Mission : Impossible - le meilleur et le pire de la saga du demi-dieu Tom Cruise

La Rédaction | 23 mai 2022
La Rédaction | 23 mai 2022

Tom Cruise, Mission : Impossible : quel est le meilleur et le pire épisode de cette saga passionnante ?

La rédaction d'Ecran Large n'a donc pas discuté longtemps avant de lancer cette rétrospective de la franchise, qui reviendra sur les qualités et les défauts des longs-métrages qui la composent. Votre mission, si vous  l'acceptez : tout lire d'une traite et commenter notre classement.

En attendant Mission : Impossible 7 – Dead Reckoning Part One, qui arrivera en 2023, retour sur toute la saga.

 

 

 

Mission : Impossible

Le meilleur : C'était une autre époque. Quand Tom Cruise prenait pour la première fois le contrôle total de sa carrière (c'est le premier film de sa boîte de production Cruise/Wagner), quand l'idée était de choisir de grands réalisateurs prestigieux pour chaque épisode, et quand Mission : Impossible n'avait pas encore sauté à pieds joints dans l'action pure et dure.

Reprenant les codes du film d'espionnage pour mieux les tordre, ce premier opus rend alors un hommage pervers à la série, en tuant dès l'intro toute l'équipe. De quoi annoncer la couleur sinistre de cette chasse à l'homme, placée sous le signe du désespoir. La série Mission : Impossible est une histoire de mensonges et de subterfuges, et le film l'exploite à fond, pour un palpitant jeu de masque.

 

photo, Tom CruiseJeunesse

 

C'est un terrain en or pour Brian De Palma, cinéaste obsédé par les faux semblants qui déconstruit avec malice la formule. Ethan n'utilise pas de flingue, car la vraie arme, c'est l'illusion et donc l'image (de la mort mise en scène de Jim Phelps, à sa chute finale grâce à une caméra). Et c'est évident dès les premières minutes, avec une délicieuse mise en abime où le cinéma est présenté comme il se doit : un parfait mensonge. Fausse mort, faux mentor, faux allié, faux nom : le monde d'Ethan Hunt vacille à mesure qu'il découvre la vérité, et résiste pour ne pas être noyé dans ce monde de mensonge. De quoi donner à cette aventure une dimension résolument moderne, et bien plus riche qu'un simple film d'action bien troussé.

Malgré une production houleuse (les scénaristes Steven Zaillian, David Koepp et Robert Towne se sont succédé, pour des réécritures jusqu'à l'extrême), et quelques regrets du cinéaste (pas convaincu par l'alchimie entre Emmanuelle Béart et Tom Cruise), Mission : Impossible reste une référence dans le genre, et un parfait équilibre entre le cinéma hollywoodien et le cinéma de De Palma.

Les détails sur les coulisses un peu chaotiques du premier Mission : Impossible sont par là.

 

photo, Tom Cruise, Jon Voight, Emmanuelle BéartMenteurs menteurs

 

Le meilleur en une scène : La scène d'infiltration au siège de la CIA, bien évidemment. Mission : Impossible n'a pas lésiné sur les moyens pour s'imposer comme une superproduction phare des années 90 (notamment dans un mémorable climax avec un TGV, et Jean Reno en hélico), mais le réalisateur de Body Double et Blow Out déjoue avec intelligence les attentes.

Un blockbuster est une histoire d'explosions, courses-poursuites et musiques tonitruantes ? Il emballe une scène silencieuse et quasi monochrome (pièce en blanc, Cruise en noir), entre un conduit d'aération et une goutte de sueur. Toute la maestria du cinéaste est là, à l'écran, entre le temps dilaté à l'extrême, le split-screen, les zooms et les très gros plans, pour créer un sommet de tension.

Une scène surpuissante (inspirée par Topkapi de Jules Dassin), que la saga n'a eu de cesse de rejouer par la suite : dans l'immeuble Biocyte de Mission : Impossible 2, au Vatican dans Mission : Impossible 3, ou avec Jeremy Renner dans Mission : Impossible - Protocole Fantôme. De Palma a tellement imposé d'images sensationnelles que le spectre du premier opus plane depuis sur la franchise, d'une lame de couteau qui s'arrête près de l'oeil d'Ethan dans M:I 2 (comme la pale de l'hélico), à un hommage appuyé à la mise en scène pour piéger quelqu'un dans Fallout. Et ça continuera, puisque Vanessa Kirby joue la fille de Max (Vanessa Redgrave dans le premier film), et que le personnage d'Eugene Kittridge (incarné par Henry Czerny) reviendra dans Mission : Impossible 7 et Mission : Impossible 8.

 

 

Le pire : Brian de Palma veut renouer avec les grands thrillers paranoïaques des seventies qui ont fait sa gloire, avec la matrice chirurgicale du cinéma hitchcockien qu’il se sera amusé à analyser et réinventer une grande partie de sa carrière. Tom Cruise, lui, veut se payer sa propre franchise hollywoodienne, sécurisant son statut de méga star et verrouillant sa place dans la chaîne alimentaire filmique. 

