Critique : The Child's eye - 3D

Attention, si vous n'aimez pas les chaises qui grincent, les chiens courts sur pattes qui aboient au moindre revenant, les fantômes aux cheveux longs et au slip sale, les frères Pang et la 3D,  passez votre chemin !

De la 3D dans ce qu'elle a de plus mauvais, un palliatif éphémère à une absence totale de scénario et d'exigence artistique.

 Les Pang n'ont jamais vraiment brillé par leur talent mais avec quelques films au compteur, on pouvait leur reconnaître un petit savoir-faire et espérer ne plus jamais revoir ce genre de film en 2010. Il faut du courage et de l'énergie pour se coltiner ce mix improbable entre Silent Hill et... et quoi au juste... ?

Donc un groupe d'ados hongkongais en rade en Thaïlande, bloqué dans un hôtel pouilleux et agressé par un fantôme....encore un aux cheveux sales dont tout le monde se fout, sauf que cette fois, il a un side-kick avec une tête de chien. Audacieux.

La moitié du groupe disparaît à la fin de la première bobine, il reste alors une heure au trio restant pour les retrouver en fouillant les quatre chambres de l'hôtel (!).

Une aubaine pour les deux frères en pleine phase régressive qui compilent un maximum de clichés avariés à la nouvelle sauce 3D : une chaise au premier plan et hop un effet de perspective garanti, un insecte qui vient s'écraser sur la caméra, du plan fixe à la pelle, du fantôme qui claque, des portes qui aboient, un chien qui grince, la caravane qui passe...

Heureusement, tout s'explique dans la dernière bobine, où l'on comprend que l'on n'a rien compris et que le méchant est gentil mais pas trop quand même.

Merci les flash-back où curieusement la 3D est inexistante (un plan sur deux est visionnable sans lunettes ; au moins ça repose les yeux), les personnages disparus en profitent pour réapparaître au détour d'un plan, avant que tout le monde ne s'évapore à nouveau lors d'un twist final débile et hors champ : prétexte pour nous servir un énième effet de main en 3D qui s'approche du pauvre spectateur pour le réveiller.

Sébastien de Sainte Croix