Seven Sisters : critique familiale

Simon Riaux | 23 janvier 2023
Simon Riaux | 23 janvier 2023

Seven Sisters est ce soir à 21h10 sur M6.

Fort d’un concept de science-fiction malin, Seven Sisters, avec Noomi Rapace, débarque avec l’ambition de surprendre tout le monde grâce à un univers et un concept originaux. Autant d’ambitions appréciables en ces temps de franchises, remakes et autres déclinaisons d’œuvres connues.

SOUVIENS-TOI LA SEMAINE DERNIèRE

La surpopulation ayant plongé l’humanité dans une crise sans précédent, le monde est désormais régi par une politique de l’enfant unique appliquée strictement. C’est dans cet univers autoritaire et hostile que sept sœurs jumelles ont appris à survivre, chacune assumant une identité partagée un jour différent de la semaine. Quand un soir Monday ne rentre pas, elles vont devoir tour à tour enquêter pour comprendre ce qui lui est arrivé, tout en préservant leur secret.

Sept sœurs, sept Noomi Rapace. Voilà en soi une idée qui suffisait à titiller notre curiosité, la comédienne s’étant toujours illustrée par un grand éclectisme et des choix de carrières inattendus, parfois maladroits, mais toujours intrigants. Et on comprend bien ce qui a pu l’intéresser dans ce récit qui lui permet d’incarner les déclinaisons d’un même personnage, et qui l’autorise à passer dans le même plan de la pure candeur à la misanthropie badass. L’écriture a beau ne pas toujours lui donner de quoi composer des caractères très fins, on sent l’artiste s’en donner à cœur joie et nous transmettre de manière évidente le goût de la performance qui l’anime.

 

Photo Noomi RapaceAutant vous prévenir, Noomi Rapace passe quelques sales quarts d'heures dans Seven Sisters

 

En revanche, derrière la caméra, Tommy Wirkola semble un peu moins à l’aise. Metteur en scène touche à tout passé par les zombies de Dead Snow et Hansel & Gretel : Wich Hunters, on se réjouissait de le voir aux commandes d’un projet potentiellement plus carré et personnel. Techniquement, rien à redire, le cinéaste sait efficacement masquer l’humilité de son budget et parvient sans mal à donner vie à l’écran à un monde simultanément proche et aux antipodes du nôtre. Malheureusement, il donne souvent l’impression de ne pas bien savoir quel film il veut nous raconter.

 

Photo Noomi RapaceComme un Lundi

 

FAMILLE TROP NOMBREUSE

Les questionnements identitaires de cette sororité contrariée, la problématique d’une société autoritaire surmédicalisée, le rapport à la règle et au bien commun, et un film d’action parfois cruel… Toutes ces pistes étaient valables et sont souvent exploitées avec une certaine réussite. Pour autant et malgré ses 2h17, le film ne peut tout traiter totalement et abandonne nombre d’idées en cours de route, quand il n’a pas recours à des trous scénaristiques béants pour faire avancer son intrigue.

 

Photo Noomi RapaceUn univers pensé jusque dans ses moindres détails

 

Celle-ci se suit sans déplaisir, et le récit contient ce qu’il faut de rebondissements, d’action et d’images marquantes pour que la plongée dans cette société cauchemardesque hypnotise plaisamment l’amateur de science-fiction. Reste qu’à vouloir embrasser trop de thématiques, trop de genre, le métrage manque finalement de liant, d’identité et ne peut par conséquent nous embarquer totalement.

Un réel motif de satisfaction néanmoins, l’ensemble offre un sacré terrain de jeu à Willem Dafoe, Glenn Close et Noomi Rapace, une qualité qui tend à devenir de plus en plus rare dans le cinéma de divertissement grand public.

 

affiche

Résumé

Malgré quantité d'ingrédients et d'idées sympathiques, Seven Sisters donne le sentiment de ne jamais trancher entre questionnement métaphysique, science-fiction et action spectaculaire.

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(2.8)

Votre note ?

commentaires
LF
31/01/2023 à 22:43

Violent et message douteux de la fin. "Elle voulait juste les protéger" ... ????!

MoiLeVrai
23/01/2023 à 22:51

3 étoiles c’est très généreux pour ce navets prévisible au possible et à la réalisation quelconque

Fran
20/05/2021 à 05:16

Ce film est horrible .!!monstrueux !! ...extremement violent !!et honteusement justifie a la fin par cette actrice ::"pour sauver la planete"!! Tout ceci insidieusement ancre dans l esprit humain...

Meu
10/04/2021 à 08:46

La quintessence de la bouse, et une solide illustration de la loi Noomi Rapace.

Adam
09/04/2021 à 13:22

Incroyable la coïncidence! T'as répondu à une de mes interrogation d'il y a 2 ans et c'est par hasard j'ai re-cliqué sur cette article.
Je me rappelle effectivement que ca evoquait le fait de manger du rat lorsque lundi vomit mais je ne me souvient pas du recours au marché noir. En même temps ca fait 4 ans que je n'ai pas revu le film donc je t'accorde le benefice du doute.

@Adam
09/04/2021 à 12:11

Le marché noir est évoqué : l'un des sept achète de la viande au marché qu'elle recouvre vite d'un sac opaque et quand elles le dégustent toutes à table l'une des sept dit que c'est du rat. On en déduit donc que c'est pas une filière très officielle d'approvisionnement.

Adam
04/07/2019 à 10:57

J'ai bien aimé ce film malgré que j'avais deviné la fin à l'exception d'une des motivations de l'antagoniste.
Il n'y a qu'une chose qui ne passe pas: dans un monde où la surpopulation est un gros problème comment ont elles pu obtenir de la nourriture pour 7 personnes alors qu'il devrait y avoir une politique de rationnement des denrées alimentaires ? Même avec le marché noir (non evoqué dans le film) un seul salaire ne permettrait d'avoir 7 adultes en bonne santé comme elle.

Ninja
30/06/2018 à 22:47

Gros film de merde !

Chris
30/06/2018 à 21:06

Chouette film mais perso j'avais deviné la fin après 30min, donc pas de surprise finale pour moi.

nico
30/06/2018 à 20:42

Film vraiment très étrange Effectivement Tommy Wirkola ne sait pas trop quel film il souhaite raconter, pour preuve le nombre de références cinématographiques desquelles il s'inspire ( je dis s'inspire car je pense que c'est une démarche sincère de sa part). Un peu de Soylent green, de Orphan Black, de Matrix, de Minority Report (et je dois en oublier certainement) , pour un film hybride, sorte de monstre de Frankenstein. Ambitieux mais bancal.

Plus
votre commentaire