Critique : Le Signe de Vénus

Nicolas Thys | 20 mai 2008
Nicolas Thys | 20 mai 2008

Réalisé en 1955, Le Signe de Vénus est une gentille comédie de mœurs dotée principalement d'un excellent scénario qui voit deux mondes s'affrontent à travers le parcours paradoxal de deux cousines qui s'adorent mais que tout oppose. La première se dit libérée, elle travaille et parle ouvertement des hommes mais c'est surtout une rêveuse invétérée et superstitieuse qui idéalise le monde et les gens croyant apercevoir dans chaque homme, un futur mari potentiel. La seconde au contraire est très traditionnelle et très belle. Elle ne sort que rarement, envie le mode de vie sa cousine et, alors qu'elle pourrait attendre le prince charmant, elle va devoir se confronter brutalement à la vie et à l'amour, à une réalité subie et assénée d'autant plus frontalement qu'elle ne connaît pas le monde.

 

Autour d'elles gravitent une cohorte de personnages tantôt farfelus tantôt banals mais représentatifs à chaque fois d'un type de personne qu'il est possible de rencontrer dans la vie quotidienne, essentiellement des hommes : beaux, laids, riches et pauvres, jeunes ou vieux, séducteurs, amoureux, voleurs, menteurs (ou plutôt poète !). Ainsi autour de ce canevas originel va se tisser une sorte de farandole grandguignolesque et désopilante, légèrement caricaturale, plutôt descriptive et ancrée dans une réalité sociale et économique, celle des classes populaires italiennes.

 

Mais la représentation qu'en donne Risi, contrairement au néoréalisme en vogue à l'époque, ne vire jamais au noir, au morbide ou au tragique. Et, même avec la présence de Vittorio De Sica qui incarne l'un des personnages principaux, la pauvreté et les malheurs laissent place à une satire et à une certaine gaité ambiante à peine ternie par une fin ambiguë mais très agréable.

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