Critique : La Cité des hommes
De par son succès artistique et commercial, La cité de Dieu a donné naissance à la série télévisée La cité des hommes. Une nouvelle réussite qui a décidé les producteurs et créateurs de la franchise, Fernando Meirelles en tête, à faire accéder les aventures de Lanranjiha et Acerola au grand écran. Les deux meilleurs amis, des presque frères, dont les spectateurs ont suivi les tribulations dans les 19 épisodes que comptent la série se retrouvent donc pour une ultime aventure, sur la colline de la mort, entre guerre de trafiquants et problèmes de paternité précoce.
Moins marqué visuellement que le premier long-métrage, on se souvient du fameux filtre jaune, La cité des hommes n'en reste pas moins très stylisé. Les effets de flous parfaitement maîtrisés et une caméra parfois virevoltante toujours au cœur de l'action (et il y en a) n'empêchent pas le spectateur de vivre l'histoire « comme s'il y était ».
La violence se fait plus rare, ou plutôt moins imposante, et devient par sa mesure un élément de réalisme et d'immersion supplémentaire. Il est alors plus question de la psychologie des personnages, leur passé et les choix qu'ils vont faire pour construire leur avenir. C'est donc moins des notions d'espoir qui s'imposent que de courage et de lucidité.
Toujours sur le fil, le réalisateur et scénariste Paulo Morelli réussit le pari de nous tenir en haleine avec la crudité du sujet sans tomber dans les clichés. On en ressort comme d'un cauchemar moite et étouffant, et pourtant entrecoupé de ces instants de fraîcheur que le duo d'acteurs sait insuffler. A bout de souffle, vidé mais dans le bon, et positif, sens du terme.
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