Le Bon, la Brute et le Truand : Clint Eastwood dans le meilleur western spaghetti

Ange Beuque | 1 novembre 2022
Ange Beuque | 1 novembre 2022

Le monde se divise en deux catégories de films : Le Bon, la Brute et le Truand et les autres. Après le succès de Pour une poignée de dollars et de Et pour quelques dollars de plus, Sergio Leone embarque Clint Eastwood, Lee Van Cleef et Eli Wallach à la poursuite d'une caisse de dollars et de la postérité cinématographique.

Le western spaghetti est alors dans sa prime jeunesse : le déclin du western américain au début des années 1960 ouvre la voie à cette insolente relecture européenne qui en fait évoluer les codes. Indissociable du genre depuis ses origines (Pour une poignée de dollars sort en 1964), Sergio Leone n'avait pas pour projet de tourner trois films, mais les dirigeants de United Artist trouvent les arguments financiers pour le convaincre.

C'est au scénariste des deux premiers opus, Luciano Vincenzoni, que l'on doit l'idée matricielle de chasse au trésor en pleine guerre de Sécession. Eastwood et Van Cleef rempilent, Wallach complète le trio, et nos compères de clore la trilogie en 1966 par un classique instantané qui fait date dans l'histoire du western... et du cinéma.

 

Le Bon, la Brute et le Truand : Lee Van CleefÀ la recherche de la phalange perdue

 

Western spaghetti al dente

Des percussions entêtantes, des instruments hétéroclites, des sifflements proches du yodel assurés par Alessandro Alessandroni, des coups de feu et un thème inspiré du cri de la hyène : c'est peu dire que l'entrée en matière auditive de Le bon, la brute et le truand est percutante. Combien de films peuvent se targuer d'ouvrir un univers si baroque dès les premières secondes de leur générique ? Mais combien, certes, peuvent se prévaloir de l'orchestration d'Ennio Morricone...

Sergio Leone clôt sa trilogie des dollars avec une œuvre-somme, qui assemble nombre d'éléments iconiques et confère sa noble singularité au genre du western spaghetti : la motivation vénale de la chasse au trésor, les règlements de compte brutaux, un humour grinçant à l'image de la bastonnade en musique.

 

Bon, la brute et le truand (Le) : PhotoLe minus se rebiffe encore

 

Tout est affaire d'équilibre entre inconséquence grand-guignolesque et pesanteur tragique. Les visages se burinent sous l'action de la soif et les coups n'ont pas toujours l'outrance des bruitages slapstick. La noirceur prend sa part d'exécutions sommaires et de sévices cruels.

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ?

Accèder à tous les
contenus en illimité

Sauvez Soutenez une rédaction indépendante
(et sympa)

Profiter d'un confort
de navigation amélioré

Tout savoir sur Le Bon, la Brute et le Truand

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Dixy
06/11/2022 à 10:00

Impossible pour moi de choisir entre le bon, la brute et le le truand et il était une fois dans l'ouest, au générique imparable.
Par contre les remakes des classiques sont souvent épouvantables (Les7 mercenaires: irregardable ou 3:10 to Yuma.

Slra
05/11/2022 à 14:41

Excellent western mais le meilleur selon moi est Il était une fois dans l’Ouest. L’apothéose de Leone et Morricone. Le seul film parfait que je réécoute une fois par an.

Hocine
05/11/2022 à 04:13

Le film Le Bon, la Brute et le Truand est vraiment spécial pour moi: il fait partie des films qui m’ont fait aimer le cinéma, tout simplement. C’est en quelque sorte, l’acte de naissance de ma cinéphilie. Ce film me renvoie inévitablement à mon enfance: plus le temps passe, plus je deviens nostalgique en le revoyant.

C’est à la fois, un film populaire et un film d’auteur: l’équilibre entre ces deux aspects est parfait. C’est également un film inclassable, dépassant le cadre strict du western. Une représentation très convaincante de la nature humaine.
Tout est marquant dans ce film: le générique de début (lorsque j’étais gamin, je pouvais le regarder en boucle), l’introduction des trois personnages principaux, incarnés magistralement par Clint Eastwood, Eli Wallach et Lee Van Cleef, les dialogues, l’humour, les silences, la musique ô combien célèbre d’Ennio Morricone, la traversée du désert de Blondin, la séquence du camp nordiste, la séquence de la bataille du pont de Langston, la grande scène finale.