Des conceptions différentes, mais pas incompatibles, qui vont aboutir à une idée sacrilège : le sacrifice de l’équipe entourant Ethan Hunt. Ce choix radical confère à l’ouverture du film une force certaine, alors que le héros interprété par Tom Cruise voit ses compagnons d’armes tomber un à un, mais cette subversion de la recette originale va, non seulement, agacer une bonne partie des fans, mais aussi alourdir une bonne partie de l’intrigue. 

Autour de Cruise, gentils et méchants ne sont désormais plus que des factotums, facteurs désincarnés postant leurs répliques pour mieux permettre au protagoniste de briller. Et l’intensité dramaturgique de l’ensemble en prend un vilain coup, qui culmine lors d’un climax qui se rêve ultra-spectaculaire, mais apparaît aujourd’hui comme un soubresaut daté et mégalomane. 

 

Photo Tom Cruise, Emmanuelle BéartÀ eux de vous faire préférer le train

 

Le pire en une scène : Difficile d’imaginer Brian de Palma se passionner pour ce climax qu'il a pourtant voulu et défendu, où tous les enjeux du récit sont déjà clos (Hunt sait qui l’a trahi et pourquoi, il ne lui reste plus qu’à appliquer une bien banale vengeance), et où le spectateur, a priori déjà rassasié, est prié d’attendre qu’on lui inflige une grosse scène d’action indispensable à tout blockbuster contraint de proposer son quota de money shots. En dépit de quelques concepts De Palmiens et plans iconiques, la scène a des airs de greffon un peu hors-sujet.

Problème, cette dernière a terriblement vieilli, ses excellentes cascades souffrant le martyr quand elles sont mêlées à des effets numériques baveux, des champs-contrechamps parfois grotesques (coucou Jean Reno !) et une tentative de se la jouer pop-corn qui tranche bien trop radicalement avec tout ce qui a précédé.  Et comme on ne s’intéresse ni au sort de la traîtresse jouée par Emmanuelle Béart, pas plus qu’on ne croit à la duplicité du mentor et figure de la série originelle Jim Phelps, impossible d’être ému par ce tour de force technique. Une conclusion décevante donc, qui témoigne autant des ambitions de Cruise que des hésitations de son projet d’alors. 

 

 

Mission : Impossible 2

Le meilleur : Clairement l'opus le plus controversé de la sagaMission : Impossible 2 cristallise cependant les raisons qui nous font apprécier les trois premières aventures d'Ethan Hunt. Pour ce retour, la Paramount engage un autre grand formaliste des années 1990, John Woo, aussi engoncé dans des tics visuels instantanément reconnaissables que son prédécesseur, mais bien plus sauvage quand il s'agit de se perdre dans l'action.

C'est toute la magie des deux films initiaux, passant du polar tendance jeu de dupes à l'actionner ultra-codifié et surtout diablement over-the-top. La formule Mission : Impossible, malmenée dès ses débuts, s'épanouit ici bien plus tranquillement, au prix d'une surenchère grotesque qui inspirera forcément les derniers épisodes. Dès les premières minutes, et cette incroyable séquence d'escalade, première véritable cascade Cruisesque à intégrer le marketing, le ton est donné : tout sera extrême.

Ethan Hunt est en vacances : il frôle la mort. Il tente de rallier une voleuse : elle frôle la mort. Et ce n'est que la situation initiale, avant que le méchant joué par Dougray Scott ne fasse son entrée. Malgré quelques longueurs, le film hésite parfois à sombrer dans le chaos le plus total, faisant honneur aux précédents travaux de son réalisateur. Et tout le monde joue le jeu, comme Tom Cruise, qui s'amuse comme un petit fou à plonger avec ses doubles gun, ou Hans Zimmer, alors en pleine période "Lisa Gerrard éplorée", qui livre peut-être son score le plus bourrin (et il y a de la compétition), jonglant entre envolées kitsch et remix rock du thème principal.

 

photo, Tom CruiseWoo let the dogs out

 

Le meilleur en une scène : On serait tentés de mentionner la séquence d'escalade introduisant Cruise, mais on l'a déjà évoquée. Donc on se contentera de la meilleure scène d'action du film, la poursuite à moto, immergée au milieu du climax, et témoignant de la générosité de son metteur en scène. Affublé de lunettes de soleil trahissant aussi bien la paternité de John Woo que celle des années 2000, le personnage multiplie les sauts et autres improbabilités physiques au rythme du montage effréné afin de s'affirmer toujours plus comme la star d'action ultime, celle qui traverse un mur de feu avec la classe, ou freine avec ses chaussures... et la classe.

Très inventive, la scène exploite toutes les possibilités du véhicule tout en satisfaisant la faim de destruction du spectateur et du réalisateur. Évidemment, tout cela culmine dans sa conclusion, joute motorisée complètement délirante se terminant dans une empoignade aérienne. La fin de Mission : Impossible était un cap. Ces quelques plans absurdes en sont un autre. Il n'est plus possible de revenir en arrière.

 

 

Le pire : Si John Woo a su développer un sens de la cinégénie dont le film d’action ne s’est jamais vraiment remis, ses détours hollywoodiens ont souvent vrillé à l’auto-caricature. Avec Mission : Impossible 2, on aurait aimé pouvoir se blottir dans l’avalanche de too much assénée par le réalisateur, bien décidé à aller encore plus loin que Brian De Palma et son énergie hitchcockienne sous stéroïdes. Malheureusement, la mayonnaise peine à prendre.

