The Green Hornet : critique

Sandy Gillet | 5 janvier 2011 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Sandy Gillet | 5 janvier 2011 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Pour ceux qui débarquent, The green hornet est la transposition sur grand écran d'une série diffusée sur ABC en 1967 (en 1986 sur Canal+), elle-même « spin-off » d'un show radiophonique très populaire dans les années 30 intitulé The Lone Ranger. Elle n'a duré qu'une seule saison car n'ayant jamais rencontré son public et avait pour producteur exécutif/créateur, William Dozier, à qui l'on doit aussi le « splastick » Batman dont la deuxième saison battait alors son plein. Les choses auraient pu en rester là (la série a plus que vieilli tant visuellement qu'au niveau des intentions globales à la différence de, au hasard, Batman), mais c'était sans compter sur le culte qui entoure dorénavant Le Frelon vert généré surtout de par la seule présence de Kato, le fidèle assistant d'origine asiatique et maître en arts martiaux, aka Bruce Lee dont c'était là les grands débuts.

Depuis on a pu (re)voir le duo au sein de comics (entre 1989 et 1995) jusqu'à Tarantino qui rend explicitement hommage à la série via son Kill Bill premier du nom. Quant à une version cinéma (on mettra de côté le court-métrage français signé Aurélien Poitrimoult et le film de 1974 qui n'était en fait qu'un montage de plusieurs épisodes de la série uniquement réalisé pour surfer sur la mort de Bruce Lee), il s'agissait juste là d'un de ces serpents de mer qu'Hollywood affectionne tant puisqu'il aura fallu une bonne quinzaine d'années avant que finalement Gondry hérite du bébé. Lui qui ne s'est finalement intéressé au projet que pour faire plaisir à son fils, grand fan de la chose. De tout cela on ne partait pas grandement rassuré. Et pourtant à l'arrivée, la bonne surprise est au rendez-vous.

 

photo, Jay Chou, Seth Rogen

 

L'une des satisfactions est que le duo Evan Goldberg et Seth Rogen s'est emparé du matériau original pour en respecter l'arc narratif propre à satisfaire les fans tout en donnant au duo Kato / Green Hornet une profondeur que la série en 26 épisodes, n'avait jamais réussi à insuffler. Et à l'écran on sent bien que l'acteur Seth Rogen qui s'est donc « attribué » le rôle du Green Hornet, s'en donne à cœur joie passant sans problème du geek qui n'en revient pas d'être là à l'acteur maître d'œuvre d'un personnage qu'il endosse avec beaucoup d'aisance. Jay Chou que les aficionados de Shaolin Basket auront reconnu non sans peine, avait la lourde tâche de « faire oublier » Bruce Lee. Et franchement là aussi le pari est amplement gagné. Sa désinvolture physique doublée d'une morgue toute asiatique emportent rapidement le morceau tout au long d'un film sans temps morts et sans ventre mou. On n'oubliera pas de citer Cameron Diaz qui si elle n'a pas vraiment d'alter ego de même sexe dans la série rappelle tout de même le personnage de Mike Axford (joué par Lloyd Gough) qui était une sorte de journaliste spécialisé dans le crime organisé.

 

photo, Christoph Waltz

 

Ce crime organisé et autres gangsters étaient justement ce que combattait le duo masqué. Et c'est certainement là que la série trouvait ses limites et ce pourquoi elle n'a pas vraiment décollé auprès du grand public passionné alors par des « bad guys » disons plus excentriques ou invraisemblables. Et c'est, il faut bien le dire, là où pêche aussi un tantinet le film de Gondry au demeurant assez en retrait ici (difficile en effet de détecter la patte du réalisateur français qui à l'évidence s'est laissé porter par cette œuvre de commande sans trop forcer son talent). On a en effet droit à un méchant qui n'en n'est pas vraiment un. Interprété par Chistoph Inglourious Basterds Waltz, celui-ci est peu crédible mais est donc en cela fidèle à ce que proposait la série. Sans doute Goldberg et Rogen ne voulaient-ils point trop distraire le spectateur de ce qui les intéressait par-dessus tout à savoir les origines et la sédimentation d'une amitié dont il fallait creuser la motivation tout en affirmant leur credo : faire le bien en se faisant passer pour les méchants.

 

Affiche

Résumé

Bref c'est plaisant, bien enlevé, souvent drôle, aucunement déceptif et digne d'être prolongé par une suite. On émettra juste un doute sur l'utilité de la 3D dont l'apport visuel est quasi nul alors même que la fameuse « Black Beauty » aux phares verts (en fait une « Chrysler Imperial » complètement transformée en une sorte de « Batmobile » au look beaucoup moins excentrique mais tout aussi bourrée de gadgets à faire pâlir 007) aurait mérité que l'on souligne ses courbes avec plus de profondeur de champ et de culot. Qu'à cela ne tienne, la possibilité d'en apprécier sa plastique et sa fougue « frelonnesque » n'en demeurera pas moins mortelle sinon plus en 2D.

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