Critique : Génération perdue

Ilan Ferry | 10 novembre 2008
Ilan Ferry | 10 novembre 2008

Culte pour certains, hérétique pour d'autres, Génération perdue continue de déchaîner les passions plus de vingt ans après sa sortie. Et pour cause, tant aujourd'hui encore le troisième méfait de papa Schumacher apparaît comme une œuvre inégale, à mi chemin entre le film d'épouvante et la bouffonnerie régressive pour enfants en mal de sensations fortes ! C'est en effet entre ces deux extrêmes que se situe le film lorgnant toujours d'un coté au détriment de l'autre sans jamais trouver de véritable équilibre. Ce qui s'annonçait comme une amusante et cool relecture de l'équipée sauvage à la sauce vampires s'efface rapidement pour laisser place à une sorte de Goonies contre Dracula, avec en guise de Van Helsing, deux petits merdeux biberonnés aux films de Stallone ! Le tout se voudrait drôle et second degré à mort, peine perdue,  la simple vision de Corey Feldman en mioche badass suffisant à rendre l'entreprise ultra ridicule !

 

Enfin, il faut bien reconnaître que si Génération perdue reste aujourd'hui encore un film de vampires peu crédible c'est qu'il est tout d'abord symptomatique de son époque (chaque personnage semblant sortir d'un épisode de Deux flics à Miami) et porteur d'un message désuet et réac martelant à qui veut l'entendre qu'une jeunesse sans famille court irrémédiablement à sa perte! Les lost boys restant tout de même le symbole de cette jeunesse sans repères qu'il faudrait passer au karcher illico ! Passé cela, Génération perdue réserve toutefois de bons moments grâce notamment à sa bande de vampires punks très born to be bad. Malgré leurs looks résolument gay friendly, il faut bien reconnaître que la bande de vampires menés par Kiefer Sutherland en impose et sont à l'origine des meilleures scènes du film (dont un assaut final et rock n' roll qui aurait toutefois gagné à être plus long) grâce à une aura passablement inquiétante.

 

Malgré un pitch alléchant, laissant entrevoir une version djeuns et décomplexée d'Aux frontières de l'aube, le film de Schumacher opte pour le PG-13 innocent et se rapproche plus d'un épisode de Buffy contre les Vampires avant l'heure. Un fait d'autant plus dommageable que si Kathryn Bigelow a bel et bien réalisé le film de vampires contemporains ultime, elle aurait largement eu la place pour positionner a ses cotés une démarcation teen à l'ambiance moins crépusculaire !

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