Critique : Goemon

Patrick Antona | 15 septembre 2009
Patrick Antona | 15 septembre 2009

On attendait beaucoup de deuxième essai de Kazuaki Kiriya, après un Casshern qui avait démontré que le manga-live pouvait être aussi percutant que dans sa forme animée.

 

Utilisant la même technique que dans son précédent opus, à savoir l'immersion complète des acteurs dans un environnement recrée en CGI à la manière d'un 300, le réalisateur japonais rate ici complètement sa cible. Même si le film n'atteint pas la crétinerie de Wu ji - La légende des cavaliers du vent, Goemon souffre néanmoins du syndrome de la bouillie visuelle mal maîtrisée (piège à moitié évité dans Casshern) et d'un scénario par trop ambitieux qui reste enferré dans un premier degré pesant. Peut-être que la forme voulue par son réalisateur ne peut s'appliquer qu'à un récit de science-fiction et pas au genre pseudo-historique mais au delà de ce côté formel, Kazuaki Kiriya n'arrive jamais à faire décoller son film et fait dans la redite lourdingue surtout dans les dialogues. Restent quelques séquences somptueuses égrenées au fil des (nombreux) flash-back mais même le final que l'on attendait comme apocalyptique n'est qu'une resucée des affrontements mis en scène dans son précédent film, sans aucun effort de création supplémentaire.

 

Autre erreur imparable commise par le jeune réalisateur japonais, la princesse Cha Cha (interprétée par Ryoko Hirosue vue dans Departures) est une héroïne trop passive alors que l'air du temps est plutôt aux femmes hard-boiled et revanchardes, renforçant d'autant plus le désintérêt que l'on a envers les personnages. On sera d'autant plus attentif pour le prochain essai Kazuaki Kiriya, car si Goemon se révèle être une déception, il reste de la matière pour qu'il puisse nous surprendre à l'avenir.

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