Critique : Paintball

Ilan Ferry | 5 janvier 2010
Ilan Ferry | 5 janvier 2010

Dire qu'on attendait pas grand-chose du bien nommé Paintball relèverait de la gageure tant son pitch (une bande de quidams goûte aux joies du paintball à balles réelles) avait de quoi susciter autant la curiosité que les pires craintes. Contre toute attente, le film de Daniel Benmayor parvient dès le début à immerger le spectateur de façon quasi immédiate créant ainsi une tension qui évoluera crescendo. Dès lors, peu importe si les personnages paraissent caricaturaux voire à peine esquissés, Benmayor lui préfère se focaliser sur la mécanique des événements et la lente orchestration de ce réjouissant jeu de massacre. Peu de déception de ce côté là : le boogeyman- sorte d'uber soldat biberonné aux Rambo- est aussi imposant qu'à l'aise dans l'art et la manière de charcuter son prochain, tandis que les bidasses de service assurent dans leurs rôles de chair à canon.

Non, si Paintball déçoit ce n'est pas tant dans son déroulement très classique et sa réappropriation des codes du survival mais plus dans sa mise en scène qui, si elle fait merveille lors de la 1ère partie, s'enlise petit à petit dans les travers de l'effet de style facile. D'où une très rapide impression de cache misère renforcée par des mises à morts constamment filmées par le truchement de la vue subjective thermique. Un gimmick certes amusant (surtout pour les fans de Predator) mais dont l'usage trop intempestif a de quoi énerver et frustrer au regard de l'inventivité du tueur. Dès lors, le film opte pour la facilité et propose un étrange mélange entre Hostel et Severance, l'humour en moins. Dommage, tant les intentions de Benyamor semblaient pures et en parfaite adéquation avec le gage de qualité et savoir-faire jusqu'ici apporté par ses compatriotes ibériques. 

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