Ip Man - Kung Fu Master : les Origines - retour sur la saga qui tatane

La Rédaction | 5 mai 2021 - MAJ : 05/05/2021 11:53
La Rédaction | 5 mai 2021 - MAJ : 05/05/2021 11:53

Le 5 mai 2021, une des plus sympathiques sagas martiales contemporaines accueille son dernier né : Ip Man - Kung Fu Master : les Origines. En garde !

Le film sera disponible en VOD, DVD et Blu-ray, afin d'accompagner le printemps d'une orgie de kung-fu miraculeuse. Et du coup, histoire de fêter la volée de gnons qui vous attend, on revient sur la saga Ip Man en se demandant pourquoi elle est une des franchises d’action contemporaines les plus attachantes.

 

photo, Yu-Hang ToC'est l'heure de votre tuto chiropraction

 

UNE FIGURE LÉGENDAIRE

Si le cinéma chinois lui rend hommage depuis plusieurs décennies Ip Man (ou Yip Kai-man, de son vrai nom), n’est pas n’importe quel héros, puisqu’il s’agit d’une figure historique matricielle. Peu de héros, chinois ou autres, cristallisent autant d’éléments fondateurs d’une culture et d’une histoire populaires.

Authentique maître des arts martiaux, il est à la frontière du héraut du peuple, de l’icône patriotique et de la légende constamment revisitée par les grandes fictions. Né en 1893, il fut témoin des affrontements entre la Chine et le Japon, fut le principal artisan de la démocratisation du wing chun, désormais un des plus largement pratiqués.

Enfin, Ip Man fut le maître de la première légende cinématographique des arts martiaux asiatiques, puisqu’il forma Bruce Lee. Loin d’être une anecdote, cet élément de sa biographie est pour beaucoup dans la passion et l’attraction qui entourent encore aujourd’hui ce personnage et tous ceux avec lesquels il a pu interagir.

 

photo Donnie Yen

 

LE DERNIER MAÎTRE DU YEN

S’il n’est pas le cinéma le plus largement exploité dans l’Hexagone, on ne peut pas dire que les films de castagne asiatiques aient manqué d’ambassadeurs ces dernières années, comme en témoigne la cote d’amour de Tony Jaa ou Iko Uwais. Paradoxalement, leur popularité vient souligner le rayonnement bien particulier de l’acteur auquel on doit la vitalité de la saga Ip Man, à savoir Donnie Yen.

En effet, l’artiste se place clairement dans la lignée de Bruce Lee et de Jet Li, dont on sent qu’il veut émuler les carrières, forgeant à son tour sa propre légende. Tout d’abord, il est significatif (et passionnant) que Yen se soit intéressé à cette figure historique, travaillant à se placer dans ses pas, mêlant symboliquement leurs destinées.

 

photo Donnie Yen

 

Ensuite, au-delà de s’imposer comme un « simple » technicien martial, l’artiste se positionne comme un gardien du temple, héritier d’une certaine forme de pureté dans la représentation et la composition des scènes d’action. Il demeure d’ailleurs un des seuls dont la présence pousse le film à s’organiser autour de sa personne. En témoigne le rôle du réalisateur Wilson Yip, qui se contente ici de fabriquer un écrin idéal pour transcender les performances de Donnie Yen.

 

photo, Michelle Yeoh, Jin ZhangMaster Z : Ip Man Legacy

 

MARTIAL CINEMATIC UNIVERSE

Autre raison d’apprécier la saga Ip Man : elle s’inscrit avec un certain délice dans la tradition du grand film de combat, tout en multipliant les passerelles. Bien sûr, en termes de mise en scène, on se retrouve dans les grands canons du kung-fu pian (mais aussi du wu xia pian, qui prend un peu plus d’ampleur dans Master Z : Ip Man Legacy), ainsi que l’héritage technique issu des Il était une fois en Chine ou encore de merveilleux Combats de maître et Combats de maître 2.

Pour autant, la saga ne s’est pas nourrie exclusivement de cinéma chinois. On sent ainsi par endroit que le réalisateur Wilson Yip, notamment dans les deux premiers longs-métrages, a bien digéré les Rocky, et use de la franchise pugiliste pour consacrer son acteur comme superstar, ainsi que pour colorer le souvenir du véritable Ip Man. Cette forme de discours social n’est pas pour rien dans la cote d’amour de la franchise et la sympathie qu’inspire le personnage.