À vrai dire, M:I 2 est un film vraiment dur à appréhender, tant il oscille entre un cinéma cartoonesque parfois jouissif et un premier degré aussi plombant que son scénario rachitique. John Woo a beau s’évertuer à reproduire ses effets de style les plus flagrants (ses ralentis esthétisés, ses mouvements répétés d’un plan à un autre pour dilater le temps, et bien entendu ses fameuses colombes volant au milieu du chaos), sa mise en scène n’est pas aussi millimétrée ni prenante que sur ses chefs-d'œuvre hong-kongais.

Là où des films comme À toute épreuve ont su magnifier leur approche cinétique par l’épure de leur narration, Mission : Impossible 2 est prisonnier de sa gloutonnerie, comme en atteste sa musique indigeste, qui alterne chœurs d’opéra et rock de supermarché. Et en plus, le thème de Lalo Schifrin y est repris par le groupe Limp Bizkit, preuve que les années 2000 appartiennent aux heures les plus sombres de notre histoire... 

 

photo, Tom CruiseEn revanche, on tient là la meilleure tignasse de la saga !

 

Le pire en une scène : La séquence d’infiltration de Mission : Impossible 2 condense un peu tous les problèmes du film. Contraint de récupérer un virus mortel dans un laboratoire, Ethan Hunt est pris au piège par son ennemi Sean Ambrose, avant que l’ancienne petite amie de ce dernier, Nyah Nordoff-Hall, ne décide de protéger Ethan en s’administrant elle-même le micro-organisme.

La scène se retrouve ainsi piégée par une tonalité plus qu’incertaine, alors que le suspense (venant même à rendre hommage à De Palma en reproduisant la scène du câble) se voit contrebalancé par un romantisme forcé. John Woo déploie ainsi une pure dimension lyrique qui vrille soudainement au ridicule, surtout lorsqu’Ethan promet de venir sauver Nyah dans un passage clairement inspiré par le final du Dernier des Mohicans. Improbable... 

 

 

Mission : Impossible 3

Le meilleur : Après un deuxième volet placé sous le signe de l’action, avec John Woo derrière la caméra et des colombes qui volent au ralenti, la franchise part dans une tout autre direction avec Mission : Impossible 3. Exit le Cruise increvable et hyper sexualisé devant la caméra du cinéaste hongkongais, bonjour le Tom gendre idéal, humanisé par J.J. Abrams dans son écriture, à la vie bien rangée avec son épouse Julia (Michelle Monaghan), personnage condamné à devenir le fantôme de notre héros, au moins jusqu’à Mission : Impossible – Fallout.

Premier long-métrage de son réalisateur issu de la série télé (Alias, Lost, les disparus), J.J. Abrams transforme ce troisième opus en une véritable course contre la montre, enchaînant les morceaux de bravoure digne d’une saison de 24 heures chrono, brillamment condensé en un film de deux heures. En plus d’être un véritable modèle d’efficacité dans son rythme, que ce soit dans son écriture et dans sa mise en scène, le long-métrage nous offre également l’un des antagonistes les plus réussis de la franchise, en la personne du regretté Philip Seymour Hoffman qui y incarne un trafiquant au regard glacial et vraiment redoutable.

Avec ce troisième opus, J.J. Abrams modernise la saga Mission : Impossible, dans un tournant qui se concrétisera avec Protocole Fantôme et le reste de la franchise.

 

photo, Tom CruiseUn Cruise dans le feu de l'action...

 

Le meilleur en une scène : En plus de nous offrir un des meilleurs bad guy de la saga, J.J. Abrams offre à son antagoniste une sacrée scène d’évasion digne de ce nom, avec une attaque de pont mémorable où Tom Cruise se fait mitrailler par un avion de chasse, avant de retourner la situation en chassant à son tour l’engin en sortant l’artillerie lourde.

Cette scène d’action résume à elle toute seule le modèle d’efficacité qu’est ce troisième opus, avec son découpage nerveux et son héros Cruisien qui ne s’arrête jamais de courir, constamment en mouvement, dans une course contre la montre effrénée qui dure tout le long du métrage, à l’image de ce morceau de bravoure parmi tant d’autres dans le film d’Abrams. 

 

 

Le pire : Le problème de ce 3e long-métrage, c'est bien qu'il cherche à s'affranchir de la formule de la saga, moins pour la relancer que pour se réfugier dans le cinéma d'action un peu bébête des années 2000. Certes, il gagne un côté "contre-la-montre" palpitant, mais il cède bien trop aux codes classiques du genre, reniant de fait ce qui faisait l'attrait des deux premiers opus. Dès son ouverture, il s'essaye à un flashforward franchement dispensable et plutôt déplacé autant au niveau de la mythologie que du suspense.

La suite, qui s'évertue à confier à Ethan Hunt une vie de famille très américaine, va à l'encontre des meilleures mécaniques de la franchise. Ici, pas d'impossible rendu possible grâce à une préparation en amont, pas vraiment de mission, et peu d'implications internationales. On ne fait que suivre un Tom Cruise en position de faiblesse, dans un sauvetage finalement bien convenu.

