Critique : Lola versus

Que la vie semble douce pour Lola, cette jeune étudiante new-yorkaise de 29 ans: un appartement de rêve, un petit ami aussi sexy qu'attentionné, un mariage sur le feu... À priori, pas un nuage en vue jusqu'à ce que Luke, le perfect boyfriend, ne prenne peur et abandonne la belle à quelques jours de la cérémonie... laissant là la damsel in distress.

Dans la lignée de la série Girls, Lola Versus s'inscrit dans cette mouvance d'une comédie à la new-yorkaise, intello et branchée, où, à l'image de l'univers de Lena Dunham, la question de l'argent n'est jamais vraiment posée. Seul l'amour et l'amitié importent. Et le film de suivre avec beaucoup de tendresse la progressive descente aux enfers de cette Bridget Jones sous xanax. Anéantie suite au départ de celui qu'elle aime, Lola n'a plus aucun repère. Comment recommencer à zéro à presque trente ans ? Entre rebound sex et amitié améliorée, Lola cumule les faux-pas, mange trois fois trop, boit beaucoup trop.

S'il y a quelque chose de terriblement pathétique dans le spectacle de cette jeune femme à la dérive, Lola Versus charme par son petit côté "portrait d'une génération". Que sont devenus les enfants bercés par les années 90 ? Tout comme dans Bachelorettes, Lola et sa meilleure amie ont grandi avec pour (mauvais ?) exemple les héroïnes des teen drama, ont appris à être une femme devant Beverly Hills 90210. Alors, à l'heure où il faudrait commencer à grandir, ses adulescentes névrosées en sont toujours à essayer de comprendre les garçons de leur âge, eux aussi dépassés par la tournure des événements.

Particulièrement attachant, le film séduit évidemment par la personnalité singulière de son actrice principale, la toujours adorable Greta Gerwig. Elle fait beaucoup pour le capital sympathie de cette ravissante comédie douce-amère. Parce qu'on a toutes un peu en nous une Lola...