Critique : Back soon

Petite comédie déjantée venue du nord de l'Europe, Back soon ne ressemble à rien de connu tant l'univers créé et la folie qui se dégage du film sont loin du cinéma qui se fait habituellement, à l'exception peut-être du Kusturica de Chat noir chat blanc, mais dans un registre tout autre. Ici nul gitan, mariage arrangé ou cochon mangeur de voitures, mais une dealeuse poète qui n'aspire qu'à s'enfuir, une ribambelle de clients tous plus étranges les uns que les autres, une oie problématique et un péquenaud venu de France faire une thèse qui se retrouve dans un monde qu'il ne comprend pas.

Malgré les somptueux paysages qui en raviront plus d'un, Solveig Anspach, islandaise diplômée de la Femis et déjà auteur du magnifique et dramatique Stormy weather avec Elodie Bouchez, évite habilement l'écueil de la carte postale filmée sans rien derrière, et dresse un panorama loufoque et décalé des différentes personnalités perdues sur cette terre de glace austère et chaleureuse. Tourné comme un road-movie où chaque rencontre amène une expérience originale et un grain de folie supplémentaire, Back Soon est l'une de ces œuvres qui, grâce à un rythme effréné, une joie de vivre communicative et une imprévisibilité astucieuse, parviennent à donner le sourire à n'importe qui.