Et ce n'est pas le découpage anarchique d'Abrams, refusant la moindre respiration à ses scènes d'action pour finalement miner quelques-uns de ses super concepts (la poursuite dans le champ d'éoliennes), qui améliore tout ça. Encore une fois, le film suinte les dérapages stylistiques de l'époque, incapables de trouver le juste milieu entre ralentis extrêmes et shaky cam épileptique. Au moins, on ne peut pas reprocher à la saga de ne pas illustrer les évolutions du blockbuster à l'américaine.

 

photo, Tom Cruise, Michelle MonaghanMichelle Monaghan, qui n'a d'autre rôle que celui de l'épouse

 

Le pire en une scène : La scène dans l'entrepôt à Berlin ne lance pas les hostilités sous les meilleurs auspices. On retient bien plus souvent la deuxième partie, en hélicoptère, et pour cause : la séquence de sauvetage pique un peu la rétine. Ça pète de partout, les étincelles se répandent aux 4 coins du cadre, et les plans s'enchaînent plus vite que les conquêtes d'Ethan Hunt. Un feu d'artifice qui se veut spectaculaire, mais qui parvient seulement à nous faire plisser les yeux.

Lorsque Tom Cruise accompagne sa protégée sur quelques mètres, quatre plans sont nécessaires, à quatre échelles différentes, plutôt qu'un simple travelling latéral. Pas le plus agréable, donc. Heureusement, l'action de l'épisode suivant saura se passer de ces effets de style envahissants, non sans parvenir à préserver la tension inhérente au récit. Mission : Impossible 3 serait finalement le brouillon des tumultueux opus 4,5 et 6. Narrativement et visuellement, ça se tient.

 

 

Mission : Impossible - Protocole Fantôme

Le meilleur : Après le succès mitigé du troisième opus, et l’image médiatique de Tom Cruise ternie par la scientologie, Mission : Impossible 4 impose à la star de repenser sa franchise phare. Son idée de génie ? Confier les rênes du quatrième volet à Brad Bird, réalisateur du Géant de fer et des Indestructibles.

Pour son premier film en prise de vues réelles, le cinéaste s’est donné pour objectif de remettre la dimension d’équipe au centre de l’équation, et ainsi ramener Ethan Hunt (et le concept plus global de Mission : Impossible) à une certaine essence humaine. À vrai dire, Protocole Fantôme met en perspective les déboires d’un acteur démiurge, conscient qu’il ne peut plus évoluer seul. Par chance, le talent de Bird émerge justement lorsqu’il doit mettre en scène un effort collectif, notamment grâce à sa gestion méticuleuse du montage alterné.

Dès lors, le long-métrage devient un manifeste brillant sur le pouvoir du septième art. Certes, un plan seul peut avoir de l’impact, mais c’est par son dialogue avec les autres qu’il prend toute son ampleur. L’équipe de Protocole Fantôme se transforme ainsi en catalyseur de l’orfèvrerie du réalisateur, qui n’en oublie pas cependant le spectaculaire ampoulé de la franchise et amené, ici, vers des élans joyeusement cartoonesques. Ce Mission : Impossible 4 est même par conséquent le premier film de la saga à vraiment faire de Tom Cruise un corps malléable de cascadeur suicidaire, prisonnier des limites de son enveloppe charnelle. Rien que pour cette envie, l’acteur-producteur a bien fait de se tourner vers celui qui a mis en scène Elastigirl.  

 

photo, Tom CruiseThat escalated quickly

 

Le meilleur en une scène : Si tout le monde se souvient de l’escalade vertigineuse du Burj Khalifa, l’entièreté du passage à Dubaï impressionne par la mise en scène de Bird, qui parvient à redistribuer les cartes avec une simple coupe ou un mouvement de caméra. C’est d’ailleurs par cette inventivité que le cinéaste se montre capable de bouleverser la logique de la franchise, depuis toujours portée par des héros omniscients (voire omnipotents) grâce à leurs ressources et leurs gadgets.

Ici, la technologie se montre en permanence dysfonctionnelle, et oblige Ethan Hunt à exploiter au maximum ses capacités d’improvisation. À chaque scène, Bird décale nos attentes le sourire aux lèvres, jusqu’à littéralement mettre un grain de sable dans la machine.

En effet, après avoir crapahuté sur le plus haut building du monde, Tom Cruise se voit contraint de poursuivre le grand méchant dans les rues de la ville, à pied puis en voiture. Mais plutôt que de se limiter à une scène vue et revue, Brad Bird y ajoute une nouvelle dimension grâce à une tempête de sable. Aveuglé par l’effet météorologique, Hunt doit conserver de la vitesse sans pouvoir anticiper les potentiels obstacles sur sa route. Le montage millimétré de Bird fait alors des merveilles pour jouer sur le surgissement. Magnifiquement abstraite, cette scène embrasse cette invasion de teintes orangées pour un rendu quasi-expressionniste, à base de silhouettes sommairement esquissées et de clairs-obscurs. L’un des plus beaux moments de la saga. 

