Films

Sherlock Holmes : Jeu d’ombres – critique Kung-Fu

Par Sandy Gillet
18 septembre 2017
MAJ : 12 septembre 2022
5 commentaires

Le premier opus des aventures de Sherlock Holmes par Guy Ritchie était une plaisante pastille, mais ce petit numéro arrive-t-il à conserver son souffle et à ne pas lasser avec ce deuxième acte : Sherlock Holmes : Jeu d’ombres ?

Photo Robert Downey Jr., Jude Law

COURS ELEMENTAIRE 2

Sherlock Holmes : Jeu d’ombres est un plaisir indécemment coupable. Celui d’un blockbuster assumant pleinement sa mise en scène foutraque (certains diront vulgaire, mais est-ce une surprise au regard de la filmo du bonhomme ?) qui ne fait jamais sens avec ses personnages et l’histoire qu’elle est censée mettre en valeur. De cette mise en perspective forcément accidentelle, on obtient un film ultra fun creusant le sillon d’un cinéma mainstream de l’instantané qui se reluque plus qu’il ne se savoure après coup. Et alors ?

 

Photo Robert Downey Jr., Jude LawRobert Downey Jr et Jude Law

Alors il serait en effet très simple de tirer à boulet rouge sur tout cela. À commencer par cette propension à vouloir tordre le coup d’un personnage de littérature déjà haut en couleurs et de notoriété mondiale pour n’en faire qu’un homme subissant bien malgré lui son homosexualité et un don d’ubiquité hors norme. Don qui permet au demeurant d’abuser du « Holmes-o-vision », autrement dit les prévisions mentales quasi instantanées du détective lors de ses combats, filmé avec la fameuse caméra numérique à haute vitesse dite « Phantom ». Certes.

Mais alors à ceux-là on recommandera l’extraordinaire série Sherlock. Les plus réfractaires s’insurgeront aussi de l’acteur choisi pour camper le Professeur Moriarty, le premier super vilain post révolution industrielle, en la personne de Jared Harris. Le comptable un peu effacé et personne de peu de conviction de la série Mad Men joue pourtant ici sa partition à merveille en homme de l’ombre prêt à précipiter le monde dans le chaos d’une guerre mondiale. Le propos est énorme et les enjeux dantesques (comprendre plus c’est gros et invraisemblable, mieux c’est).

 

Photo Noomi RapaceNoomi Rapace

 

CABOTINAGE

Quant au couple à l’écran Robert Downey Jr./Jude Law qui en fait des caisses pour essayer de cacher la misère scénaristique ambiante et les enjeux d’une enquête dont on se contrefout dès la cinquième minute, son alchimie fait plaisir à voir. Du coup, les scènes d’action façon « Matrix » s’enchaînent sans temps mort et ils arrivent même à nous faire oublier que la gitane jouée par Noomi Rapace fait littéralement tapisserie. Le tout est une farce grotesque et in fine plus que jouissive que l’on recommandera à tous sauf aux ours mal léchés.

 

Affiche

Rédacteurs :
Résumé

Un film aussi hors-sujet et futile que rythmé et divertissant.

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Riddick

Ce film est génial. Guy ritchie à son style on aime ou on aime pas. Moi je dis oui

Terry

« Un film aussi hors-sujet et futile que rythmé et divertissant. »

Trois étoiles et demi sur cinq.

Mr Vide

La réalisation « qui ne fait jamais sens avec ses personnages et l’histoire qu’elle est censée mettre en valeur » .!!?
J’ai envie de dire au contraire…
Très bon film.

270

y’a absolument rien d’hors sujet ???? Au contraire, l’histoire est hyper prenante

Tonysgar

C’est quand même un peu dur comme critique pour quelqu’un qui s’est donné du mal et qui a « eu les couilles » (excusez ma vulgarité) de faire deux films sur un classique aussi titanesque, aussi reconnu partout dans le monde.
Certes, le style relève plus du film d’action que de la réflexion… Mais en soit, c’est une approche comme une autre de l’oeuvre…
Après, comme d’autres ont pu le dire, Guy Ritchie: soit on aime, soit on n’aime pas. Cela reste particulier comme productions, je l’admets. Et le backstage de Ritchie laisse parfois à désirer mais dans l’ensemble, l’approche à la fois comique et épique dans une moindre mesure (je songe notamment aux scènes de grosse action et à la scène finale) de l’oeuvre, bien que pas forcément adapté à l’ambiance initiale, reste tout de même plaisant à visionner…
Le casting est vraiment très sympa, ce qui est vraiment un plus et dire que Simza ne « fait tapisserie » n’est pas forcément vrai à mon sens. Elle a son utilité mais, bien évidemment, reste moins importante que les personnages principaux, secondaires, récurrents, j’en passe. Elle est utile pour CE film en tout cas.

Petit passage à noter que j’ai beaucoup aimé: la scène en France avec Ravache! Ca fait plaisir…