De Toy Story aux Indestructibles 2, le studio Pixar Animation a t-il perdu sa magie ?
Hier, Toy Story, Monstres & Cie, Le Monde de Nemo, Les Indestructibles, Ratatouille, Wall-E. Depuis, Cars 2, Cars 3, Monstres Academy, Le Voyage d’Arlo, Le Monde de Dory, Les Indestructibles 2.
Comment, en deux bonnes décennies, la maison de Steve Jobs, Alvy Ray Smith et Edwin Catmull est-elle passée de demi-dieu de l’animation et l’imaginaire, à studio qui recycle ses marques, et succombe à la tendance des suites et compagnie ? Pixar a t-il vraiment perdu sa magie ?
AU COMMENCEMENT
PIXAR LES MAGNIFIQUES
LA CHUTE DE L’EMPIRE
Il est une logique immuable et parfois unique dans l’histoire des Hommes : tout ce qui tend à s’élever prend également le risque de retomber, et le studio Pixar n’y fait pas exception. Pourtant, il ne faut pas y voir là une certaine malédiction, un manque de chance ou une erreur de calcul, mais plutôt les conséquences d’une stratégie industrielle des plus basiques.
En partenariat compliqué depuis de nombreuses années, le studio Disney rachète Pixar le 5 mai 2006 et en chamboule immédiatement l’organigramme : John Lasseter, figure emblématique du studio doit à présent partager son temps entre ses fonctions à Pixar et Walt Disney Animation dont il devient le directeur de la création, laissant les rênes de son bébé à Ed Catmull, président de Pixar et maintenant de Walt Disney Animation Studio. En 2008, le producteur de Wall-E, Jim Morris, est nommé directeur général de Pixar.
Un remaniement interne qui sera lourd de conséquences quand on regarde la filmographie du studio puisque c’est à ce moment que Pixar s’enfonce dans une logique industrielle dont on peut situer le début au 9 avril 2008, lorsque Disney annonce les prochains projets.
Et c’est une avalanche de suites qui nous tombe dessus : Toy Story 3 (puis Toy Story 4, quelques années plus tard), Cars 2 (puis Cars 3), Monstres Academy, Le Monde de Dory… Pixar capitalise à mort sur ses valeurs sûres au risque de lasser son public. Evidemment, des films originaux sont également prévus mais, dès la sortie de Rebelle, les fans se rendent compte qu’il y a comme un problème. Le film ne ressemble pas à un Pixar, accuse de gros problèmes de construction scénaristique, misant tout sur sa prouesse technologique et, un comble, il ressemble à un film Disney en 3D.
Chose intéressante : c’est au même moment que Walt Disney Animation Studio semble connaitre un regain de créativité et de succès. D’abord avec un premier coup d’essai avec Volt, star malgré lui en 2009, et surtout avec la sortie de La Princesse et la grenouille la même année, dernier film en 2D traditionnelle du studio, chapeauté par John Lasseter, qui monte les premiers signes d’une formule Pixar digérée par le studio. Une tendance qui se confirme dès l’année suivante avec Raiponce, synthèse parfaite entre les deux studios, et qui culminera évidemment avec La Reine des neiges en 2013, plus gros succès de Disney à ce jour.
A côté, Rebelle et Le Voyage d’Arlo font triste mine – trop classiques, trop attendus, pas assez Pixar. Seul Vice Versa arrivera à nous rappeler les belles heures du studio en 2015 et ce n’est pas un hasard puisqu’il est réalisé par Pete Docter, une figure du studio. Mais les faits sont là : avec le temps, les deux studios donnent l’impression d’avoir échangé leurs formules et leurs ambitions.
Que celui qui commence à chanter périsse d’une mort mortelle
FORMULE À VOLONTÉ
Il est une autre donnée à prendre en compte : la généralisation de la formule Pixar chez la concurrence. En effet, en enchainant les succès historiques, Pixar a imposé un style à la fois artistique, scénaristique ou dans le mode de production. Les avancées technologiques et la démocratisation de l’animation en volume ont permis à d’autres studios de tirer leur épingle du jeu et d’en reproduire les codes.
On pense évidemment à Blue Sky et sa série L’Âge de glace, mais aussi à Illumination avec ses méga hits Moi, moche et méchant ou encore Les Minions. Mais le plus gros concurrent est sans conteste Dreamworks. Fort des sagas Shrek, Madagascar ou encore Kung Fu Panda, le studio créé en partie par Steven Spielberg calme tout le monde en 2010 avec la sortie du premier Dragons.
Dragons 3 : Le monde caché sortira en février 2019
Là, nous retrouvons tout ce qui fait le charme de Pixar : un pitch accrocheur, une technique de haute volée mais surtout des thématiques plus adultes que d’habitude, la volonté de faire du vrai cinéma et des personnages profonds, humains et attachants. Une tendance confirmée avec Dragons 2 en 2014 (en attendant le troisième et dernier épisode l’an prochain, Dragons 3 : Le monde caché). Bref, du Pixar sans Pixar et mieux que Pixar.
Aujourd’hui, le studio doit se remettre en question. Si Coco a remporté un beau succès, il ne montre que quelques signes de réveil, restant encore trop engoncé dans la formule Pixar-Disney pour vraiment convaincre. Alors que Les Indestructibles 2 est arrivé et queToy Story 4 se rapproche, l’affaire de harcèlement sexuel de John Lasseter qui l’a conduit à la sortie risque de tout remettre en cause. Pete Docter devenant le nouveau patron du studio (tandis que Jennifer Lee prend la tête du département animation de Walt Disney Animations Studios), et étant l’un des réalisateurs les plus talentueux de l’écurie, on peut se permettre d’espérer que les beaux jours reviennent enfin.
LE ROI EST MORT…
Jennifer Lee (co-réalisatrice de La Reine des neiges et sa suite, co-scénariste des Mondes de Ralph) et Pete Docter vont donc prendre la tête des films d’animation Disney/Pixar. Evidemment, l’annonce de cette double nomination a soulevé une part de scepticisme (venant de ceux jugeant le producteur historique du studio victime d’une chasse aux sorcières) et une part de procès en légitimité (aucun de ses deux successeurs ne bénéficiant de l’aura de Lasseter).
Mais ce que ce bouleversement dévoile en creux, c’est aussi combien la puissance de l’artiste était une question de positionnement ; de créativité bien sûr, mais surtout de capacité à la mettre en scène. Si John Lasseter a ce statut, ce n’est peut-être finalement que grâce à Toy Story, qu’il a écrit et réalisé, et qui l’a durablement imposé comme un artiste immense. Le film de 1995 est un chef d’œuvre indiscutable, et sa réussite la plus grande et indiscutable, infiniment plus intéressante que ses efforts suivants. 1001 pattes (co-réalisé avec Andrew Stanton) et Toy Story 2 (qu’il a co-réalisé avec Lee Unkrich et Ash Brannon) ont plus de détracteurs, quand Cars (co-réalisé avec Joe Ranft) a donné la trilogie la moins excitante de Pixar, en dépit de ses tours de force technologiques.
Métaphore d’une génération épuisée…
En revanche, Lasseter fut un chef d’orchestre brillant, dont le premier talent fut de garantir et maintenir des budgets extrêmement élevés pour ses productions. Alors que tous les Pixar après 2008 sont loin d’avoir fait exploser les records au box-office (Le Voyage d’Arlo aura péniblement rapporté 300 millions de dollars), le studio n’a jamais eu à affronter de dépeçage budgétaire.
Une situation qui a permis à Pixar de demeurer un leader technique et de proposer régulièrement des œuvres très en avance sur leur concurrence. Voilà un chantier que Lee et Docter devront surveiller de très près, afin que leurs futures productions soient à même de structurer l’offre américaine en matière d’animation.
… bientôt supplantée, par une nouvelle, plus folle encore ?
VIVE LE ROI !
Un autre chantier de taille concerne la capacité de l’entreprise à proposer de nouveaux univers. Le choix de focaliser l’énergie du studio sur la fabrication de suite n’a pas été officiellement discuté, et rien ne laisse penser que Disney soit particulièrement désireux de lâcher la bride de Pixar. Pour autant, difficile de ne pas remarquer que Pete Docter et Jennifer Lee ont bien plus travaillé sur des créations originales que des licences en cascade. Elle avec La Reine des neiges et Les Mondes de Ralph (qui ont tous deux droits à des suites), lui avec Monstres & Cie, Là-haut et Vice Versa.
À l’heure actuelle, le futur de Pixar est composé de Toy Story 4, ainsi que d’un long-métrage encore sans titre, qui devrait nous plonger dans une banlieue périphérique peuplée de créatures issues des univers de fantasy, dont la magie et l’enchantement semble avoir déserté le quotidien. Soit une énième suite (après Les Indestructibles 2) et une proposition inédite.
Les Mondes de Ralph, co-écrit par Jennifer Lee
De fait, l’identité de Pixar ne semble pas menacée. Ses talents n’ont pas quitté le navire, et une direction bicéphale (masculine ET féminine) pourrait aider la structure à intégrer les reproches en termes de management et de non-diversité qui lui ont été récemment adressés, notamment par Rashida Jones.
