Critique : Nos désirs font désordre
C'est l'histoire de quelques intermittents qui tentent de monter des projets, de s'accomplir en tant qu'artistes et en tant qu'êtres humains, de lutter contre une société qui les gangrène. Nos désirs font désordre est un film idéaliste, qui ose rêver d'un monde où chacun aurait le temps de vivre et le droit de s'exprimer comme il le souhaite. Écrit en groupe par le réalisateur et sa bande d'acteurs, le scénario part la fleur au fusil, poussant des coups de gueule avec une tendresse permanente.
Il y a là-dedans quelques belles choses, des scènes
faisant émerger la vérité de la condition de ces jeunes désabusés mais
pas sans espoir ; il y a aussi et surtout beaucoup de maladresse, tant
l'ensemble sent l'amateurisme à plein nez. Joliment agitée au départ,
la réalisation sombre vite dans un simplisme qui touche malheureusement
la plupart des autres domaines. La majorité des dialogues est d'une
naïveté confondante, et il faut énormément de recul pour arriver à
gober les idées souvent préconçues (ou mal vendues) que défendent les
personnages. D'autant qu'entre deux considérations sur la condition
d'intermittent ou la précarité, Stéphane Arnoux a choisi de nous faire
vivre le quotidien ordinaire des héros. On vivra donc quelques
engueulades sans importance, un barbecue en quasi temps réel, une
discussion fondamentale sur qui ira acheter des bières. On avait bien
compris que les artistes étaient des gens comme les autres, avec des
préoccupations communes et un coeur qui bat. Il aurait fallu plus de
matière pour parvenir à nous transcender.
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