Critique : Carte des sons de Tokyo

Stéphane Argentin | 24 mai 2009
Stéphane Argentin | 24 mai 2009
Après The secret life of words, récit poignant d'une femme solitaire qui prend soin d'un blessé sur une plate-forme de forage pétrolière en pleine mer, Isabel Coixet part cette fois en plein cœur de Tokyo pour nous conter un autre pansement de plaies : celui d'un homme, David, dont la compagne vient de se suicider et qui va peu à peu reprendre goût à la vie au contact de Ryu, la tueuse à gages engagée par le père de la défunte, Monsieur Nagara, un puissant entrepreneur qui tient David pour responsable de cette disparition tragique.

De ce pitch à la The Killer / Le Samouraï (le tueur qui s'éprend de sa cible), la réalisatrice espagnole livre avec la sensibilité qu'on lui connaissait déjà dans ses œuvres précédentes un très joli récit bicéphale avec d'un côté le travail de deuil d'un homme, David, et de l'autre l'éveil à l'amour d'une femme, Ryu, joli petit brun de japonaise au visage impassible et à priori imperméable à pareil sentiment. Si la toile de fond dépeinte par Coixet par l'intermédiaire du bruiteur et de la voix off qui l'accompagne confère à l'ensemble un côté « carte postale » un peu trop insistant, la relation qui se noue au fil des rencontres entre les deux êtres se révèle d'une beauté touchante, entre préciosité et sincérité des paroles échangées et beauté sensuelle de leurs relations charnelles.

Exception faite d'un final téléphoné, Carte des sons de Tokyo permet à Isabel Coixet de nous brosser un nouveau portrait de couple improbable en souffrance presque aussi touchant que The secret life of words.

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