Peut-être que la filiale de Disney est sur le point, sinon d’une révolution, d’enclencher un élan mêlé de confiance et de créativité : les producteurs des Indestructibles 2 ont reconnu avoir laissé une liberté quasi-inédite pour un film d’animation à Brad Bird. Ce dernier, rendu beaucoup plus sûr de ses choix par son passage vers le cinéma live avec Mission : Impossible – Protocole Fantôme et A la poursuite de demain, a en outre eu le loisir de construire son métrage quasiment « en direct », sans faire valider préalablement un script définitif.
En espérant que Pixar ne devienne jamais le territoire des souvenirs au bord de l’oubli
Certes, Bird réalisait un film très attendu et évoluait dans son élément au sein de Pixar, mais ce type d’organisation est rarissime en dehors du cinéma indépendant. Et bien sûr, ces évènements ont eu lieu avant que John Lasseter ne soit écarté. Pour autant, ces éléments témoignent peut-être d’une volonté de Pixar de renouveler ses méthodes de fabrication, ainsi que la rigidité de ses process.
Autant de données qui indiquent que Pixar n’est ni un roi invincible, ni un colosse affaibli, sur le point de s’écrouler. Mais bien une structure puissante, riche de créateurs de premier plan, encore parfaitement capable de se réinventer. Gageons que la tournure que prendra ce Toy Story 4 (qui devait à l’origine sortir en juin 2017, puis juin 2018, avant d’être programmé pour juin 2019) donnera de sérieux indices sur la suite.
C’est amusant que le rédacteur parle de film pixarisé en parlant d’une formule de film d’animation qui prend des risques qui innovent et qui parle aux grand comme aux petits. Ca à la base c’est la formule Disney depuis les silly simphonies. Pour essayer de vous convaincre je vous recommanderai de regarder le livre de la jungle qui est génial de tout en bout et qui à même deux « fins » une première pour les adultes avec la chanson de la fille racontant leurs vies après leur rencontre et la chanson de Baloo et Bagheera pour les tout petits qui ne comprennent pas la première et qui donne un sentiment de joie malgré la séparation.
vice versa mets tout le monde d’accord
Pixar c’est de la bombe depuis toujours
Tout comme Star Wars
Tout comme Marvel
Là ou Disney passe, le cinéma a de la classe
Pour ma part, les meilleurs sont 1000 pattes, Monstres et compagnie, Wall-E, La-haut, Ratatouille, toy story 3. Les autres films sont moins marquants, mais c’est un peu normal quand on produit au minimum 1 film par an on peut sortir des chefs d’oeuvre a chaque fois.
Les sujets abordés sont plus mature dans les derniers pixar.
Après, chacun ces goûts.
Japon>Laïka>dreamworks des grands jours>pixar
Pour moi, l’âge d’or de pixar s’est terminé à la fin de l’intro de Là-Haut. Le reste du film est une repompe cynique de Bernard
De une, le travail de pixar est très compliqué car il doit jongler entre le public enfant et adulte et plaire a tout le monde, ce qui n’est pas facile. En plus contrairement a la plupart des films sans effets spéciaux, eux doivent tout créer a la main et c’est un travail de monstre! Ensuite pour moi étant un cas divergent qui regarde tout ce qui me passe sous la dent, je suis absolument conquis par leurs films exceptés cars et toy story, certains diront que ce studios mérite son public d’enfant mais je ne le conçois pas car le rendus est de qualité et est bien meilleurs que la plupart des daubes du cinéma(en tout cas il survole le cinéma français).Pour ce qui est de sa chute, ca m’étonnerait…il vie de Disney, le studios le plus influent d’Hollywood, (et oui leurs films sont très bons, pas tous mais la pluparts), ensuite le publique est toujours la grâce aux enfants et aux parents et adultes (comme moi).
Coco est pour moi incroyablement sur côté. Beau certes, mais histoire d’une platitude. Arlo, Cars 2,dans une moindre mesure cars 3,Dory sont des aberrations à mes yeux. Seul surnage au dessus ces derniers temps Vice versa, qui m’a bouleversé. Pour moi, après toy story 3, et à part Inside out, je me suis emmerdé au possible. Vivement que je vois les indestructibles 2, mais je flippe.
Pixar va tres bien toy story 3 etait une merveille, vice versa est tres bon , Arlo a ete injustement detruit (et fait claitement partie des plus grande reussite du studio), Dory etait a peine en dessous de Nemo quand au indestructible 2 c’est une vraix reussite.