 

 

Le pire : Le principal problème du film, c'est que son climax arrive à la moitié. Protocole fantôme ne se relève pas du vertige des 20 minutes de Dubaï, si bien que toute la suite sera une lente descente vers le moyen. L'équipe va à Bombay pour traquer et stopper les méchants, et c'est comme s'il n'y avait plus de vrai carburant - comme en témoigne la molle scène dans le parking automatisé, qui offrait pourtant beaucoup de possibilités. Dans les enjeux, la mise en scène, les idées, le film dégringole, et retombe dans les sentiers battus.

En réalité, cette dernière partie met en lumière toutes les failles du scénario. À commencer par un antagoniste faiblard, tellement sous-écrit et sans charisme qu'il finit par être suicidé par les scénaristes. Le film s'encombre de dispensables sous-intrigues pour donner une épaisseur finalement artificielle aux personnages (la vengeance de Jane, le secret de Brandt, le policier russe qui chasse Ethan, et comme d'habitude le gouvernement qui le poursuit aussi), alors même que la menace manque de dimension. Lorsque vient le moment de boucler tout ça, c'est plat.

Protocole fantôme a beau invoquer dans ce final des motifs de la saga (se déguiser pour une soirée, habiller une héroïne en belle poupée, rejouer la scène culte du premier Mission : Impossible, et quelques fusillades), ce dernier acte manque cruellement de vie et de folie. Déjà dans l'absolu, mais encore plus après la première heure spectaculaire du film.

Retour complet sur les coulisses de Mission : Impossible - Protocole fantôme.

 

Photo Tom Cruise, Paula PattonOSEF

 

Le pire en une scène : Ce n'est pas anodin que pour la première fois, un Mission : Impossible se termine avec l'image très ordinaire d'un méchant missile qui menace une ville américaine. L'inspiration n'est plus là, ou plutôt : elle est officiellement concentrée sur les scènes d'action, centrales dans l'équation. Dubaï et le Burj Khalifa étaient le point d'orgue du film (et sa promo). Tant pis pour le reste.

Il y a comme une forme de capitulation dans cette fin, où le méchant se suicide tel un robot programmé pour être méchant avant d'être humain, tandis que le héros se résigne à le suivre. Assurer la mission du spectacle jusqu'au climax, peu importe le prix, et même si c'est une bataille dans le vide. Comme les voitures dans ce garage automatisé et vide, le film semble tourner dans le vide, comme un grand cirque déshumanisé, où les personnages avancent comme des pantins désarticulés (impression renforcée par cette chute qui les réduit en miettes).

Encore une fois, la production de Protocole fantôme a été compliquée, avec beaucoup de réécritures pendant le tournage, et des reshoots pour rafistoler l'intrigue. Le film laisse ainsi un arrière-goût de bricolage pas très convaincant et impersonnel. D'où, peut-être, le retour un peu niais de Michelle Monaghan pour donner du coeur à Ethan, à la toute fin. Comme le missile stoppé au dernier instant, c'est une ficelle très hollywoodienne, qui dénote dans une saga aussi solide.

 

 

Mission : Impossible - Rogue Nation

Le meilleur : La grande réussite de ce premier volet mis en scène par Christopher McQuarrie, c’est sa tenue globale. Jusqu’à présent, la franchise avait su proposer des chapitres aux atmosphères très différentes et bourrés de morceaux de bravoure appréciables, voire impressionnants. Cependant, aucun des quatre précédents opus ne pouvait se vanter d’avoir su maintenir son rythme ou son intensité tout le long du récit. 

Afin d’éviter les pièges traditionnels du blockbuster d’action, le réalisateur fait un pied de nez aux attentes des fans, qui depuis Mission : Impossible 2 exigent toujours plus de cascades délirantes. Non pas qu’elles soient absentes, Rogue Nation contenant quelques-unes des plus complexes et affutées de toute la série, mais la plus démentielle se situe durant la séquence d’ouverture, après moins de cinq minutes de film. 

 

Photo Tom Cruise"Bon, bah ça, au moins, c'est fait"

 

Et alors qu’Ethan Hunt s’envole littéralement avec le spectateur, il ne reste plus à Christopher McQuarrie qu’à le ramener sur le plancher des vaches, pour redonner progressivement à l’intrigue une dramaturgie digne de ce nom, une physicalité bien réelle, des conflits émotionnels, et enfin une atmosphère. Quand nos héros s’allient pour piéger le Syndicat dans un Londres brumeux qu’on jurerait échappé d’un film noir, il n’est plus question d’ogives nucléaires, de tempêtes de sable, ou de destruction massive. 

Chacun ne peut plus compter alors que sur son intelligence, ses facultés d’observation, sa malice et sa rapidité, tout comme ce Mission Impossible doit finalement s’en remettre à la mise en scène, et donc au cinéma pur, pour nous en mettre plein les yeux. 

 

photo, Tom Cruise, Jeremy Renner"Prends ça James Bond !"

 

Le meilleur en une scène : Réussir une scène d’opéra a tout d’un cauchemar pour un réalisateur ambitieux. Non seulement tous les grands maîtres s’y sont frottés (jusqu’à Nolan tout récemment avec Tenet), mais ce décor bien particulier a déjà accueilli quantité de séquences devenues légendaires, ou tout simplement très efficaces. De L’homme qui en savait trop, en passant par Mulholland Drive, La Revanche des Sith, FantasiaLe Parrain : 3ème partie, Le Cinquième Elément... même les pires nanars ont su emballer de remarquables passages dans ce décor. 

