Critique : L'Éventail de Lady Windermere

Nicolas Thys | 3 septembre 2010
Nicolas Thys | 3 septembre 2010
Réalisé en 1925 et inspiré d'une pièce de théâtre d'Oscar Wilde, L'Eventail de Lady Windermere est le sixième film américain d'Ernst Lubitsch et sa plus grande réussite depuis son arrivée de l'autre côté de l'Atlantique. Déjà en vogue à son arrivée pour ses films allemands, le cinéaste s'est très vite habitué au système des studios et il a su créer, pratiquement à lui seul, un nouveau genre comique, parallèle au burlesque qui hantait alors les écrans.

Tout chez Lubitsch est sophistiqué et respire l'aisance. Pourtant, dans le cas de L'Eventail, c'est également ce milieu riche qui en prend pour son grade. Doté d'un budget confortable, ce scénario était fait pour Lubitsch, pour qu'il puisse mettre en scène ce monde qu'il décrit si bien dans toute son atrocité et son amoralité. Rien ne lui résiste et si les décors sont étincelants, si le luxe et l'argent coule de toute part, c'est pour mieux montrer grâce à une réalisation très imaginative, que tout n'est que codes ridicules, parades incessantes et paillettes monstrueuses.

On retiendra notamment ce fameux rideau où la mère de l'héroïne se fait poursuivre et rattraper par son courtisan, la tête qui dépasse d'un buisson dans l'immense jardin de la propriété des Windermere ou la toile immense surplombant les trois têtes à peine visibles des comères lors de la réception. En quelques plans, quelques situations et habiles mises en espace, tout est dit sur l'absurdité d'un monde pourtant décrit avec tant d'attentions, de soins et quasiment, d'amour.

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