Saw, Cube, Hellraiser... 10 scènes de piège méchantes, sanglantes, ignobles et donc incontournables

La Rédaction | 28 février 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 28 février 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Un petit classement de scènes cruelles et amusantes pour les amateurs de tripes et cris.

Escape Game a beau ne pas être une franche réussite, il offre quelques scènes amusantes dès lors qu'il jette ses pauvres héros dans des pièges diaboliques. Et préparez-vous puisque la suite arrive.

De quoi repenser à toutes ces pauvres victimes de scénaristes sadiques, sacrifiés sur l'autel du spectacle pervers pour les beaux yeux des spectateurs déviants. On a donc sélectionné une brochette de dix scènes mémorables, parmi des centaines d'options.

 

ATTENTION, SANG ET SPOILERS

 

 

LE VAISSEAU DE L'ANGOISSE 

Cette histoire de vaisseau fantôme (qui ressemble beaucoup à Un cri dans l'océan mais sans monstre géant et donc sans fun digne de ce nom), n'a pas vraiment sa place au panthéon des bons films d'horreur. Réalisé par Steve Beck, qui n'avait pas non plus marqué les esprits avec 13 fantômesLe Vaisseau de l'angoisse est une banale variation sur le thème de la maison hantée, dont la seule vraie surprise est la présence de Gabriel Byrne et Emily Browning toute jeune, bien avant Sucker Punch.

Enfin presque, puisque ce film oublié de 2002 commence avec une scène fabuleuse, qui vend du rêve. L'origine du mal se trouve être un bal dans les années 60, où tout le monde est trucidé en un éclair. Petite idée de génie puisque ces dizaines d'aristos sont purement et simplement coupés en deux sur la piste de danse, par un filin tendu comme un arc qui traverse la bidoche et laisse les membres, estomacs et verres de champagne coupés en deux (voire plus).

Un instant de terreur absolument irrésistible, et une excellente idée de mise en scène qui laissait croire que ce Vaisseau serait une grande aventure. Sauf que non, puisque c'est le meilleur moment du film.

 

  

CUBE

Là encore, il s'agit d'une intro, qui ouvre le cauchemar d'une bien belle manière. Premier film de Vincenzo Natali, tourné pour la modique somme de 350 000 dollars, ce tour de force et coup de génie reste un exemple fascinant et vertigineux de savoir-faire et talent précoce. Et c'est évident dès les premières minutes, où le cinéaste place le niveau d'étrangeté et violence à venir avec la mort terrifiante d'un homme, découpé en petits cubes (rires).

L'art du très gros plan, du silence, des bruitages, des plans étirés, du montage et du mystère le plus absolu sont déployés dans cette introduction glaçante, que le visage étrange de Julian Richings ne fait que nourrir. 

Cet instant en suspens où le spectateur, le souffle coupé, s'interroge sur ce qui se passe à l'écran, reste d'une force grandiose. Et pour le coup, le film entier est à la hauteur. C'est un piège inoubliable, qui a fortement influencé le cinéma d'horreur depuis. Et techniquement, ça reste du très bel ouvrage malgré les moyens limités et les années.

 

 

RESIDENT EVIL

Et si c'était la meilleure scène de toute la saga de Paul W.S. Anderson avec Milla Jovovich ? La question se pose tant les six films ont plongé de plus en plus loin dans le Z. Mais à l'époque du premier film, l'espoir était là. Surtout avec cette mémorable scène de mise à mort sous très forte influence de Cube.

Avec sa science tordue du montage qui charchute gentiment l'action, et une subtilité sonore à toute épreuve (c'est loin de l'économie et de la maîtrise tranquille de Vincenzo Natali), le réalisateur prend un malin plaisir à trucider trois (ou quatre, même si le monsieur sans doigt semblait vivant avant d'être zappé) personnages d'un coup. L'absence de sang permet de montrer quelques images peu ragoûtantes, tandis que le spectateur n'a qu'une envie : réappuyer sur le bouton pour voir les prochains personnages sans identité se frotter au laser de la Red Queen.

