Critique : Sound of noise

Simon Riaux | 24 décembre 2010
Simon Riaux | 24 décembre 2010
Ceux qui ont découvert sur internet le court-métrage Music for one appartment and six drummers, de Johannes Stjärne Nilsson et Ola Simonsson ont été nombreux à suivre leurs expérimentations filmiques et musicales. Leur premier long-métrage, Sound of noise, a tout naturellement éveillé leur curiosité et celle des amoureux de cinéma et de musique. Il y est question d'Amadeus Warnebring, vilain petit canard d'une famille de musiciens, littéralement allergique à toute forme de mélodie, dont la vie se retrouve chamboulée par l'arrivée d'un groupe de musiciens. Les Drummers sont bien décidés à briser tous les codes de la musique en utilisant la ville comme instrument lors d'happening-attaques plus spectaculaires et irrévérencieux les uns que les autres.

Détonnant mélange de polar, de comédie, et de clip expérimental, le projet est ambitieux et prend sciemment le risque d'avoir les yeux plus gros que le ventre. Pourtant le film parvient à trouver un équilibre de funambule. Le scénario ne se fourvoie jamais, les réalisateurs traitent avec la même sincérité leurs épatantes séquences musicales et la progression de l'intrigue, empêchant le film de se transformer en interminable clip. L'acteur Bengt Nilsson y est pour beaucoup, et parvient à rendre touchant son personnage de mélophobe en perdition. De leur côté les Drummers ne sont pas en reste, ils inoculent via leurs partitions une tonalité anarchique et électrique enthousiasmante. C'est là peut-être la plus grande qualité du long-métrage, déborder d'une énergie salutaire qui emporte le spectateur, lui propose de briser, ne serait-ce que le temps du film, son carcan culturel.

Il est dommage que cette folie ne se retrouve pas plus dans la structure ou la mise en scène de Sound of noise. Le rythme, calqué sur les prestations des terroristes musicaux, en pâtit grandement et quelques longueurs pointent le bout de leur nez entre deux attaques mélodiques. Une baisse d'intensité d'autant plus regrettable qu'elle empêche le final, délicatement poétique, de revêtir toute son ampleur.

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