Critique : Coco Chanel & Igor Stravinsky

Stéphane Argentin | 24 mai 2009
Stéphane Argentin | 24 mai 2009
Après le Coco avant Chanel de Anne Fontaine, voici venir le Coco Chanel & Igor Stravinsky de Jan Kounen. Le premier film couvrait, comme son nom l'indique, la « naissance vestimentaire » de Coco pour s'arrêter juste après la mort de son amant, Boy Capel. Le second lui emboite peu ou prou le pas et prend place dans le Paris de 1920, sept ans après le spectacle du Sacre du printemps, théâtre de la rencontre entre les deux personnages titres.

Adapté du roman Coco & Igor de Chris Greenhalgh par l'auteur lui-même, Coco Chanel & Igor Stravinsky va dès lors suivre la relation passionnée entre les deux créateurs que sont d'un côté le compositeur en mal de reconnaissance suite à l'échec cuisant de ce spectacle et dont l'épouse dépérie de jour en jour, et de l'autre la créatrice de mode en pleine ascension sur le point de concevoir un parfum révolutionnaire tandis qu'elle pleure la disparition de son grand amour.

Au petit jeu du « Qui s'en sort le mieux ? », on pourrait faire peser dans la balance l'introduction flamboyante du Kounen (le spectacle) ou encore les délicates séquences de coït tandis que les mises en scène respectives, tranchante d'un côté (Anne Fontaine davantage portée sur le montage) et classieuse de l'autre (Jan Kounen tout en plans-séquences fluides et aériens), se prêtent aussi bien l'une comme l'autre à ce portrait de femme indépendante, vive d'esprit et de langue, créatrice de mode auprès de la bourgeoisie de l'époque. Quant à leurs interprètes, Anna Mouglalis sied davantage à la maturité du personnage grâce à une morphologie adéquate là où Audrey Tautou présente un physique plus frêle au look encore adolescent (alors qu'elle est pourtant deux ans plus âgée que Mouglalis). Le phrasé et le caractère bien trempé de l'héroïne demeurent quant à eux identiques dans les deux cas.

S'ils diffèrent sur la forme, les deux films se ressemblent en revanche sur le fond, engoncés qu'ils sont l'un comme l'autre dans un certain classicisme soigné (mise en scène, interprétation et direction artistique) mais sans véritable éclat. Soit deux œuvres qui pourraient tout aussi bien constituer les premiers opus, indépendants et interdépendants à la fois, d'un même portrait.

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