C’est aussi le film qui m’a fait découvrir l’acteur Clint Eastwood, alors que j’avais 8 ans au plus. À partir de là, j’allais suivre tout le parcours cinématographique de ce monstre sacré, notamment en surveillant méticuleusement toutes les diffusions télévisées de ses films. La trilogie du Dollar est un tournant décisif dans la carrière de Clint, même si aujourd’hui, je ne saurais la réduire à ces trois films de Sergio Leone. Après Le Bon, la Brute et le Truand, Clint allait fonder sa société de production Malpaso et devenir un producteur indépendant, avant de devenir le réalisateur que l’on sait. Dans un premier temps, Clint aurait hésité voire refusé de jouer dans Le Bon, la Brute et le Truand, en s’apercevant que le rôle de Tuco était plus important que le sien. Il craignait de n’être que le faire-valoir de Tuco. Sergio Leone rassura Clint, en affirmant qu’à chacune de ses apparitions, il serait évident que ce serait lui, la star: c’est vrai que Clint a une telle présence physique à l’écran qu’il n’a pas besoin de parler pour exister. Quand on regarde le film, on peut aussi constater que dans toutes les séquences où Clint apparaît, il y a systématiquement la présence de Tuco ou de Sentenza ou des deux. L’exception étant la dernière séquence du film où Blondin file vers l’horizon. À l’arrivée, c’est Sentenza qui est le moins présent des trois personnages.

Après ce film, Sergio Leone avait proposé à Clint, de jouer dans Il était une fois dans l’Ouest. Clint a refusé: Sergio Leone tendait à faire des films de plus en plus amples, à la David Lean. Clint, au contraire, cherchait à faire des films de taille plus modeste, qui seraient plus centrés sur les personnages: comme Pendez-les Haut et Court, Un Shérif à New York ou Les Proies. D’un autre côté, cela ne l’a pas empêché de tourner dans des grosses productions comme Quand les Aigles Attaquent, La Kermesse de l’Ouest et De l’Or pour les Braves. Clint voulait également faire des films dans son propre pays. Il ne voulait pas être prisonnier d’un genre de films en particulier. Sergio Leone attribuera donc le rôle du personnage sans nom d’Il était une fois dans l’Ouest à Charles Bronson.
Après Le Bon, la Brute et le Truand, Sergio Leone ne rencontrera malheureusement plus de succès commercial aux États-Unis.

Quant à l’opposition entre le western américain et le western italien, je dirais que le western italien s’est nourri du western américain, tout en exagérant les situations. Le western italien a également revigoré le genre du western, qui était à bout de souffle dans les années 1960.
C’est ensuite le western américain qui s’est nourri du western italien.
J’aime les deux types de western.
Je pense que le western italien apparaît pour beaucoup comme plus moderne que le western américain.

P.S. Le scénariste Luciano Vincenzoni n’a pas collaboré au scénario de Pour une Poignée de Dollars. Il est arrivé dans la trilogie du Dollar, à partir d’Et Pour Quelques Dollars de Plus.

kravenx
04/11/2022 à 20:50

le monde se divise en 2 catégories mon ami, Ceux qui ont découverts le cinéma avec des films comme celui-ci, et ceux qui le découvrent aujourd'hui avec les '' films'' Marvel, Disney et Cie.

Le chat machine
03/11/2022 à 06:25

Dans mon top 10 des meilleurs films qui soit, c'est quasiment parfait.

alulu
02/11/2022 à 18:09

Un des meilleurs western, tout a été dit plus bas. Pour tout dire, j'apprécie ce film aussi parce que Lee Van Cliff est le sosie de mon grand-père.

PonniyanSelvan
02/11/2022 à 14:54

En général , je ne re regarde jamais les films . Celui j'ai du le voir au moins 10 fois

rientintinchti2
02/11/2022 à 13:36

@Rayan
Salut Rayan
Désolé pour tes yeux
à plus

Rayan
02/11/2022 à 10:26

@rientintinchti dis moi que tu n'a pas réussi à ramener Marvel/DC sur un article ou tu le monde raconte à quel point ce chef d'œuvre est immortel...

Stp dis moi que tu n'a pas fais ça et que c'est juste mes yeux !!!

rientintinchti2
01/11/2022 à 21:32

Chef d'oeuvre intemporel. Leone était un génie, un immense artiste.
Quand je pense qu'il y en a qui bouffent du marvel/dc fast furious, tranformers etc. C'est comme bouffer de la m.r.de et passer à côté de plats de grands chefs cuistos.
C'est dingue ce que les gens sont prêts à avaler. Mais le plus dingue c'est quand ils trouvent ça bon et défendable.
C'est un signe de la fin des temps toute cette débilité.
L'apocalypse est proche.

Plus