Critique : The Brooklyn brothers

A intervalles réguliers, le cinéma indépendant américain nous offre l'occasion de découvrir les talents de nouveaux hommes orchestres capables de presque tout faire sur un long-métrage. L'heureux lauréat de la semaine s'appelle Ryan O'Nan et pour son premier film, The Brooklyn brothers, le bonhomme cumule les postes de réalisateur, acteur (principal) et scénariste sans oublier son grain de sel dans la composition des chansons qui jalonnent cet attachant road movie.

Avec une modestie qu'il revendique constamment, le jeune cinéaste s'est attaché à raconter ce qu'il connaît le mieux, à savoir cette vie de bohème de mecs décidés à vivre leurs rêves jusqu'au bout. La passion qui lie les principaux protagonistes du film, c'est la musique et ils sont prêts à tous les sacrifices pour l'assouvir. Quitte à se lancer dans des plans totalement foireux, sources de gags souvent savoureux pour le spectateur qui éprouve, très vite, de l'empathie pour ces pieds nicklés lunaires.

Si les péripéties du binôme de chanteurs, porteur de solides névroses, sont un brin prévisible, O'Nan compense par une sincérité désarmante et un amour pour ses personnages communicatif. L'alchimie opère immédiatement entre les comédiens, élément essentiel dans un récit qui, road movie oblige, les met continuellement dans un ping pong verbal souvent bien imagé. Outre le trio de jeunes acteurs, tous excellents, The Brooklyn brothers est aussi l'occasion de retrouver, brièvement, quelques figures du cinéma indé US comme le revenant Andrew McCarthy ou l'oscarisée Melissa Leo.

Dans l'avalanche de sorties automnales, cette semaine, pour se faire une idée du baromètre qualitatif du ciné indé US, embarquez avec The Brooklyn brothers. La traversée sera toute sauf désagréable.