Mais sans se démonter, Christopher McQuarrie propose une des meilleures relectures de cette figure de style. Il démultiplie les sous-intrigues au cœur d’un récit qui se veut nébuleux le plus longtemps possible. Avec un sens du cadre stupéfiant, il déroule un récit extrêmement lisible, qui sait jouer des nerfs du spectateur avec brio.  

Et quand vient l’heure du spectacle, il nous rappelle qu’intensité et précision valent mieux qu’ambition démesurée et pyrotechnie. La tension générée par le montage est exceptionnelle, alors que Tom Cruise se bat suspendu dans le vide avec une énorme brutasse. Et le tout, dans un flux ininterrompu de cadres splendides et millimétrés, qui ne sont pas sans nous rappeler les grandes heures d’Alfred Hitchcock, jusque dans l’iconisation irrésistible de Rebecca Ferguson. 

 

 

Le pire : Soyons francs dès le début, Rogue Nation n’est pas un mauvais film dans la franchise Mission : Impossible, loin de là, c’est même un très bon film. Mais s’il fallait trouver un défaut à ce cinquième volet, ce serait peut-être sa volonté de vouloir absolument s'inscrire dans la lignée de son héritage. À force d’essayer de revenir aux fondamentaux de la franchise, notamment les obsessions hitchcockiennes de Brian De Palma, ou encore l’action un peu kitsch à la John Woo, Rogue Nation ne parvient jamais réellement à se démarquer de ses prédécesseurs, paraissant un peu trop "classique" comparé au précédent opus novateur de Brad Bird.

Il faudra attendre Fallout pour que Christopher McQuarrie parvienne à synthétiser les cinq précédents opus de la saga tout en imposant sa patte et son élégance dans la franchise. Désormais, le réalisateur est un peu devenu l’homme de main du producteur Tom Cruise, à la tête des opus suivants, au risque d’uniformiser une saga qui se démarque jusqu’ici dans le cinéma d’espionnage actuel, avec des cinéastes aux identités différentes pour chaque film de la saga. Et Rogue Nation accuse déjà un peu cette crainte, avec son classicisme très élégant, mais aussi très uniforme. Mais fort heureusement, Fallout vient largement nous donner tort par la suite, avec un opus nettement supérieur, pour ne pas dire l’un des meilleurs.

 

photo, Tom CruiseUn air un peu trop John Woo...

 

Le pire en une scène : Les scènes d’actions de Rogue Nation synthétisent d’une certaine manière les différentes identités de chaque opus de la saga, que ce soit le suspense hitchcockien à la De Palma, la nervosité du découpage de J.J. Abrams, ou encore le côté gadget high-tech de Brad Bird. Mais lorsqu’il s’agit de convoquer des airs de John Woo dans une poursuite à moto entre Tom Cruise et Rebecca Ferguson, Christopher McQuarrie peine à convaincre.

La technique est là, le découpage est nerveux et la scène de poursuite reste prenante, et on sent bien l’impact de la chute de Tom Cruise. Mais le voir sortir indemne comme à l’époque où l’acteur paraissait increvable dans Mission : Impossible 2 ressemble plus à une régression dans la saga, ce qui est dommage comparé à l’évolution du personnage observé depuis le troisième volet. Une scène d’action bien exécutée, mais qui manque un peu d’âme, comparée au reste du métrage qui contient des scènes d’anthologie dans la saga.

 

Mission : Impossible - Fallout

Le meilleur : Pour la première fois de la saga, un réalisateur reprend les rênes pour un deuxième Mission : Impossible. Pourtant, Christopher McQuarrie est loin de se reposer sur ses lauriers, et choisit une photographie plus sèche et rugueuse pour Fallout. En résulte un film qui affirme plus que jamais sa nature analogique, où le grain du 35mm souligne la prégnance de corps et d’objets véritablement présents à l’écran.

En recevant un exemplaire de L’Odyssée qui cache son briefing de mission, Tom Cruise pose ce sixième opus comme un véritable périple aux multiples rebondissements, mais aussi un retour à la maison pour son personnage. En réalité, cette seconde donnée relève plus de l’introspection, mais la malice de McQuarrie réside dans sa manière de faire de son héros une pure page blanche, un être esseulé et aussi obsessionnel que son interprète, contraint de sauver un monde en permanence au bord du chaos.

Et pour accomplir ce voyage vers Ithaque, le réalisateur enchaîne avec une ingéniosité permanente ses scènes d’action. Fallout a ainsi pour ambition d’être un spectacle total, où ses décors de rêve servent de terrain de jeu à des corps pris dans une course folle. Prenant possession de la terre et des airs, ce bijou de divertissement touche par instants à une forme de sublime, en renvoyant le corps de ses héros à leur pure tridimensionnalité, à leur place dans un espace dangereux.  

 

photo, Tom CruiseParis brûle-t-il ?