Un décor si réussi que Resident Evil : Chapitre final le réutilisera, preuve que Paul W.S. Anderson n'avait pas vraiment fait mieux après.

 

 

OLD BOY

Point de sang ici, mais un piège immonde, tendu pour se venger de la plus inimaginable des manières. Impossible d'oublier la fin du film de Park Chan-wook, où le héros incarné par Choi Min-sik découvre la clé du mystère de son existence, passée dans une cellule pendant 15 ans. Pour venger le suicide sa soeur, son ennemi l'a hypnotisé, ainsi que sa fille, et a mis en scène leur rencontre pour qu'ils tombent amoureux et couchent ensemble.

Un inceste diabolique, d'une violence ahurissante, et un électrochoc inouï pour le spectateur. C'est aussi l'un des pièges les plus incroyables et monstrueux que l'on puisse mettre en place, à la fois pour le personnage (qui a mûri et préparé la chose pendant des années) et le réalisateur (qui piège le spectateur durant tout le film, avant de le mettre face à ses propres sentiments contrariés et choquants une fois la vérité révélée). Un tour de force qui a largement contribué à faire de ce Old Boy un film culte.

 

  

LE VOYEUR

S’il n’a pas tracé un sillon aussi profond dans l’imaginaire collectif que son contemporain Psychose sorti la même année, Le Voyeur est pourtant un film tout aussi brillant et riche (demandez à Martin Scorsese ce qu’il en pense). Presque comme un fascinant faux jumeau déformé, dont le destin a été abîmé par une censure implacable à l’époque. 

Le Voyeur raconte peu ou prou la même chose que le film de Hitchcock : la rencontre entre une jeune femme pleine de bonnes intentions et un jeune homme timide et fragile. Ici, c'est un doux caméraman obsédé par l’image cachant un lourd secret. Attention, on spoile tout le film jusqu’à son ultime séquence à partir de maintenant.

 

photoLa tristesse du spoil

 

Mark est en réalité à la recherche de l'essence de la peur. C'est un tueur au modus operandi pas forcément très impressionnant mais particulièrement vicieux sur le plan mental, et tout le sel du film est d’en révéler l’ampleur petit à petit. Le premier (et génial) plan séquence du film nous apprend qu'il filme ses crimes, pour capturer les expressions horrifiées des victimes. Jusqu’ici ça va encore.

Puis, la scène centrale nous dévoile que Mark tue ses victimes en les surinant à la gorge à l’aide d’une lame cachée dans le pied de sa caméra, ce qui les oblige à être au plus près de l’objectif quand elles meurent, et permet au déviant cinéaste d'avoir de meilleurs cadres en gros plans. Mais le véritable clou du spectacle n’est dévoilé qu’à la toute fin du film.

 

photoLe dispositif complet en action

 

Si Mark a réussi à capturer des expressions d’horreur pure aussi saisissantes sur les visages de ses victimes, ce n’est pas que parce qu’il les filme en gros plan : c’est aussi parce qu’il les terrifie en les forçant à se voir mourir en temps réel, grâce à un miroir fixé sur le dessus de sa caméra. Un procédé aussi efficace (démultipliant chaque meurtre à l'infini) que cruel et voyeur.

Celui qui le subit se retrouve contraint à regarder au plus près le film de sa fin, contempler son visage déformé par l'effroi, et aassister à sa propre mort comme un spectateur impuissant, tandis que la lame mortelle, projetée depuis la caméra, pénètre lentement dans sa chair. Un piège aussi génial que retors en matière d'horreur psychologique.

