Instinct de survie : critique qui a du mordant

Laurent Pécha | 22 juin 2022
Laurent Pécha | 22 juin 2022

Instinct de survie est ce soir à 21h10 sur NRJ12.

Entre un pitch alléchant et des trailers efficaces, Instinct de survie de Jaume Collet-Serra avec Blake Lively a fait joliment monter la sauce au point que l'on se dise qu'il était possible de revoir en salles un bon film de requin. Alors plus Les Dents de la mer que Sharknado, cet Instinct de survie ?

REQUIN, TOUJOURS MEILLEUR QUE REQU-DEUX

Le film de requin(s), un sous-genre en soi qui a rarement accouché de bons films. Hormis le chef-d’œuvre de Steven Spielberg, on doit compter sur les doigts d’une petite main les longs-métrages dignes d’un réel intérêt cinématographique (Peur bleue et The Reef). Pour le reste, c’est le plus souvent du gros nanar qui se concurrence à coups de CGI plus foireux les uns que les autres (les Sharknado en tête). C’est dire à quel point les premières images d’Instinct de survie via une bande-annonce redoutablement efficace, ont suscité une réelle curiosité doublée d’une certaine excitation. Au point de se dire qu’on tenait là ce bon petit thriller aquatique qu’on n'attendait plus.

Qu’importe si le script dormait depuis des années dans les couloirs d’Hollywood, que le réalisateur, Jaume Collet-Serra, s’est perdu en surfilmant Liam Neeson à Berlin, dans un avion (Non-Stop) après des débuts pourtant prometteurs dans l’horreur (on pense surtout à Esther). Tant pis aussi si Blake Lively n’a pas encore prouvé qu’un film pouvait reposer uniquement sur sa personne. On est entré dans la salle en y croyant dur comme fer.

 

Instinct de survieC'était drapeau vert pourtant

 

Et pour une fois on a eu raison de se lasser porter par notre optimisme. Alors, non, Instinct de survie n’est pas le grand film de flippe aquatique que l’on s’était imaginé. S'il souffre de nombreuses lacunes, aucun défaut majeur ne l’empêche d’être cet excellent divertissement estival qui vous fera passer 85 minutes relativement stressantes (pour les plus émotifs) ou divertissantes (pour les autres). S’appuyant sur une Blake Lively affutée comme jamais et tout aussi juste émotionnellement, Jaume Collet-Serra nous transporte dans un suspense marin conceptuel.

Le film lorgne du côté de 127 heures et dans une moindre mesure Gravity en lui empruntant le goût de survivre et de surmonter le deuil de son héroïne, chose qui n’était pas vraiment développée dans le scénario original d’Anthony Jaswinski.

 

Blake LivelyBlake Lively

 

LA PROCHAINE FOIS ON IRA À LA MONTAGNE

Habile technicien, le réalisateur espagnol parvient avec une réelle maestria à faire monter la tension en jouant à fond la carte de la suggestion. Son requin blanc, on ne le verra que très peu (hormis dans un final sans doute trop démonstratif eu égard à la sobriété visuelle qui a précédé). Pour autant, une fois que le survival a réellement débuté après une petite vingtaine de minutes relativement bien gérée, la menace du squale est constamment palpable. Au point que toutes les séquences mettant Nancy au contact presque direct avec le prédateur font vertigineusement monter l'adrénaline.

 

Blake LivelyUne balade qui va mal tourner

 

D’où une certaine frustration de constater qu’elles sont souvent trop courtes malgré des idées visuelles étonnantes (le rouge sang qui remplit tout le cadre, le ballet aquatique avec les méduses…) et surtout pas assez nombreuses. C’est sans doute là qu’Instinct de survie perd la chance de devenir une référence absolue du genre en laissant son héroïne trop souvent seule face à son destin sur son rocher providentiel, soignant sa méchante blessure tout en discutant avec un ami animalier providentiel (une mouette).