 

Le meilleur en une scène : Avec Fallout, on serait tentés de mettre en avant l'ensemble de ses séquences d'action, qui parviennent à poser un enjeu scénographique particulier. Et si la course-poursuite dans Paris a su sublimer notre chère capitale, on préfèrera s’attarder sur un passage un peu plus clos, à savoir le combat dans les toilettes du Grand Palais. Avec ses murs blancs à la froideur clinique, McQuarrie crée un contraste amusant au vu de la brutalité de sa séquence. Tels des rats de laboratoire, Ethan Hunt et August Walker se retrouvent surpassés par leur cible, le supposé John Lark.

Outre la minutie de sa scénographie (notamment quand le réalisateur joue avec les miroirs), cette séquence se révèle extrêmement excitante par sa manière de renverser en permanence les rapports de force, à la manière d’un Jackie Chan ou d’un Yuen Woo-ping. Dès qu’une solution se dessine (Walker jette son opposant à travers la vitre), un autre problème surgit (l’adversaire, à terre, arrache un tuyau de robinetterie), le tout dans un silence aussi pesant que signifiant. On pourrait presque résumer tout le savoir-faire de Mission : Impossible dans cette séquence à la mécanique implacable. Et puis, on y voit Henry Cavill recharger ses bras, ce qui n’a pas de prix.

 

 

Le pire : Tom Cruise ne s’en est jamais caché, la production de la saga a cela d’atypique qu’elle se focalise d’abord sur la conception et le tournage de ses séquences d’action, qu’elle relie à postériori en écrivant et imaginant les séquences narratives. Une organisation qui privilégie les morceaux de bravoure, mais prend toujours le risque de l’incohérence, ou de la précipitation. 

Et si jusqu’à présent cette équation a grandement réussi à la franchise, elle atteint ici ses limites. Jamais les scènes de castagne ou les cascades n’ont été si léchées, amples et riches, mais jamais le récit n’a paru si téléphoné et mécanique. Plus d’une fois, on regrette que le scénario s’échine à rassembler tant de personnages croisés jadis ou de lignes narratives grossières, orchestrant une tornade de trahisons et retournements à la fois classiques et heurtés. Enfin, le concept du Syndicat s’avère trop mince pour mériter qu’on y revienne, et ne semble jamais un défi novateur, tandis que retrouver une nouvelle fois cette équipe désavouée par le système sent cruellement le réchauffé. 

 

photo, Tom Cruise"Une taupe ? Mais c'est dingue ça, mon poto Jack Bauer ne va pas en croire ses oreilles"

 

Le pire en une scène : L’échange souterrain, qui se veut le pivot du film, et son grand twist s’avèrent symptomatiques des faiblesses de cet épisode. Christopher McQuarrie fait son possible pour proposer une fusillade tendue, mais il a tant de paramètres à gérer que cette relecture du Troisième Homme ne s’avère pas franchement spectaculaire, et prend même des airs de vaudeville alors que chacun retourne cinq fois sa veste et trahit son prochain une demi-douzaine de fois. 

Pire, la séquence voudrait faire de la mort de Hunley un véritable investissement émotionnel pour le spectateur, mais la franchise a déjà éjecté ou zigouillé bien trop de supérieurs de Hunt pour nous toucher avec ce décès impromptu, ou nous faire croire qu’il s’agit là d’une étape importante pour notre héros. 

 

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commentaires
Tom croisiere
26/05/2022 à 10:45

les trois derniers sont vraiment "a part" une nouvelle direction artistique et tourné vers l'action.

Tom Cruise en à déja tellement fait que je ne vois pas ce qu'il pourra nous proposer comme cascade dans les suivants ?

Ethan
24/05/2022 à 18:39

@[)@r|{
Ça dépend côté anglais il y en a pas. C'est plutôt l'hélicoptère dans le tunnel ou Cruise sur le toit du train qui paraît un peu trop, pas sûr que réellement se soit faisable

[)@r|{
26/01/2021 à 19:03

La série est agréable à regarder et le premier opus est vraiment génial.

Un peu d'humour maintenant.

Désolé Tom ; mais pour propulser un TGV [techniquement parlant] sans une alimentation électrique [donc sans une caténaire], c'est réellement "Mission Impossible".

Mais bon, ce n'est que du cinéma...

Ciao a tutti !

Geoffrey Crété - Rédaction
26/01/2021 à 15:20

@Morcar

C'est un choix clair de l'équipe, car on a des avis tellement différents que le classement de la rédaction n'aurait reflété personne.
Donc, comme avec des dossiers sur Christopher Nolan, Xavier Dolan ou Denis Villeneuve, on a choisi de laisser chacun et chaque point de vue s'exprimer. Histoire de sortir du simple jeu du classement pour parler calmement et précisément de chaque opus.

Morcar
26/01/2021 à 15:12

Vous nous citez les films dans l'ordre, avec leurs forces et faiblesses, mais ne donnez pas votre classement de préférence.

