Critique : Jackass 3D

Jackass (« Crétin ») est typiquement le genre de film qui peut avoir un Pour et un Contre dans la même critique, si on tente objectivement de faire une analyse. Seulement voilà, il n'y a rien de plus subjectif qu'une réaction face à ce phénomène télévisuel apparu il y a 10 ans sur MTV et qui n'a jamais changé sa recette : l'équipe de Jackass prend des coups, dégeule, défèque, une p'tite caméra cachée par-ci, une grosse cascade par-là, on est mort de rire ou pas et l'épisode de 20 minutes est fini. Si le fan est un vrai fan, il s'éclatera pendant 90 minutes dans une salle de cinéma, et il le saura déjà en y entrant. Car l'indéniable avantage ou qualité de Jackass, c'est qu'on n'est jamais trompé sur la marchandise. Vous voulez vous sentir plus intelligent en sortant du cinoche ? Allez voir Des hommes et des dieux. Vous voulez vous sentir plus con ? Jackass est votre film. Evidemment, c'est inégal (il y a une trentaine ou quarantaine de sketches au moins) mais sur la durée, vous êtes obligés de vous marrer au moins une fois. 

Alors la seule question qu'on peut se poser aujourd'hui est la suivante : la 3D est-elle vraiment nécessaire ? Clairement : non. Jackass surfe sur la vague et on imagine James Cameron s'arracher les cheveux devant une utilisation aussi opportuniste. Certes, il y aura toujours des spectateurs pour rire devant du pipi ou du caca en 3D. Si l'idée vous plaît, foncez, vous en aurez une sacrée dose. Les seuls risques de haut-le-cœur viendront des gerbes de Steve-O (toujours le plus cinglé de la bande) et non de la 3D, assez réussie. De là à accepter de payer une place de cinéma jusqu'à 12 euros, c'est plus discutable mais vu le carton du premier week-end au box-office nord-américain (50 millions de dollars de recettes pour un budget de 20 millions !), c'est un détail pour les inconditionnels. On y revient encore et toujours : on est fan, ou on ne l'est pas et ce n'est pas cet épisode qui fera avancer le schmilblick.