Les Nerfs à vif : cap sur un Scorsese qui joue au nanar et nous casse les dents
Les Nerfs à vif débarque dans les salles obscures au début des années 90, et n'y laissera pas un impérissable souvenir. Pourtant, le génial Martin Scorsese est produit ici par Steven Spielberg, servi par Robert De Niro, Jessica Lange ou encore Nick Nolte, et ils n'ont pas démérité.
À en croire de nombreux spectateurs, cette histoire de guerre psychologique serait un des rares dévissages stylistiques d'un des réalisateurs révélés par le mouvement du Nouvel Hollywood. Mais peut-être faut-il porter un regard nouveau sur le grand Scorsese. Non seulement la mise en scène inspirée du cinéaste n'a jamais tout à fait épousé les formes et les thèmes des seventies triomphantes, mais le long-métrage qui nous intéresse souligne avec éclat cet état de fait, tant Scorsese nous y offre une création monstrueuse. Une difformité géniale et fascinante.
Le petit Jésus est très colère
MONSTRE DE CINÉMA
La famille Bowden aurait presque des airs de publicité pour la réussite à l’Américaine. Sam est un avocat respecté, marié à la sculpturale Lee. Ils sont les fiers parents de la brillante Danielle, jeune fille de 15 ans intelligente et douce. Un bonheur mis en lumière par le soleil de carte postale de la Floride. Sauf que ces apparences sont trompeuses. Papa est un juriste approximatif doublé d’un jury volage, tandis que maman ne rigole pas souvent de la cuisse et se morfond d’ennui. Quant à leur descendance, le désarroi affectif dans lequel la plonge la ruine familiale, combiné à ses hormones, en fait un baril de poudre flirtant avec un chalumeau.
Cette équation qui appelle à un chaos incendiaire, c’est Max Cady qui va se charger de la résoudre à sa manière. Libéré 14 ans après que Bowden, son avocat, lui a fait défaut, ce psychopathe, violeur, bastonneur et manipulateur, a envie d’expliquer à la petite famille sa vision du monde.
Voilà pour le point de départ des Nerfs à Vifs, remake du film éponyme de 1962. On passera rapidement sur l’oeuvre originale, qui jouit d’une certaine reconnaissance outre-Atlantique, mais qui doit surtout à son duo de stars, Robert Mitchum et Gregory Peck, d’avoir traversé les âges, plus qu’à son scénario attendu ou son rythme inégal. D’ailleurs, la version qui nous intéresse se détache grandement de son modèle, comme du roman qui l’inspira (The Executioners, écrit par John D. MacDonald).
Les gros relous au cinéma
Et pour cause, le projet est l'un des centaines de milliers que Steven Spielberg promène dans sa besace avant de se fixer sur l’un d’entre eux. Resté producteur du métrage, il le confie à Martin Scorsese. Ce dernier refuse initialement, avant que la totale latitude narrative et stylistique qui lui est offerte sur un plateau ne l’aguiche, lui qui prépare alors ce qui deviendra un de ses chefs d’oeuvres, à savoir Les Affranchis. Marty a bien mérité une petite récréation.
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter.
Accèder à tous les
contenus en illimité
Sauvez Soutenez une rédaction indépendante
(et sympa)
Profiter d'un confort
de navigation amélioré
Abonnez-vous à partir de 2.50€/mois
10/02/2022 à 22:01
Ce film c'est du lourd de chez lourd.
08/02/2022 à 20:47
Vous plaisantez, c'est un classique, des scènes culte,notamment où il cite l'ancien testament.
Inoubliable et angoissant.
07/02/2022 à 11:07
Un film de série B au casting doré
07/02/2022 à 10:19
Franchement, c'est très largement oubliable.
Ça se laisse regarder hein, mais je le mettrais dans le même panier qu'un bon téléfilm M6
07/02/2022 à 09:17
Le sublime noir et blanc, la sublime bo d'Hermann, la sensualité de Mitchum et le charisme de Peck, rendent la version de Scorsese inutilement boursouflée, et de Niro et Nolte autant excessifs que (un comble) falots!
06/02/2022 à 15:06
Superbe film, angoissant et maîtrisé, Martin, De niro, Lewis, la photo la musique tout est nikel.
06/02/2022 à 14:33
Ceux qui critiquent le film. Vous ne connaissez rien au cinéma !
06/02/2022 à 13:03
En tout cas un Scorsese qui a fait du bien à Martin. Gros Succès sous la tutelle de tonton Spielby.
Perso le cadrage de De Niro qui fait ses exercices en appelant la (toute) jeune Juliette Lewis est bien pensé avec ses cheveux démoniaques. Bien sûr on cite le pouce improvisée de De Niro dans la salle de théâtre, l'oeil de Nick Nolte sur le bateau ressemblant à un crustacé (dit dans le brillant making of du film) et De Niro, toujours, incantant à la fin du film des paroles que je ne pige toujours pas tout en se brulant la main avec un feu de détresse. Tellement over the top. Bon Ok, la version originale est mieux.....
06/02/2022 à 11:56
Film très excessif que j’avais bcq aimé à l’époque. DeNiro énorme m’avait fait flipper même s’il en fait des caisses, il le fait bien. Le cauchemar de tout avocat. La musique très présente en rajoute pas mal. Et la révélation d’une jeune actrice fiévreuse qui explosera 3 ans plus tard dans un des Films les plus dingues et excessif de l’histoire. Tueurs nés.
Bref un bon souvenir qui ne demande qu’à être redécouvert.
06/02/2022 à 11:31
C’est vrai que si je devais faire un classement Scorsese-DeNiro je le mettrais dernier même si il est pas trop mal en soit