 

 

 

THE COLLECTION

Quand Marcus Dunstan débarque avec The Collector en 2010, à peu près tout le monde s’en fiche. Le scénariste de Feast, Saw IV et Saw V revient avec une histoire de torture et de piège, le projet sent l’opportunisme et la tentative d’exploitation du torture porn à plein nez et le film est accueilli dans l’indifférence. Il s’agit pourtant d’une proposition bien différente des mésaventures de Jigsaw, plus complexe, ludique, inventive, et moralement remuante.

En 2012, The Collection débarque pour développer l'univers et creuser la fin cruelle du précédent film, à nouveau dans l’indifférence générale, en dépit d’ambitions renouvelées, d’une mythologie amusante, et d’une guirlande de scènes complètement furieuses. Parmi elles, l’ouverture va marquer les rares spectateurs à donner sa chance à cette excellente série B horrifique.

Le mystérieux Collectionneur ne se contente pas d’y piéger un ou deux quidams, et abandonne ses dispositifs inventifs et bricolés à la faveur d’un système autrement plus ambitieux. Afin de s’offrir un peu de publicité, le monstrueux assassin a retouché l’architecture d’une boîte de nuit afin d’ajouter à sa piste de danse… Une moissonneuse batteuse. Le résultat est spectaculaire, gentiment malsain et fait figure de mise en bouche parfaite pour le festival des horreurs qui va suivre, lequel, à la manière de Aliens, entend surmultiplier tous les ingrédients du premier épisode.

 

 

 

HELLRAISER 3 

L’univers déployé par Clive Barker avec Hellraiser demeure une des propositions horrifiques les plus fascinantes de la littérature et du 7e Art contemporain. En son cœur se trouve la Boîte de Lemarchand, ou Configuration des Lamentations, un dispositif cubique aux airs d’énigmes.

À celui qui la résout, on promet de glorieuses et éternelles récompenses, mais c’est en vérité une plongée infernale avec les Cénobites, prêtres de l’enfer dévoués à des pratiques aussi raffinées que cruelles, qui attend les malheureux. Ce dispositif fascinant trouve une apparence assez délicieuse dans Hellraiser 3 - L'enfer sur terre.

 

 

 

Si le film de Anthony Hickox est bien loin d’égaler le chef d’œuvre de Barker, il mélange la boîte de Lemarchand à la forme prise ici par Pinhead, puni par les autorités infernales à l’issue du précédent épisode. Transformé en pylône de douleur, le Prêtre de l’Enfer attend de pouvoir attirer à lui de fraîches victimes dont la chair servira de matière première à sa résurrection. Pris pour une œuvre d’art moderne par un yuppie cocaïné jusqu’aux paupières, le dispositif se refermera sur une maîtresse d’un soir fascinée par les oripeaux de luxe déployés autour d’elle.

Ou comment en une seule scène sardonique, gore et brutale, Hellraiser 3  se rappelle avec brio de sa mythologie pour mieux faire des médiocres en quête de gloire la chair à canon des années fric et de leurs insatiables appétits.

 

 

 

BURIED 

Quoi de pire que de se retrouver enterré vivant ? C'est l'horreur que vit Paul Conroy dans l'excellent Buried de Rodrigo Cortés. Le personnage incarné par Ryan Reynolds se retrouve piégé dans un cercueil six pieds sous terre, pour des raisons révélées au fur et à mesure de l'avancée du récit, et dont il va devoir s'échapper.

A travers un dispositif terriblement angoissant et anxiogène mais aussi d'une précision incroyable (aucun plan n'a été filmé à la surface), le long-métrage espagnol plonge le spectateur dans un cercueil pendant 90 minutes. Le spectateur vit ainsi le cauchemar du personnage au plus près de lui, uniquement éclairé par un briquet et l'écran d'un téléphone portable dont la batterie descend inexorablement.

