Turkish Délices : la rencontre scandaleuse entre Basic Instinct et Roméo et Juliette

Deuxième film de Paul Verhoeven, Turkish Délices contient déjà toute la violence, la sexualité et la révolte qui allaient caractériser l’œuvre du cinéaste.

Cinéaste à la filmographie aussi prolifique que controversée, Paul Verhoeven n’a cessé d’allier scandale et réussite artistique. Et dès son deuxième long-métrage, celui qu’on surnomme le "Hollandais violent" nous présentait déjà toutes ses obsessions.

En effet, Turkish Délices est un cocktail détonnant de sexe, de violence et de message politique radical. Mais ce petit chef-d’œuvre de subversion n’est pas seulement un avant-goût de plus grands films à venir ou une simple note d’intention. C’est avant tout un long-métrage bouleversant qui compte parmi les plus grands classiques de Verhoeven.

 

Une romance fusionnelle...mais pas que

 

La chair et le sang

À l'aube des années 70, alors que la Dutch Sex Wave secoue le cinéma néerlandais, Paul Verhoeven réalise son deuxième long-métrage, qui est alors vendu au public comme une romance érotique. Une présentation totalement trompeuse puisque le récit n’a pas grand-chose de romantique, tout en étant faussement érotique.

On comprend rapidement que la fameuse romance n’aura pas lieu puisqu’elle est condamnée. Au-delà de la dimension tragique, il faut bien avouer que mettre en scène son héros en plein fantasme de meurtre dès les premières minutes contribue à annihiler d’entrée de jeu toute potentielle empathie envers lui. Le toujours charismatique Rutger Hauer incarne un protagoniste vicieux, colérique, que l’absence de morale pousse à tous les extrêmes, même au viol.

 

Comme des larmes sous la pluie