Critique : Voyage sans retour

Nicolas Thys | 24 août 2008
Nicolas Thys | 24 août 2008

Voyage sans retour s'inscrit dans la lignée des films hollywoodiens des années 40 qui mêle à un genre connu, ici le film noir, une bonne part de psychanalyse alors à la mode pour le pire comme pour le meilleur. Réalisé avant tout pour révéler Faith Domergue, l'une des protégées d'Howard Hughes alors à la tête de la RKO, ce voyage dans les méandres de la mythomanie, de la manipulation et du crime est l'un des films les plus intéressants de John Farrow.

Sous l'emprise de Faith Domergue, femme fatale plutôt inhabituelle puisque son mystère réside dans sa folie et que son tempérament lui ferait presque tenir le rôle principal, Robert Mitchum semble ensorcelé par une apparition fulgurante et malade. Son univers, jusque là parfaitement tracé, est brisé et sa vie entière bascule, embarqué dans une histoire criminelle dont certains détails lui échappent et dont il n'a plus du tout le contrôle.

Tout devient sujet à questionnement dans cet univers clos qui se referme peu à peu, se métamorphosant en un horrible cauchemar, pourtant bien réel, qui va leur faire traverser les Etats-Unis. Voyage sans retour est un road movie sans grands espaces, sans paysages grandioses. Au contraire, le couple est traqué et ne cesse de fuir d'un point à l'autre en direction d'un univers sain qui n'existe que dans l'esprit de Faith Domergue. Il sera d'autant plus difficile à Robert Mitchum de reprendre pied dans la réalité que l'actrice l'étouffe sous des propos incohérents et qu'il ne peut s'empêcher de croire.

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