Critique : Dans la tourmente
On appréciera l'implication de Clovis Cornillac et d'Yvan Attal, toujours crédibles, dans la colère, la peur ou la rage, et pétris d'humanité. Pour une fois, le contexte social des est esquissé avec justesse, par touches pertinentes et crédibles. La mise en scène épouse toujours l'action, dans l'attente, la tension ou les dialogues, et nous emporte, que nous regardions quatre ouvriers dépassés mettre sur pied un plan d'action, ou un mur de CRS fondre sur des manifestants.
Hélas, le scénario a bien du mal à ne pas emprunter quelques raccourcis embarrassants, qui amènent plusieurs fois le film au bord de la sortie de route. On aura du mal à ne pas rire devant la mauvaise scène de vaudeville où Cornillac dévoile son butin, peu aidé par Mathilde Seigner, qui se dépatouille comme elle peut d'un personnage à la psychologie approximative. De même, on voit bien où veut en venir Ruggia lorsqu'il politise artificiellement son intrigue dans un dernier tiers cousu d'invraisemblances, mais l'irruption du complot se fait à coup de grosses ficelles, seulement destinées à préserver un happy end auquel il est bien difficile de croire.
Dans la tourmente s'avère prenant et souvent très immersif, d'autant que le parcours chaotique de ses deux héros fait écho à une réalité de plus en plus âpre. On se demandera simplement pourquoi, une fois de plus, arrive sur les écrans un film qui aurait énormément gagné à voir son écriture plus ciselée et fignolée.
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