 

photo, Dave BautistaDave Bautista dans Master Z : Ip Man Legacy

 

Ensuite, on apprécie de retrouver une série de longs-métrages qui embrassent aussi sincèrement la grande tradition de la baston post-Bruce Lee. Ainsi, ce n’est pas un hasard si Donnie Yen a mis une peignée au massif Mike Tyson et si Jin Zhang doit faire du pâté avec Dave Bautista dans Master Z : Ip Man Legacy. Démontrer visuellement et scénaristiquement la supériorité du kung-fu sur d’autres arts martiaux est depuis longtemps une figure imposée du genre, plutôt jouissive il faut bien l’avouer.

 

 

UN DERNIER POUR LA ROUTE ?

Après avoir été présenté et vendu au public des années durant comme un personnage certes surpuissant, mais toujours accolé à Bruce Lee, il est notable de constater que l'aura de l'artiste martial est aujourd'hui telle qu'il s'en affranchit progressivement. En témoigne la sortie chez nous du nouvel opus, Ip Man - Kung Fu Master : les Origines, qui s'attarde sur une mésaventure spectaculaire et formatrice du héros, bien avant qu'il ne devienne le mentor d'un des plus grands artistes martiaux de son temps. Une façon de faire entrer un peu plus le héros dans la fiction, avec cette intrigue mi-action, mi-policière, qui nous renvoie aux grandes heures des serials et des pulps.

Pour autant, le film, disponible le 5 mai en VOD, DVD et Blu-Ray, ne renie rien de ce qui fonde l'ADN des précédents longs-métrages, puisqu'il confronte son héros aux autorités japonaises. Une opposition qui est dans l'ADN des films et symbolise son protagoniste, fer de lance d'un certain patriotisme chinois, ainsi que questionnement sans cesse renouvelé sur la résilience ou la véhémence de la culture du kung-fu. Des ingrédients qu'on retrouve avec d'autant plus de plaisir que les productions bastonnantes venues d'Asie ne sont pas des centaines à débarquer sous nos latitudes, et que le comédien Yu-Hang To fait du très bon travail dans le rôle du maître combattant.

Ceci est un article publié dans le cadre d'un partenariat. Mais c'est quoi un partenariat Ecran Large ?

 

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commentaires
souleater34
30/06/2021 à 00:53

Quelle déception que vous encensiez ce film plutôt moyen qui est très loin de valoir les autres. Il y a quelques bonnes scènes bien sûr, mais l'ensemble est mou et fade. Il faut arrêter de tirer sur la ficelle car elle est prête de rompre...

Geoffrey Crété - Rédaction
09/05/2021 à 03:13

@Garamante

Pas besoin d'imaginer : cet article est inscrit dans le cadre d'un partenariat et c'est écrit à la fin du dossier, très clairement. On renvoie vers notre fonctionnement à ce niveau, comme à chaque fois, car on ne cache rien : on ne parle que d’œuvres qu'on aime. Après, que d'autres n'aiment pas et soient en désaccord (avec nos goûts ou notre manière de traiter), ça fait partie du jeu. Mais notre ligne est claire en tout cas.

Garamante
08/05/2021 à 18:41

Vu la grosse pub qui s'affiche sur votre site (ip man justement, mais bon... on va dire que c'est l'algorithme qui est efficace), je commence à croire que c'est un encensement non dénué d'arrière pensée

Francky
07/05/2021 à 19:58

Je pense que le film qui sort en DVD n’a rien à voir avec les 4 films de DONNIE YEN ... il s’agit d’un film à part comme la légende est née ou grand master...

Saodem
05/05/2021 à 21:58

Film à fuir. Manque de moyens, chorégraphies moyennes. Largement en-dessous par rapport aux autres films avec Donnie Yen et Tony Leung. Même moins bien que le film avec le même acteur 'Ipman une légende est née'.

Garamante
05/05/2021 à 18:31

Pas grand chose à se mettre sous la dent avec cet article. Je ne suis pas un grand fan de l'œuvre mais elle cristallise tellement de sujets qu'elle aurait mérité un texte bien plus achalandé.

NeoGeo
05/05/2021 à 16:27

Je l’ai vu , c’est une honte. Et pourtant je ne suis pas difficile sur les films de tatanes

lambdazero
05/05/2021 à 12:26

Merci, Simon !

Simon Riaux
05/05/2021 à 12:17

@lambdazero

Nope, il s'agit là de l'univers avec Dennis To.

lambdazero
05/05/2021 à 12:09

Question pour la rédaction : le film s'inscrit-il dans le même univers que les Ip Man avec Donnie Yen ou est-ce l'un des nombreux one shots sur le même personnage ?
Merci et Bisous.

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