Critique : Strella

Lucile Bellan | 18 novembre 2009
Lucile Bellan | 18 novembre 2009

Strella, contraction de féminité « Stella»  et de folie « Trella» , est bien à l'image de son néologisme : une fable folle, cyclotymique portée par une femme en devenir, Mina Orfanou, transexuel pré-opératoire. S'il s'agit bien du contexte premier du film, très vite on délaisse le cadre ombragé des prisons grecques pour le milieu de la nuit transexuel, fait de paillettes, de maquillages outrageux, mais aussi d'amitié de longue date et de familles recomposées par défaut.

Comme une photographie magnifique d'une réalité triste, le film dresse un portrait jamais larmoyant mais pourtant grave de cette sous-culture à tous les niveaux : coupés de leur famille, les jeunes trans s'enferment dans ce mode vie avec des connaissances qui partagent leur souffrance mais surtout n'ont comme seule alternative pour vivre que la prostitution.

Une fois dépassé cet état de fait comme décor, l'intrigue, pour le moins intrigante du reste (mais on n'en dira pas plus, le réalisateur ayant demandé lors de la première parisienne de laisser les futurs spectateurs « vierges» ), est portée par un duo aussi improbable que solaire : la belle Strella, humaine, forte, extravangante mais toujours touchante et Yiorgos, qui après quelques minutes seulement laisse transparaître derrière un physique bien viril une sensibilité et une sensualité à fleur de peau et une beauté d'âme rare.

Jamais prévisible, ce film en montagnes russes nous emmène dans une ballade à travers beaucoup de tabous (sociaux et sexuels) mais c'est pour mieux nous dévoiler le secret de sa recette : une bonne dose d'amour... et de folie.

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