Critique : Il était une fois Verônica

Simon Riaux | 6 février 2014
Simon Riaux | 6 février 2014

Il était une fois Veronica a le bon goût de nous parvenir du Brésil, pays dont nous ne recevons que trop rarement d'embassadeurs cinématographiques. Dépaysant et lumineux, le nouveau film de Marcelo Gomes vaut pour le sillon à part qu'il continue de tracer à travers la cinématographie mondiale, ainsi que pour le formidable travail effectué autour de sa comédienne principale, Hermila Guedes, cœur de l'œuvre, de la mise en scène et de l'attention du spectateur.

Les premières images nous révèlent une femme dont la qualité d'actrice s'évanouit presque isntantanément, emporté par les vagues où nage Veronica. La lumière, tour à tour naturaliste et élégiaque, nimbe le personnage, son corps et ceux qui l'accompagne. De cette séquence inaugurale persistera pendant tout le métrage un sentiment de liberté tout simplement confondant, que la performance gracile de Hermila Guedes accentue encore. Le destin de cette femme dont l'existence et les rencontres se voient remises en cause par la maladie d'un proche est déroulé avec un sens de l'évidence et de la proximité qui font non seulement le charme d'Il était une fois Véronica, mais également sa sensualité. Car ce n'est pas le moindre mérite de cette création que de nous donner à sentir le charme, le désir et la sexualité de cette femme tantôt séductrice, tantôt proie, dont la carnation semble devenir à elle seule un langage à la pureté renversante.

Hélas, Marcelo Gomes, s'il filme sa comédienne et s'imprègne d'elle avec un talent et une humilité confondants, n'apporte pas le même soin à une intrigue beaucoup trop lâche. À vouloir nous offrir le ressenti d'une femme instruite et libre évoluant au cœur de Recife, il néglige la narration de son parcours, préférant l'évoquer par petites touches. Cette construction qui offre au film un ton élégiaque, humain, échoue hélas à captiver le spectateur, qui assiste ainsi à une suite de scénettes décousues. Comme si le metteur en scène lui-même avait laissé tomber son récit en cours de route pour s'abandonner à la contemplation d'une comédienne et d'un personnage débordant d'une énergie électrisante. On ne peut lui donner raison, mais on le comprend aisément.

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