Au coeur de ce trip claustrophobique, le spectateur subit comme Paul Conroy, cette angoisse latente où chaque minute passée sous terre le rapproche plus encore d'une mort certaine. Narrée en temps réel - il reste 90 minutes d'oxygène à Paul et le film dure 90 minutes -, Buried est un petit bijou d'angoisse et de panique, un supplice pour les poumons du spectateur qui retient son souffle jusqu'à la dernière seconde, et un véritable cauchemar dont la conclusion en fera frémir plus d'un.

 

 

CRIMES AU MUSEE DES HORREURS 

Voilà une curiosité de 1959, qui préfigura l’avènement de ce qu’on appellera le cinéma Bis. Particulièrement violent et déviant pour l’époque, Crimes au musée des horreurs détonne avec la production britannique de son époque, tant il décrit un univers profondément pervers, peuplé d’hommes fascinés par la violence et de femmes sacrifiées.

Le métrage d’Arthur Crabtree préfigure ce que le producteur David F. Friedman désignera comme le cinéma « Blood and gore », notamment lors de sa scène d’ouverture, merveille d’inventivité frissonnante. Une malheureuse y essaie des jumelles qu’elle pense offertes par un admirateur. Mais le réglage des mollettes provoque la mise en branle de deux pics qui lui traversent les globes oculaires et le cerveau.

Ce piège malin et redoutable fut inspiré au réalisateur par un authentique fait divers britannique survenu dans les années 30, et demeure encore aujourd’hui un petit bijou de monstruosité filmique, trop peu connu, sinon des amateurs de bizarreries sanglantes. Notons qu’à l’époque, les censeurs anglais envisagèrent de créer la classification « SO » (sadist only) pour cette production qui détonnait totalement avec l’horreur de son temps.

 

 

SAW III

La saga Saw, étendard du torture porn, aura porté bien haut les couleurs du sadisme mêlé de cinéma d’exploitation. Mais pour une tripotée de pièges ultra-gores, on compte finalement bien peu de dispositifs vraiment marquants. Le plus surréaliste nous vient de Saw III, dernier chapitre de la saga à ne pas partir totalement en cacahouète, et sans doute le plus craspec, le plus infiniment glauque.

S’il est coutume de dire que dans le cochon tout est bon, le réalisateur Darren Lynn Bousman a prouvé que cette affirmation a une date de péremption. Le pauvre Jeff y subit une série d’épreuves au cours desquelles il doit se mouiller pour sauver ou laisser périr des individus étant liés à la mort de son fils.

Ici, le juge qui s’est montré plutôt clément avec l’assassin de son fils se retrouve entravé dans une cuve, progressivement remplie… de carcasses de cochons en putréfaction. Sans outrances gorasses, la séquence enchaîne les bruitages, couleurs, textures et idées passablement abominables, et fait de Saw III le segment le plus sympathiquement cradingue de la saga.

 

 

 

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commentaires
Dae-Soo
02/03/2019 à 01:12

Bien étrange liste... J'en ai zappé 2 que je n'ai pas vu, mais pourquoi mettre Oldboy et Buried, dans leur entier, qui ne sont donc pas des scènes? Alors qu'il y en a tant d'autres?
Vous l'avez dit, il a fallu faire un choix, mais ces deux là je n'ai vraiment pas compris.
Le premier je l'aurais mis dans un top twist et le second dans un top film à concept..
Certes il y a un rapport avec le piège, mais je ne m'attendais qu'à des scènes Saw-like (sic) (à dire 3 fois d'affilée)
Bel effort en tout cas, en bon curieux que je suis j'ai pris mon pied...
Encore, encore !!!

Flemmard
01/03/2019 à 17:41

Il y a certains films non vegans là

Geoffrey Crété - Rédaction
01/03/2019 à 09:19

@ Gizmoket

Comme une bonne quarantaine d'autres oui. Il a fallu faire des choix ;)

Gizmoket
01/03/2019 à 03:09

Bah les gars !!!

La scène finale de j'ai rencontré le diable !?!
Ou encore les scènes de i spit on your grave.
Ca aurait mérité d'être cité !