Dans ces moments, on regrette que la structure scénaristique ne l’oblige pas à se confronter plus directement avec la bête qui rôde. Pour autant, cela permet sans doute aussi de décupler l’efficacité diabolique des séquences d’attaque que l’on se met à attendre avec une impatience de plus en plus grandissante, convaincu notamment par la représentation très réaliste de notre squale numérique (sans doute le meilleur à ce jour vu au cinéma).

 

Affiche

Résumé

Le parfait divertissement estival. Efficace de bout en bout, Instinct de survie nous réconcilie avec le film de requin. Au point qu’on oublie presque qu’il avait le potentiel pour faire beaucoup mieux.

Autre avis Alexandre Janowiak
Instinct de survie est un petit survival divertissant et amusant, mais agace avec ses innombrables incohérences et son propos gnangnan. Les Dents de la mer a encore de beaux jours devant lui.
Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(3.4)

Votre note ?

commentaires
alulu
23/06/2022 à 17:16

Bon dans l'instant mais le genre de film qui ne donne pas envie de le revoir.

partageur
23/06/2022 à 11:37

J'ai arrêté au bout d'une demie heure tellement c'est énorme, rambo c'est une chochote à coté. La fille se fait mordre par un énorme requin (capable de retourner une baleine) qui aurai du lui arracher la jambe et retouner direct pour la dévorer, mais au lieu de ça elle a une grosse balaffre et elle peut atteindre un rocher ensuite elle recout la plaie: n'importe qui tournerai de l'oeil pour bien moins que ça. et le requin n'a rien de mien à faire que de la surveiller et d'attendre comme si il était venu spécialement pour elle. je pourrai parler des gens qu'elle appel au début mais s'en est trop. Un des pires film que j'ai essayer de regarder.

Morcar
23/06/2022 à 11:18

Je me rappelle l'avoir vu, avoir trouvé ça sympa, et d'être vite passé à autre chose. Le concept du huis-clos sur cette bouée est plutôt bon, mais le film n'est pas inoubliable.

Kelso
23/06/2022 à 00:46

Un des meilleurs films de requins depuis longtemps sans aucun doute, j'ai beaucoup aimé.

Tuk
04/06/2021 à 16:48

Un requin qui s'attaque à une femme alors qu'il a une baleine entiere à finir lol
Une femme qui se sent obligé de manger un crabe cru au bout de seulement quelque heures... Du grand n'importe quoi ! Ca se laisse voir, mais c'est vraiment pas terrible, vu et archi vu

Gedeon
25/01/2021 à 17:46

Dès l'apparition du squale, le film perd toute crédibilité.

major fatal
25/01/2021 à 14:32

Je me suis ennuyé......Mais bravo a Steven Seagull!

Lively forever
25/01/2021 à 12:01

le truc: filmer Black Lively en petite tenue sous toute les coutures en maillot de bain, sous pretexte de faire un film sur un Requin venere,
pour une fois, les effets visuels tiennent la route, vu le petit film et son mini budget,
donc y pas d'arnaque sur le produit

Zarbiland
02/06/2020 à 18:05

Fasciné par les films de requins et pratiquant de surf, j'ai du le voir 5 ou 6 fois.
Vraiment le panier haut du genre. Fun, bien réalisé, une mécanique et un rythme à la Gravity. Tout bon

Kyle Reese
02/06/2020 à 01:49

J’aime bien ce film.
Techniquement bien réalisé, idées simples mais efficaces.
Il m’a tenu en haleine jusqu’au bout et pas seulement pour la plastique et le jeu de l’actrice.
La fin est un peu too munch mais ça passe quand même.
Quand la tension et le suspense sont bien menés j’ai tendance à oublier les quelques petites incohérences et profite du spectacle. Je n’avais pas vu bcq de film de requins, sauf Jaws et sa suite mais celui-ci en tant que survival bien tendu et bien réalisé me semble plutôt être dans le haut du panier.

Plus
votre commentaire