcher les gens autour de vous de faire les mauvais choix." Le lieutenant Rigg va devoir apprendre... "qu'il ne peut pas sauver tout le monde". Eh oui, comme le dit l'adage : être altruiste est un bien vilain défaut.

Il y a donc la mauvaise manière de sauver une vie et la bonne manière de sauver une vie. La mauvaise manière de sauver une vie, c'est bien sûr de se donner corps et âme pour sa sécurité et consacrer son existence entière à la recherche des innocents disparus. La bonne manière de sauver une vie, c'est de kidnapper des gens (et parfois même des familles qui n'ont rien demandé) et de les forcer à s'automutiler sous peine de mourir dans d'horribles souffrances, dans l'espoir qu'ils puissent se repentir de ne pas avoir jeté leurs déchets dans la poubelle verte. Ça, c'est un sauvetage, les enfants.

 

Être battue par son mari (Saw IV)

 

Saw IV : photoLe taux de violences conjugales en chute libre

 

Le piège du lieutenant Rigg est loin d'être le plus injustifié de ce quatrième opus décidément très intelligent. Comment ne pas évoquer le cas de Morgan, femme battue par son mari qui se retrouve collée à lui, transpercée par de longues tiges de fer ? En bon allié féministe, John Kramer décide de la libérer de l'emprise de l'homme violent en la forçant à arracher les tiges de son corps supplicié. Une certaine définition de l'empowerment, comme on dit désormais.

Son crime à elle ? Sa passivité, bien sûr ! Si elle et sa fille ont souffert entre les mains de son mari, c'est aussi un peu de sa faute. Car dans la logique de Jigsaw et comme il le démontrera dans le piège d'ouverture de Saw X, les notions de circonstances sociales et de violences systémiques n'ont pas lieu d'être. Chacun est responsable de ses propres actions, y compris sous la menace, la contrainte physique ou psychologique. Un raisonnement hyper simpliste donc forcément hyper logique.

 

Fumer (Saw VI)

 

Saw VI : photoFumer tue

 

Saw VI n'est pas non plus avare en punitions difficilement compréhensibles. Imaginez-vous devoir bosser pour une entreprise prédatrice et en plus finir séquestrés par Jigsaw, qui va demander à votre patron tant détesté de choisir entre vous et votre collègue. C'est exactement ce qui arrive à une pauvre femme diabétique. Mais ce piège, très nul au demeurant, n'est pas censé la tester elle, donc il ne compte pas vraiment.

Autant reporter son attention sur le papy de 52 ans qui a eu l'outrecuidance de... fumer malgré ses problèmes cardiaques, ce qui lui vaudra un écrabouillage latéral gratiné. À croire qu'augmenter le prix du paquet de clopes n'était pas encore assez douloureux. La rédaction d'Ecran Large comportant quelques fumeurs s'assumant plus ou moins en fonction de l'heure de la journée, ils vivent tous dans la peur de se réveiller un jour avec une cassette dans la main gauche et des crochets dans les poumons. Or, s'ils ont le souffle court, c'est moins par abus de cigarettes que par manque de sport. Comment ça, c'est aussi un péché ?

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commentaires
The Moon
25/10/2023 à 18:21

@KyleReese,

Le premier Saw est un trés bon film d'horreur au scénario impeccable...

Serievore
25/10/2023 à 12:36

J ai adore absolument tous les films de la saga ,Saw ...du moins tous, a part peut etre les 9 derniers :).

allez le 2,et le 3 sont encore sympa, et etaient un peu inventif, a la suite de la claque du 1er qui etait vraiment original, et avec un twist reelllement marquant lors de la 2ere decouverte de ce film.
mais ensuite, vraiment pas grand chose a sauver dans tous les suivants.

on les regarde pour les pieges, et quelques rares moments qui laisseront un vague souvenir.
mais en dehors ca, faut quand meme avouer que ce sont de sacres purges ,toute cette serie de films. et qu ils n ont qu un interet bien limite.

Kyle Reese
25/10/2023 à 10:16

Jamais compris l’intérêt pour ce genre de film. J’adore les films d’horreur mais pas les films de tortures. Donc ce fameux Jisaw serait une sorte de John Doe de Seven en quelque sorte qui se prendre pour le grand inquisiteur du 21 eme siècle. Super. Encore une fois je ne vois pas l’intérêt d’aller venir se divertir devant ce genre de truc. Seven que je considère comme un chef d’œuvre m’a largement suffit. Et Doe est arrêté pour ses péchés à la fin. La boucle est bouclé.

Bibi8
25/10/2023 à 09:00

Les pires motifs sont dans saw 3d avec "Tromper sa meuf" et "Etre raciste". On est très loin du Jigsaw qui cherche à montrer la vraie valeur précieuse de la vie

Hoffman
25/10/2023 à 01:18

Vivre ou Mourir à vous de Choisir

@tlantis
24/10/2023 à 20:40

Étonnamment j’ai bien aimer saw 10 et sa faisais un moment que j’en avais pas apprécier un pour autre choses que les morts