Critique : Cyprien

Vincent Julé | 22 février 2009
Vincent Julé | 22 février 2009

Si vous aimez Elie Semoun, vous aimerez Cyprien, un peu. Si vous n'aimez pas Elie Semoun, vous n'aimerez pas Cyrien, beaucoup. Le premier film de David Charhon, et première production cinéma d'Arthur, pourrait se résumer à cette simple équation. Il faut dire que pour son premier vrai grand rôle de tête d'affiche, l'humoriste Elie Semoun reprend un des personnages qui a fait son succès et celui de ses Petites Annonces : le bigleux amateur de blondes à forte poitrine. Sauf que d'obsédé pervers sur le petit écran, il est devenu sur le grand un gentil geek maladroit.

 

Bah oui, le geek c'est chic, et qu'est-ce que c'est drôle ces clins d'œil lourdingues à Star Wars, ce langage technique d'informaticien, cette collectionnite aigue de figurines... ahlalala, le film n'a donc bien sûr rien compris à la culture geek. Mais ce n'est pas comme s'il croyait aussi vraiment, cet élément du décor semble en effet avoir été improvisé, bricolé. Cyprien ne peut pas être un vrai obsédé, donc il faut remplir. Il en va d'ailleurs de même pour tout le film, qui dégage cette drôle d'impression qu'il fallait faire à tout prix une comédie autour d'Elie Semoun, mais attention une comédie grand public. Soit une contradiction en tant que telle, le comique ayant toujours développé sur scène ou à la télé un univers insolent, surréaliste et extrême.

 

Reste que le bougre a du talent et lorsqu'il se métamorphose en beau gosse (soit la moumoute et les lunettes de soleil), il se fait plaisir, et nous avec. Cyprien ne se rappelle donc pas non plus au « bon » souvenir du Clone, de Charité biz'ness ou Les parasites, mais il repose la question de la place d'Elie Semoun au cinéma. Il est un doubleur hors pair (L'âge de glace, Robots), un second rôle souvent hilarant (Les trois frères, Les démons de Jesus) et un acteur dramatique étonnant (Aux abois), mais en star de la comédie, ça veut pas passer. Des moins drôles que lui (Dany Boon, Gad Elmaleh, Franck Dubosc) y parviennent pourtant. C'est peut-être en jouant les électrons libres comme Eric et Ramzy (qui écrivent, réalisent, jouent et cassent tout), qu'il découvrira une possibilité (et liberté) de cinéma.

 

PS : Oui, Catherine Deneuve vient bien prendre son chèque à la fin du film.

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