Critique : Lili à la découverte du monde sauvage

Melissa Blanco | 30 octobre 2012
Melissa Blanco | 30 octobre 2012

Adaptation du best-seller de la littérature pour jeunesse de Seonmi Hwang, Lili à la découverte du monde sauvage de Seong-Yun Oh permet de rendre encore un peu plus visible le secteur de l'animation coréenne, jusqu'alors cantonnée à de la sous-traitance pour des séries télévisées ou des longs-métrages internationaux. Enfermée et exploitée dans une ferme agricole, Lili, petite poule, rêve de quitter la société des humains où les oeufs sont produits à la chaîne et de revenir à l'état de nature, où elle pourrait les couver. Lorsqu'un soir elle réussit à s'échapper de l'enclos, Lili part à la découverte du royaume animal et y adopte un petit canard orphelin.

Passant d'une ferme agricole façon Chicken run aux paradisiaques marécages, Lili découvre bien vite qu'un retour au sein du règne animal n'implique pour autant pas une soumission aux règles de la nature. À la manière des films de Walt Disney, les animaux sont dotés de caractéristiques humaines et tentent d'en reproduire certains travers. Dans les marécages, chaque animal trouve sa place, assurant la bonne tenue et la tranquillité des lieux. Mais gare à la loi du plus fort, la belette borgne rodant autour, à la recherche d'un délicieux repas.

Sous la forme d'un conte moral, Lili à la découverte du monde sauvage suit l'adoption d'un petit canard par une poule, à l'encontre des lois de la nature. Rejetés par les autres animaux, Lili n'a que faire des ragots. Pour elle, la maternité n'est pas une histoire de race mais d'amour. Et le petit canard de s'interroger lui sur ses origines: pourquoi n'a t-il pas les mêmes pattes que sa mère ? Pourquoi peut-il nager et voler alors qu'elle en est incapable ? Par l'utilisation d'une animation traditionnelle en 2D, le film permet d'aborder des questions plutôt adultes, rappelant l'univers des films de Don Bluth (Charlie, Brisby et le secret de Nimh, Le Petit dinosaure et la vallée des merveilles). Ici, la mort est omniprésente mais adoucie par l'utilisation de couleurs pastels et lumineuses, masquant la noirceur de certaines scènes.

Avec son méchant effrayant mais complexe, ses scènes d'action rendant hommage au genre du Wu Xia Pian - film de sabres chinois mêlant Kung-Fu et combats dans les airs - et un dénouement aussi surprenant que cruel, Lili à la découverte du monde sauvage est une oeuvre atypique dans le secteur actuel de l'animation pour le jeune public, lorgnant aussi bien vers le roman d'apprentissage que la dureté des dessins animés d'antan. 

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.0)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire