Critique : Étreintes brisées

Stéphane Argentin | 20 mai 2009
Stéphane Argentin | 20 mai 2009
Dans son dernier long-métrage, Étreintes brisées, ce ne sont pas tant les personnages qui s'enlacent que l'ensemble des thèmes chers à son cinéma que Pedro Almodóvar embrasse. Il n'y a donc rien de surprenant à découvrir cette histoire de femme interprétée par Penélope Cruz, la nouvelle muse du réalisateur hispanique depuis une dizaine d'années maintenant, tiraillée entre deux hommes.

Passionnel et charnel comme seul Almodóvar en a le secret, ce triangle amoureux va permettre au cinéaste d'ajouter une corde supplémentaire à son arc : un hommage au cinéma hitchcockien (perruques, angles de caméra...) avec une intrigue volontiers manipulatrice. Ainsi, la dualité inhérente aux personnages (tous ou presque ont un secret à cacher et/ou une double vie) fait planer une aura de suspens et de mystère oh combien prenante d'un bout à l'autre. À ce scénario très bien ficelé s'ajoute la patte d'Almodóvar avec, entre autres, un humour omniprésent (cf. la séquence finale du « film dans le film ») et une mise en scène toujours aussi agréable et précise tout en mouvements de caméra lents et appliqués du chef opérateur Rodrigo Prieto (cf. les va-et-vient lors des conversations entre deux personnages ou encore le somptueux travelling latéral suggestif au cours du coït d'ouverture).

Au final, si les connaisseurs de longue date pourront trouver à redire (un ton moins décalé, un simple « recyclage » thématique ou encore une histoire moins touchante et flamboyante), Étreintes brisées n'en reste pas moins un excellent Almodóvar et sans doute le plus accessible de tous auprès d'un plus large public.

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