Pour ma part, alors que je connaissais la série mais sans plus, j'avoue qu'au cinéma j'avais été déçu par le choix qui était fait de tuer toute l'équipe pour que Tom Cruise soit finalement l'unique héros du film. Mais c'était son but en achetant les droits de cette franchise, et quand on revoit le film en oubliant la série dont elle est adaptée, le premier volet est un film film.
Le second volet m'avait bien plu, bien qu'on sentait que Woo recopiait un peu trop son "Volte Face" (mais là encore, c'était peut-être pour ça qu'il avait été engagé).
Très amateur de la série "Alias" (au moins sur ses 3 premières saisons), j'ai aussi beaucoup aimé le 3è volet qui repique plein d'idées à la série d'Abrams, et surtout grâce à son antagoniste.

A partir du 4, je trouve que la franchise a perdu un peu ce qui lui donnait une identité particulière sur les trois premiers films qui, comme la saga Alien, proposait à chaque volet un film très différent des précédents. A partir du 4, on sent que Bad Robot utilise une recette identique à chaque film.
Et pourtant, mes deux volets préférés sont les 3 et Fallout, sans trop savoir les départager. A mes yeux, "Fallout" pousse à son maximum la recette qui fonctionne déjà depuis le 4, et clôture parfaitement l'arc démarré avec le 3è volet.

A tel point qu'à mon avis il aurait été préférable que la franchise change de mains, plutôt que de rester encore dans celles de McQuarrie. Déjà pour lui, ça va être un sacré défi de réussir à faire mieux que son propre "Fallout", mais en plus il est à mon avis temps d'apporter du renouveau à la franchise.

A noter le fait que ça soit Renner qui joue la scène suspendue dans le 4, qui n'est pas si anodin que ça car sauf erreur de ma part la Paramount envisageait à l'époque la possibilité de poursuivre la franchise sans Tom Cruise, et le personnage incarné par Renner était là pour éventuellement devenir le nouveau héros. Donc le fait qu'il joue cette scène est assez rigolo, je trouve.
Par contre, pas de bol pour Renner qui aura tenté à l'époque de prendre la relève de Jason Bourne et Ethan Hunt, et n'y sera parvenu pour aucun des deux.

Ethan
25/01/2021 à 19:45

@Précision
Où tu détiens cette information?Lors de sa venue en France il y a deux ans, De Palma a dit l'inverse que c'est Tom qui voulu l'hélico dans le tunnel !

Précision
25/01/2021 à 14:41

"Le pire en une scène : Difficile d’imaginer Brian de Palma se passionner pour ce climax, où tous les enjeux du récit sont déjà clos (Hunt sait qui l’a trahi et pourquoi, il ne lui reste plus qu’à appliquer une bien banale vengeance), et où le spectateur, a priori déjà rassasié, est prié d’attendre qu’on lui inflige une grosse scène d’action contractuelle."

En fait, c'est De Palma qui voulait la scène du train/hélico finale... contrairement à Cruise (qui a fini par s'incliner).

Matrix r
25/01/2021 à 13:05

Chaque épisode a son originalité, exceptés pour les 6 et 5, qui ont la patte du même Real.
Le 1 reste indeboulonnable. Un pur thriller d'espionnage, pas comme les autres, a la manière d'un spygame avecc Robert Redford et Brad Pitt. Aucun défaut.
Le 2 c'est du John woo dans le texte, colombes et ralentis a gogo, fusillades interminables, un climax toujours aussi convaincant même 20 ans après, une rivalité cruise/dougray, qui cristallise tout l'attention, thandie newton n'y échappe pas. Cependant, le montage, le scénario peu solides.
Le 3, c'est du JJ Abrams, une tension psychologique, qui trouve son acmé en Asie avec la patte de lapin, et pour la première fois, hunt croisé un antagoniste, si violent et dénué de pitié, qu'il ne peut se résoudre à lui courber l'échine.
Le 4 nom d'une pipe, commence avec le plus belle réplique de la saga; allume la mèche. Comme quoi, alors lorsque Bord met le feu en Russie, l'incendie ne sera maîtrise qu'à Seattle. Fini les gadgets, on court après sa survie, le temps et un ennemi aux ambitions floues.
Le 5 a eu le don de rendre hunt parano. Bien sûr sa Némésis brillamment campée par Sean Harris, est une sorte de parasite qui marche dans sa tête, et il en est dingue. Cette 'ation voulue est le sommeil de ce que hunt recherche, c'est a dire un terrain de jeu grand comme son égo le figure. La scène d'ouverture vient clairement montrer la supériorité de cruise face à la techno. Il monte sur l'avion et récupéré le colis.
Le 6 n'est que la suite logique du 5.
Mon classement 4-1-5-6-3-2

Ethan
25/01/2021 à 11:40

@pimka
En fait je suis fan de la première heure. Le 6 désolé mais niveau scénario il y a eu mieux et la scène en hélico, la partie près de la falaise n'était pas nécessaire.
Ils ont été recherché Julia alors que le 4 avait conclu l'histoire de ce personnage. Le scénario c'est tout simplement du réchauffé. A dire vrai la saga a regagné en notoriété avec le 4. Ils sont en train de donner une dimension commerciale à cette saga depuis le 5 qu'elle n'avait pas quitte à enlever la qualité

BABALLE
25/01/2021 à 09:57

@pimka
En fait c'est climax en anglais le point culminant.
Climat c'est pour la météo.
Mais il est vrai que si on ne connaît pas le mots on ne peut pas le deviner.

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