Critique : Hier, aujourd'hui et demain

Nicolas Thys | 17 juillet 2009
Nicolas Thys | 17 juillet 2009

Les années 60 dans le cinéma italien sont celles des grandes comédies avec leurs acteurs importants et récurrents, véritables phénomènes de société, et celles des films à sketchs qu'on voit à profusion, de qualité parfois variables mais souvent très bons. Hier, aujourd'hui et demain fait parti de ces films qui justement s'intègrent parfaitement dans leur époque et qui vieillissent plutôt bien si on parvient à se remettre ou à accepter l'ambiance de ces années particulières.

Ici, trois histoires. Deux longues et une sorte d'interlude d'un quart d'heure. Pourquoi s'attarder sur aujourd'hui alors que nous le connaissons ? Le film de Moravia a pourtant son importance si l'on voit justement dans l'évolution proposée par le titre celle de la liberté des femmes et d'une certaine disparition du machisme, trait de caractère caricatural des pays latins parfaitement remis en cause ici. Mais si le cynisme est bien présent, cette évolution est une bouffée d'air.

Hier, la femme était dépendante du mari. Liée à lui par le mariage et les enfants, qu'elle fait essentiellement pour éviter la prison. L'homme est chômeur. L'homme est impuissant. Mastroianni casse son image pour être le mari fidèle et jaloux mais déjà dominé par une femme caractérielle. Aujourd'hui, elle est mariée mais sans enfant et avec amant. Et cet amant, larve déchue tout juste bon à écouter les délires de sa bien aimée et à obéir avant de se faire jeter, aussitôt arrivé, il est déjà reparti vers un futur tout aussi cocasse. La femme est libre, choisi ses amants, refuse et mariage et va jusqu'à corrompre un prêtre dans des situations aussi farfelues qu'absurdes.

Si De Sica, réalisateur des trois films, retrouve ici son goût pour le religieux, il reste loin de ses meilleures mises en scène tout en parvenant à restituer une ambiance assez réaliste et proche de la situation réelle ou à venir de l'Italie. Toutefois, l'ensemble, très bien éclairé par Giuseppe Rotunno qui joue sur différentes teintes pour montrer les différents visages d'une Italie aux multiples facettes, repose avant tout sur le duo principal : Mastroianni/Loren, tous les deux impeccables en couple destructeur aux accents parfois burlesques.

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